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Dictionnaire en ligne: DÉNOUER, verbe transitif.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉNOUER, verbe transitif. I.— Langue courante. A.— [Le complément désigne quelque chose de flexible ou de souple] 1. Défaire un noeud, défaire l'entrelacement de deux ou plusieurs choses. Dénouer sa ceinture, sa cravate. Alexandre qui coupe le noeud gordien qu'on lui propose de dénouer (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 1. Idéologie proprement dite. 1801, page 121 ). ... sur ton col frais, et plus blanc Que le lait, roule étincelant L'or fluide que tu dénoues (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, 1852, page 165) : Ø 1.... je noue et dénoue et renoue, retenant les moindres noeuds qu'il me faudra te dénouer ensuite sous peine de mort; et je serre, je desserre, (...) enchevêtre, désenchevêtre, délace, entrelace, (...) je garrotte, je sangle, j'entrave, (...) jusqu'à ce que tu te sentes, (...) vêtu de toutes les boucles d'un seul reptile dont la moindre respiration coupe la tienne... JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1934, II, page 83. — Par brachylogie. Dénouer quelque chose. Dénouer les liens de quelque chose. Dénouer ses chaussures. Je mis beaucoup de temps à dénouer ma bourse de cuir (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 33 ). 2. Par analogie. [L'objet désigne des personnes ou des parties du corps enlacées] Leur embrassement, dénoué, se renoua, s'interrompit et se reforma pour se briser et se produire cent fois encore (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 276 ). Le mouvement saccadé de ses mains qu'elle croisait, dénouait et recroisait (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 128 ). — Emploi pronominal. Les mains qui s'étaient unies se dénouèrent. Et ce fut un adieu qu'un seul des deux comprit (RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 216 ). — Par métaphore. [À propos de choses qui donnent une impression d'enchevêtrement] Les belles ondes de musique s'envolaient; elles se dénouaient en écharpes sonores (RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907 page 175 ). La lumière se mit à serpenter lentement, à se lover, à se nouer, se dénouer très lentement, écaille par écaille (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 243) : Ø 2. C'est plein de petites rues étroites et sombres qui grouillent (...) se réunissent, se nouent, se dénouent, se désunissent sur de petites placettes (...) s'étirent entre de hautes maisons paysannes, (...) se faufilent dans des agglomérations compactes de maisons bourgeoises (...), tordent la rue d'avancements, de montoirs, de marches d'escaliers... JEAN GIONO, Chroniques, Noé, 1947, page 110. B.— Par analogie. [Sans doute aussi par référence aux noeuds du bois et à leur rigidité; l'objet désigne certaines parties du corps] Assouplir, détendre, développer. Dénouer la langue de quelqu'un. Parlez sans arrêt, ça vous dénoue les nerfs (JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, page 152 ). Jamais sa langue n'a été plus dénouée, jamais plus forte. (...) Il raconte sa vie, sa légende (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, page 121 ). — Emploi pronominal. Les grands appétits sont muets comme les grandes passions! Mais, les premières furies apaisées, les langues se dénouèrent (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 31 ). Leurs membres raidis se dénouaient dans la bonne chaleur (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 48 ). — Par métaphore. La vraie chaleur qui venait, chaleur de printemps dénouant les bourgeons (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Bonne dame, 1891, page 108 ). II.— Au figuré. A.— [L'objet désigne un lien entre deux ou plusieurs personnes] Rompre ce qui unit moralement, affectivement. La mort ou l'absence ont dénoué la plupart de ces relations, sans refroidir mes souvenirs et mes sympathies (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 460 ). — Emploi pronominal réfléchi ou passif. Ce souvenir-là est un lien commun qui ne se dénouera pas, au contraire (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 89 ). B.— [L'objet désigne une intrigue, une situation particulièrement délicate] Résoudre, mettre fin à quelque chose. Ce douloureux drame conjugal était dénoué par cette mort (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 295 ). Toute difficulté est un « noeud » à dénouer pratiquement (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 196 ). — Emploi pronominal réfléchi ou passif. Le drame commencé depuis neuf ans se dénouait (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 249 ). — Par extension. [L'objet désigne les rapports psychologiques entre plusieurs personnes] Détendre l'atmosphère, faire disparaître la gêne. Une très petite fille (...), leur tira la langue (...). Cette riposte les enchanta et dénoua définitivement l'atmosphère (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 74 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif dénoueur. Personne qui dénoue. Saint Yves (...) le patron des dénoueurs de procès (JEAN RICHEPIN, Braves gens, 1886, page 349). Attesté aussi dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 593. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 562, b) 968; XXe. siècle : a) 875, b) 994.

« sa langue n'a été plus dénouée, jamais plus forte.

(...) Il raconte sa vie, sa légende (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, page 121 ). — Emploi pronominal.

Les grands appétits sont muets comme les grandes passions! Mais, les premières furies apaisées, les langues se dénouèrent (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 31 ).

Leurs membres raidis se dénouaient dans la bonne chaleur (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 48 ). — Par métaphore.

La vraie chaleur qui venait, chaleur de printemps dénouant les bourgeons (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Bonne dame, 1891, page 108 ). II.— Au figuré. A.— [L'objet désigne un lien entre deux ou plusieurs personnes] Rompre ce qui unit moralement, affectivement.

La mort ou l'absence ont dénoué la plupart de ces relations, sans refroidir mes souvenirs et mes sympathies (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 460 ). — Emploi pronominal réfléchi ou passif.

Ce souvenir-là est un lien commun qui ne se dénouera pas, au contraire (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 89 ). B.— [L'objet désigne une intrigue, une situation particulièrement délicate] Résoudre, mettre fin à quelque chose.

Ce douloureux drame conjugal était dénoué par cette mort (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 295 ). Toute difficulté est un « noeud » à dénouer pratiquement (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 196 ). — Emploi pronominal réfléchi ou passif.

Le drame commencé depuis neuf ans se dénouait (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 249 ). — Par extension.

[L'objet désigne les rapports psychologiques entre plusieurs personnes] Détendre l'atmosphère, faire disparaître la gêne.

Une très petite fille (...), leur tira la langue (...).

Cette riposte les enchanta et dénoua définitivement l'atmosphère (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 74 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif dénoueur.

Personne qui dénoue.

Saint Yves (...) le patron des dénoueurs de procès (JEAN RICHEPIN, Braves gens, 1886, page 349).

Attesté aussi dans Grand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 593.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 562, b) 968; XXe. siècle : a) 875, b) 994. 2. »

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