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Dictionnaire en ligne: DEMEURE, substantif féminin.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DEMEURE, substantif féminin. I.— Vieilli. [L'idée dominante est celle de retard] A.— Fait de tarder à faire quelque chose, retard. Faire quelque chose sans demeure. Je ne restai pas en demeure, et je rompis contre le champion une seconde lance mort-née (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 42 ). — DROIT. 1. Il y a péril en la demeure. " Le moindre retard peut causer du préjudice " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il est tenu de même d'achever la chose commencée au décès du mandant, s'il y a péril en la demeure (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1991, page 358 ). Par extension. Je vois péril en la demeure Et je vais sur-le-champ aviser nos amis De fuir (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Diane, 1852, II, page 106 ). 2. État d'un débiteur en retard dans l'exécution de son obligation : Ø 1.... l'obligation est éteinte si la chose a péri ou a été perdue sans la faute du débiteur et avant qu'il fût en demeure. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1302, page 234. B.— Par extension. Obligation imposée à quelqu'un de mettre fin à son retard. 1. Locution verbale. Mettre (quelqu'un) en demeure (de). Le sommer d'exécuter son obligation sans tarder : Ø 2. 1929. Le dépositaire n'est tenu, en aucun cas, des accidens de force majeure, à moins qu'il n'ait été mis en demeure de restituer la chose déposée. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 348. — Par extension. L'obliger à faire une chose sans retard. On le verrait demain si quelque événement la mettait en demeure de choisir (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 5, 1906-07, page 230 ). · Emploi pronominal réfléchi, rare. Se mettre en demeure.. S'imposer de. Elle (...) se mit en demeure de déshabiller Paul (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 37 ). 2. Locution nominale. Mise en demeure. " Sommation signifiée par le créancier au débiteur d'avoir à se libérer (sans retard) " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). — Par extension. Demande impérative, ordre : Ø 3. — Si j'ai bien saisi, dit enfin Léonard avec un sourire d'ironie, c'est une mise en demeure. Vous désirez être de moitié dans mon enseignement. (...) Non, aucune mise en demeure : simplement (...) le conseil de votre vieux directeur, qui, (...) ne s'en intéresse pas moins à la bonne santé de votre âme. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 199. II.— [L'idée dominante est celle de s'attarder, de rester dans un lieu] A.— Fait de s'attarder, de rester (longuement) quelque part sans intention d'en bouger. — Locution adverbiale. À demeure. De manière durable, permanente. Je pense que les bas-reliefs doivent être scellés à demeure dans l'église (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres aux Grasset, 1870, page 180 ). L'évêque ne réussissait pas à découvrir un prêtre qui osât s'expatrier à demeure dans les bourrasques et les tempêtes (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 225 ). · Spécialement. AGRICULTURE. " Labourer à demeure. Donner le dernier labour avant de semer " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Semer à demeure. Répandre la semence dans un lieu où la plante ne doit pas être transplantée " (Dictionnaire de l'Académie Française). On sème à demeure le persil, le cerfeuil (Dictionnaire de l'Académie Française). DROIT. À perpétuelle demeure : Ø 4. Les glaces d'un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure lorsque le parquet sur lequel elles sont attachées fait corps avec la boiserie. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 525, page 97. B.— Par extension. 1. Fait de demeurer, de rester dans un lieu; séjour. Il n'a pas fait longue demeure à sa campagne (Dictionnaire de l'Académie française. ). 2. Par métonymie, littéraire. Lieu où l'on habite, habitation. Choisir, établir sa demeure quelque part (Dictionnaire de l'Académie Française). Bientôt, c'est la télévision qui dans chaque demeure apportera sa présence agissante (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 383 ). · Par métaphore. La dernière demeure. Le tombeau. Conduire quelqu'un jusqu'à sa dernière demeure. La jeune morte n'alla point à sa dernière demeure dans le corbillard des pauvres (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 81 ). La demeure des morts. Le cimetière Il [le vieux pasteur] sort de son presbytère, bâti tout auprès de la demeure des morts (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 311 ). — Spécialement. Lieu où vivent habituellement certains animaux (confer Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE)) 1973). À la Guyane, les demeures de termites sont d'énormes monticules de quinze pieds de haut (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 299 ). Des pluviers et des vanneaux à la recherche des lombrics exilés de leur demeure par l'inondation (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856 page 313 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 050. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 490, b) 3 461; XXe. siècle : a) 4 756, b) 4 428. Forme dérivée du verbe "demeurer" demeurer DEMEURER, verbe intransitif. I.— [Avec une idée de s'attarder; le plus souvent conjugué avec l'auxiliaire avoir] . Vieilli. Tarder; par extension mettre un certain temps à faire quelque chose. Il est demeuré une heure à lire la lettre (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). Sa plaie a demeuré longtemps à guérir (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. M. Arnold me propose de porter au ministre de l'Intérieur un plan en relief de Bologne, ce plan a 9 pouces de long (...) Il a demeuré six mois à le faire. