Dictionnaire en ligne: DÉMISSION, substantif féminin.

Dictionnaire en ligne: DÉMISSION, substantif féminin. A.— Domaine officiel. 1. [Souvent avec un complément prépositionnel de marquant la fonction qu'on quitte] a) Action, fait pour une personne ou une collectivité de renoncer, généralement de plein gré, à une fonction, à une charge, à une dignité. Démission collective; accepter une démission; offrir sa démission. On lui a demandé sa démission (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). J'ignorais la démission du cabinet allemand (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 997 ). · Donner à quelqu'un sa démission de quelque chose (activité, place, association), en qualité de (titulaire d'une fonction, etc.). Donner sa démission de membre de... Donner sa démission (d'un emploi) en faveur de quelqu'un (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Toudouze (...) nous annonce qu'il va donner sa démission du comité des Gens de Lettres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 668 ). · Démission d'office (par euphémisme). Démission masquant une révocation, imposée à un agent du service public (Confer Gérard Belorgey, Le Gouvernement et l'administration en France, 1967, page 270). — Par analogie, ironiquement. J'ai donné ma démission de pique-assiette (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 69 ). b) Par métonymie. Acte écrit dans lequel on notifie sa volonté de se démettre. Envoyer, remettre sa démission. Julien regardait en silence l'abbé qui relisait la démission (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 204 ). 2. Vieux et rare. [Avec un complément prépositionnel de ou un adjectif marquant un avantage matériel] Action de renoncer à un avantage attaché à la fonction qu'on abandonne. Les démissions financières de Chateaubriand (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 747 ). — Spécialement. DROIT. Démission de biens. Acte par lequel une personne renonçait de son vivant à tous ses biens en faveur de ses héritiers présomptifs, tout en conservant le droit de révoquer cette démission. Synonyme rare de partage d'ascendants, avec dessaisissement irrévocable. Il les renvoya en dissertant sur la loi : la démission de biens était immorale (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 333 ). B.— Par analogie. 1. Action, fait de renoncer à quelque chose, en particulier à certaines valeurs auxquelles on est ou devrait être attaché. J'y finirai mes jours en paix, donnant (...) démission de mes espérances, de mes ambitions et de tout (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 484 ). 2. Spécialement. a) Péjoratif. Attitude personnelle ou collective de fuite devant la tâche à accomplir; attitude de soumission passive. Pour l'homme, vivre c'est désirer. J'ai donné Ma démission, moi, le jour où je suis né (VICTOR HUGO, Théâtre en liberté, Mangeront-ils? 1885, I, 4, page 146 ). Démission lucide et désabusée du style (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la critique. 1936, page 70 ). — Par extension. Sacrifice (par faiblesse) d'une valeur : Ø 1.... à tout le moins n'eût-il jamais voulu [Pascal] d'une « acceptation » qui nous « dispense de chercher notre voie » et qui implique une démission préalable de la raison. HENRI MASSIS, Jugements, 1923, page 234. b) Non péjoratif, rare. Renoncement par humilité religieuse : Ø 2.... que vos pénitences et que vos contritions même les plus amères Soient des pénitences de détente, Malheureux enfants, et des contritions de rémission Et de remise en mes mains et de démission [dit Dieu] CHARLES PÉGUY, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, page 39. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 698. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 265, b) 928; XXe. siècle : a) 1 031, b) 770.