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Dictionnaire en ligne: DÉLICATESSE, substantif féminin.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉLICATESSE, substantif féminin. I.— [Le substantif exprime une qualité entièrement positive] A.— [Suivi d'un complément éventuel désignant un inanimé concret] 1. [Par référence à sa nature ou à la consistance de celui-ci, à sa valeur intrinsèque] a) [Le complément désigne un objet naturel] Qualité de ce qui se distingue par sa finesse et sa légèreté, par son aspect gracieux. La large mer (...) rayonnante et paisible, et sa couleur lustrée a la délicatesse d'une pervenche épanouie (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 158 ). Holbein est peut-être le seul artiste où la barbe et la moustache aient toujours la délicatesse d'une fourrure (CHARLES DU BOS, Journal, 1924, page 216) : Ø 1. Un plafond très bas [de la grotte de Las Maravillas] , suspendu au-dessus d'une eau limpide, porte une floraison de mica, de quartz diamantifère, un épanouissement de givre nacré, avec des délicatesses de chrysanthèmes ou de coraux polynésiens. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 166. — [En parlant de phénomènes naturels] La délicatesse de ce printemps frais (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 448 ). b) [Le complément désigne un objet fabriqué] Qualité de ce qui se distingue par sa finesse d'exécution et sa légèreté, son aspect élégant et recherché. Délicatesse des chapiteaux chargés de petites figures joyeuses de ménétriers, etc. (JULES MICHELET, Journal, 1838, page 271 ). Un encrier, acier et ébène, d'un fini et d'une délicatesse de bijou (ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 523 ). — Par extension. [Le complément désigne l'instrument qui exécute] Toutes vos qualités sont là : couleur, lumière, délicatesse et fermeté du burin (VICTOR HUGO, Correspondance, 1860, page 339 ). 2. [Par référence aux sens d'une personne] Qualité de ce qui se distingue par une finesse, une légèreté propres à flatter l'un ou l'autre sens. Délicatesse des nuances. L'extraordinaire délicatesse des gradations instrumentales (CHARLES DU BOS, Journal, 1924, page 222 ). — Par extension. [Le complément désigne un aliment] Qualité de ce qui est particulièrement fin, de ce qui a une saveur propre à flatter un palais, un odorat affiné. Faire vivement donner un bouillon pour que l'écrevisse puisse développer toute la délicatesse de son arôme (Les Grandes heures de la cuisine française, Auguste Escoffier, 1935, page 193) : Ø 2. Jamais Pons ni Schmucke n'avaient connu pareille chère. Il y eut des plats à ravir la pensée!... des nouilles d'une délicatesse inédite, des éperlans d'une friture incomparable, un ferra de Genève à la vraie sauce genevoise, et une crème pour plumpudding à étonner le fameux docteur qui l'a, dit-on, inventée à Londres. HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 76. — En particulier, au pluriel. Mets, en général sucrés, particulièrement fins et délectables. Toutes les surprises du luxe, les miracles du petit four, les délicatesses les plus friandes, les friandises les plus séductrices (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 63 ). Plateau chargé de délicatesses et de fruits (ANDRÉ GIDE, Journal, 1930, page 964 ). B.— [Suivi éventuellement d'un complément déterminatif préposition de désignant une personne] 1. [À propos de sa nature physique] a) [Le complément désigne un trait physique, l'aspect extérieur d'une personne] Qualité de finesse, de légèreté conférant à la physionomie, à l'allure générale grâce, charme et élégance. Délicatesse des traits. La délicatesse encore enfantine du menton et la pureté molle des tempes (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 16 ). Grelet (...) a parlé du corps des femmes japonaises, de l'exquise délicatesse de leur buste et de leur gorge (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1887, page 682) : Ø 3. Un raffinement cérébral dans ses imaginations du plaisir s'amalgamait chez lui à un manque absolu de délicatesse physique, à son indifférence à la propreté, à la grossièreté relative de sa vie. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1281. b) [Le complément désigne un sens ou une fonction sensitive] Qualité de raffinement, aptitude à saisir les nuances les plus ténues. Il exhalait une odeur de beurre rance qui répugnait à la précoce délicatesse de son odorat (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 166) : Ø 4. Quand il lui arrive d'user de certaines duretés (notamment d'écrasements de secondes diatoniques), c'est qu'il a besoin de ces dissonances pour l'expression de sa pensée, et qu'il ne craint point de se servir de l'expression la plus rude, quand elle est ainsi la plus directe et la plus franche; peut-être trouve-t-il même une satisfaction courroucée à heurter les délicatesses de l'ouïe à la mode italianisée de son temps. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1937, page 292. — Au figuré. Une excitation nerveuse devait troubler la délicatesse de son flair. D'habitude, au premier coup d'oeil jeté sur une femme, il disait si elle achèterait (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 490 ). 2. [À propos de ses qualités de goût ou d'intelligence; le complément désigne une personne ou son comportement intellectuel] Qualité d'une personne qui manifeste dans son activité intellectuelle une finesse de goût et de jugement très sûre; qualité d'un homme de lettres, d'un artiste qui s'exprime, de ce qui est exprimé avec un art délié, avec élégance. Délicatesse d'esprit. Je voyais dans le normalien un homme tout nourri des beautés et des délicatesses des littératures grecque et latine (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1888, page 886 ). Comme la délicatesse d'écriture convient exactement à la délicatesse de pensée (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1907, page 281 ). Les deux mains sont de nouveau sur le clavier et avec une délicatesse extraordinaire jouent une des sonates les moins connues de Mozart (JULIEN GREEN, Journal, 1945, page 224 ). 