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, tome 1, 1801-18, page 54. II.— [Avec une idée d'arrêt, de séjour dans un lieu] A.— [Parfois avec l'auxiliaire avoir, le plus souvent avec l'auxiliaire être] Rester, séjourner dans un lieu. J'eus donc le plaisir de demeurer deux ou trois jours avec ma mère (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 336 ). J'ai ramené Martin du Gard à Cuverville, où il a demeuré trois jours (ANDRÉ GIDE, Journal, 1923, page 752 ). · Demeurer à + infinitif. Cet amiral (...) demeura à dîner (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 28 ). — Locution. Demeurer chez soi. Ne pas sortir de sa maison ou de son pays. Demeurer sur la place. " Être tué, terrassé sur la place où l'on a combattu " (Dictionnaire de l'Académie Française). Trois mille hommes demeurèrent sur la place; il est demeuré trois mille hommes sur la place (Dictionnaire de l'Académie Française). Demeurer sur le coeur*, sur l'estomac*. B.— Par analogie et au figuré. 1. Rester, continuer d'être dans un certain état ou situation. — [Suivi d'un attribut] Demeurer immobile; il est demeuré ferme dans son opinion. Demeurer maître de ses facultés (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 161 ). Les vitres demeuraient baissées (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Idylle, 1884, page 1284 ). Nous aurons (...) quelque peine à demeurer les maîtres (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 496 ). · Emploi impersonnel. Il demeure prouvé que les femmes ne doivent lever leur robe que très-secrètement (HONORÉ DE BALZAC, Théorie de la démarche, 1833, page 634 ). Il demeure vrai que les frontières de la nation subsistent et doivent subsister (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 267 ). Il n'en demeure pas moins que + indicatif. Il n'en demeure pas moins que le conservatisme (...) est, dans son essence, quelque chose d'entièrement différent du patriotisme (JULIEN BENDA, La Trahison des clercs, 1927, page 257 ). — Demeurer sans. Tu pourras demeurer sans broncher debout (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 142 ). a) Demeurer à.. Continuer d'être, d'appartenir à. Ce bien lui est demeuré, malgré les efforts de ceux qui le lui disputaient (Dictionnaire de l'Académie française. ). b) Locutions. — En demeurer là. [Le sujet désigne une personne] Ne pas poursuivre plus avant quelque chose; ne pas aller plus loin. Je désire que vous en demeuriez là (Dictionnaire de l'Académie française. ). [Le sujet désigne une chose abstraite] . Ne pas avoir de conséquence, de suite. L'affaire n'en demeurera pas là (Dictionnaire de l'Académie française. ). Synonyme : en rester là. La conversation en demeura là (FRÉDÉRIC SOULIÉ. Les Mémoires du diable, tome 1, 1837, page 205 ). — Demeurons-en là. " N'en parlons pas davantage " (Dictionnaire de l'Académie Française). Synonyme : restons-en là. — Demeurer sur son appétit*, sur la bonne bouche*; demeurer d'accord*, demeurer court*. — Demeurer en arrière, demeurer en reste. " Rester débiteur " (Dictionnaire de l'Académie Française). Ne pas demeurer en reste. " Rendre la pareille " (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. Continuer d'exister; durer. Les erreurs passent avec les générations, les seules vérités demeurent! (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 955 ). Une immense espérance demeurait (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 230) : Ø 2. Ainsi raisonnait Benès, non sans que je sentisse le trouble qui demeurait au fond de son âme. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 212. — En particulier. Résister contre les causes de destruction. À peine d'autrefois quelques nymphes demeurent aux bas-reliefs fleuris (GEORGES RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, page 76 ). 3. " Rester, être de reste " (Dictionnaire de l'Académie Française). La circonstance rend sa virulence (...) à la boue qui demeure après le décantage (MAURICE BARRÈS,La Colline inspirée, 1913, page 204 ). — Emploi impersonnel. Beaucoup de ces barbarismes sont assez fugitifs, mais il en demeure assez pour infecter même la langue commerciale (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 35 ). C.— Par extension. Avoir sa demeure, habiter. Vous demeurez dans l'impasse? (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, 1859, page 288 ). L'autre hiver nous demeurions sous les arches des ponts. On se serrait pour ne pas geler (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 881 ). Un rebouteux de renom demeurait au bourg d'Arlanc (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 280 ). — Demeurer dans une rue, dans ou sur une avenue, sur un boulevard, sur une place (Confer Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1961, page 961). Par ellipse. Il demeurait rue des Carmélites (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 66 ). — Demeurer ensemble. J'espérais vivre et mourir près de lui. J'allai le rejoindre pour demeurer ensemble (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Humble drame, 1883, page 404) : Ø 3. Aimez Monsieur de Rubempré, protégez-le, faites-en tout ce que vous voudrez, mais ne demeurez pas ensemble! HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 163. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 10 527. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 13 689, b) 13 201; XXe. siècle : a) 18 228, b) 15 047. DÉRIVÉS : Demeurance, substantif féminin. vieux ou régionalisme. a) Action de demeurer, de séjourner dans un lieu. Cette Hospitalière, cause du chagrin qu'on lui fait ici ne peut prolonger sa demeurance à Mirande (FERDINAND FABRE, Le Chevrier, 1867, page 278 ). b) Par métonymie. Demeure, habitation. Je vous veux emmener à ma demeurance du moment, qui est ce vieux château du Chassin (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 262 ).