3. [À propos de ses relations sociales, affectives ou morales] a) [Le complément désigne une personne ou son comportement social] Caractère d'une personne qui manifeste des qualités de réserve, de discrétion et de prévenance envers autrui. Délicatesse exquise. Quelle délicatesse de dévouement! quels soins attentifs (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 36 ). Il devait laisser au temps, à la délicatesse et à la loyauté de ses hôtes, le soin de terminer convenablement cette étrange histoire, sans secousses, sans luttes et sans déchirements (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 191 ). Les exquises délicatesses de son savoir-vivre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 465) : Ø 5. Mais cet esprit vigoureux, opiniâtre, sans discrétion ni délicatesse, ne marchandait en rien : il n'était pas, comme il le dit, pour adoucir les choses en y mettant un peu de sucre, avec un forte ou un fortassis. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 305. b) [Le complément désigne une personne ou son comportement affectif] Qualité d'une personne qui manifeste une grande sensibilité et une rare élévation de sentiment. Délicatesse de coeur. Amères et profondes tirades sur les hommes, qui ne comprennent rien des délicatesses de l'amitié des femmes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1868, page 447 ). D'une délicatesse exquise de sentiment et d'une violence d'âme terrible (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 86) : Ø 6.... plus de sensibilité dans la poésie anglaise et plus d'imagination dans la poésie allemande. Les affections domestiques exerçant un grand empire sur le coeur des anglais, leur poésie se sent de la délicatesse et de la fixité de ces affections :... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 2, 1810, page 29. c) [Le complément désigne une personne ou son comportement moral] Qualité d'une personne qui est attentive dans son comportement à discerner exactement les valeurs morales. Délicatesse d'âme; délicatesse morale; honneur et délicatesse; manque de délicatesse. Des questions qui ne blessaient en rien la chasteté, mais qui, selon moi, blessaient toute convenance et toute délicatesse (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 326 ). Les devoirs d'honnêteté et de délicatesse quant à l'acceptation (...) de certaines fonctions ou de certains avantages (Traité instituant la communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM) 1957, page 356) : Ø 7. Les vertus, la délicatesse des consciences chrétiennes, les miracles de l'amour mystique, la sainteté en un mot serait sans prestige à nos yeux si elle était née d'un mensonge, et reposait sur un mensonge. FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937 page 188. II.— [Le substantif exprime une qualité assortie de réserves] A.— [La réserve porte sur la solidité; le complément désigne le corps humain, tout ou partie] Caractère de ce qui est d'une grande fragilité et peut se détériorer facilement. Délicatesse des nerfs, des organes. Chez les enfants, la délicatesse de l'épiderme exige des soins minutieux, surtout en hiver (HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 55 ). Anémique et bilieux, il avait une grande délicatesse d'estomac et des sens affaiblis (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 157) : Ø 8. Nature délicate et maladive, sorti d'une famille où s'étaient croisées les délicatesses maladives de deux races dont il était le dernier rejeton et la pleine expansion, Charles possédait à un degré suprême le tact sensitif de l'impressionnabilité. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 72. — Par analogie. Pour remédier à la délicatesse du cheval limousin, on le mêle, non avec le normand, mais avec l'anglais, avec le squelette (JULES MICHELET, Journal, 1835, page 204 ). B.— [La réserve porte sur les limites estimées dépassées] 1. [Le complément désigne le comportement extérieur d'une personne] Qualité de légèreté à laquelle s'ajoute parfois un souci de précision ou de précaution. Pécuchet, tenant la bestiole avec délicatesse (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 164 ). Il fit tourner son chapeau sur son index, à toute vitesse, le fit sauter, le rattrapa par les bords avec délicatesse (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 362) : Ø 9. Halsted et les chirurgiens de son école ont montré combien il faut manier les plaies avec délicatesse si on désire laisser intact leur pouvoir de réparation. ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 245. 2. [Le complément désigne un inanimé abstrait, d'une entité à concevoir ou d'une réalité à exécuter] Propriété de ce qui est difficile à comprendre ou à résoudre, en raison de la difficulté et de la variété des nuances. Des engins de destruction formidables, aménagés par des calculs d'une délicatesse infinie, et incapables d'être maniés sans une dose exceptionnelle de connaissances abstraites (PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 69) : Ø 10. Il y a des sciences expérimentales dans les sciences des corps vivants comme dans celles des corps bruts; la vie ne saurait apporter aucun obstacle à la puissance de l'expérimentation, si ce n'est ceux qui résultent de la délicatesse et de la complexité même des phénomènes. CLAUDE BERNARD, Principes de médecine expérimentale, 1878, page 85. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 923. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 468, b) 3 429; XXe. siècle : a) 2 615, b) 1 808.

« particulièrement fins et délectables.

Toutes les surprises du luxe, les miracles du petit four, les délicatesses les plus friandes, les friandises les plus séductrices (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 63 ).

Plateau chargé de délicatesses et de fruits (ANDRÉ GIDE, Journal, 1930, page 964 ). B.— [Suivi éventuellement d'un complément déterminatif préposition de désignant une personne] 1.

[À propos de sa nature physique] a) [Le complément désigne un trait physique, l'aspect extérieur d'une personne] Qualité de finesse, de légèreté conférant à la physionomie, à l'allure générale grâce, charme et élégance.

Délicatesse des traits.

La délicatesse encore enfantine du menton et la pureté molle des tempes (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 16 ).

Grelet (...) a parlé du corps des femmes japonaises, de l'exquise délicatesse de leur buste et de leur gorge (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1887, page 682) : Ø 3.

Un raffinement cérébral dans ses imaginations du plaisir s'amalgamait chez lui à un manque absolu de délicatesse physique, à son indifférence à la propreté, à la grossièreté relative de sa vie. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1281. b) [Le complément désigne un sens ou une fonction sensitive] Qualité de raffinement, aptitude à saisir les nuances les plus ténues.

Il exhalait une odeur de beurre rance qui répugnait à la précoce délicatesse de son odorat (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 166) : Ø 4.

Quand il lui arrive d'user de certaines duretés (notamment d'écrasements de secondes diatoniques), c'est qu'il a besoin de ces dissonances pour l'expression de sa pensée, et qu'il ne craint point de se servir de l'expression la plus rude, quand elle est ainsi la plus directe et la plus franche; peut-être trouve-t-il même une satisfaction courroucée à heurter les délicatesses de l'ouïe à la mode italianisée de son temps. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1937, page 292. — Au figuré.

Une excitation nerveuse devait troubler la délicatesse de son flair.

D'habitude, au premier coup d'oeil jeté sur une femme, il disait si elle achèterait (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 490 ). 2.

[À propos de ses qualités de goût ou d'intelligence; le complément désigne une personne ou son comportement intellectuel] Qualité d'une personne qui manifeste dans son activité intellectuelle une finesse de goût et de jugement très sûre; qualité d'un homme de lettres, d'un artiste qui s'exprime, de ce qui est exprimé avec un art délié, avec élégance.

Délicatesse d'esprit.

Je voyais dans le normalien un homme tout nourri des beautés et des délicatesses des littératures grecque et latine (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1888, page 886 ).

Comme la délicatesse d'écriture convient exactement à la délicatesse de pensée (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1907, page 281 ).

Les deux mains sont de nouveau sur le clavier et avec une délicatesse extraordinaire jouent une des sonates les 2. »

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