« — Locution adverbiale.

À demeure.

De manière durable, permanente.

Je pense que les bas-reliefs doivent être scellés à demeure dans l'église (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres aux Grasset, 1870, page 180 ).

L'évêque ne réussissait pas à découvrir un prêtre qui osât s'expatrier à demeure dans les bourrasques et les tempêtes (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 225 ). · Spécialement.

AGRICULTURE.

" Labourer à demeure. Donner le dernier labour avant de semer " (Dictionnaire de l'Académie Française).

" Semer à demeure.

Répandre la semence dans un lieu où la plante ne doit pas être transplantée " (Dictionnaire de l'Académie Française).

On sème à demeure le persil, le cerfeuil (Dictionnaire de l'Académie Française).

DROIT.

À perpétuelle demeure : Ø 4.

Les glaces d'un appartement sont censées mises à perpétuelle demeure lorsque le parquet sur lequel elles sont attachées fait corps avec la boiserie. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 525, page 97. B.— Par extension. 1.

Fait de demeurer, de rester dans un lieu; séjour.

Il n'a pas fait longue demeure à sa campagne (Dictionnaire de l'Académie française.

). 2.

Par métonymie, littéraire.

Lieu où l'on habite, habitation.

Choisir, établir sa demeure quelque part (Dictionnaire de l'Académie Française).

Bientôt, c'est la télévision qui dans chaque demeure apportera sa présence agissante (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 383 ). · Par métaphore.

La dernière demeure.

Le tombeau.

Conduire quelqu'un jusqu'à sa dernière demeure.

La jeune morte n'alla point à sa dernière demeure dans le corbillard des pauvres (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 81 ).

La demeure des morts.

Le cimetière Il [le vieux pasteur] sort de son presbytère, bâti tout auprès de la demeure des morts (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 311 ). — Spécialement.

Lieu où vivent habituellement certains animaux (confer Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE)) 1973).

À la Guyane, les demeures de termites sont d'énormes monticules de quinze pieds de haut (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 299 ).

Des pluviers et des vanneaux à la recherche des lombrics exilés de leur demeure par l'inondation (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856 page 313 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 050.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 4 490, b) 3 461; XXe. siècle : a) 4 756, b) 4 428. Forme dérivée du verbe "demeurer" demeurer DEMEURER, verbe intransitif. I.— [Avec une idée de s'attarder; le plus souvent conjugué avec l'auxiliaire avoir] .

Vieilli.

Tarder; par extension mettre un certain temps à faire quelque chose.

Il est demeuré une heure à lire la lettre (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)).

Sa plaie a 2. »

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