Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉSALTÉRANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 08/01/2016

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉSALTÉRANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de désaltérer* II.— Emploi adjectival. A.— Qui calme la soif. Boisson plus désaltérante qu'enivrante (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 137 ). B.— Par extension. Qui procure une sensation vivifiante de fraîcheur. Jean venait de s'échauffer sur les routes claires; maintenant, il pénétrait dans l'ombre désaltérante des sous-bois (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Dans le Goût espagnol, 1946, page 108 ). — En particulier. [En parlant de la couleur verte de la végétation] Une montagnette chargée de pins, d'un vert désaltérant dans le paysage brûlé (ALPHONSE DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, page 159 ). Palmeraie d'un vert désaltérant (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En Pays connu, 1949, page 146 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 16. Forme dérivée du verbe "désaltérer" désaltérer DÉSALTÉRER, verbe transitif. A.— Calmer la soif d'un homme ou d'un animal. 1. Emploi transitif. L'eau du ruisseau, qui désaltéroit mes bestiaux, nous désaltéroit aussi (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 239 ). · emploi absolu. L'eau pure est faite pour désaltérer, et les fleurs pour être senties (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 71 ). · [Avec métonymie de l'objet] Désaltérer sa bouche, ses lèvres (littéraire). Un de ces gosiers ardents que rien ne désaltère (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 141 ). · Par plaisanterie : Ø 1. Déodat s'assit en face de trois verres de vin que l'Adélaïde avait remplis jusqu'à les faire déborder un peu, pour faire voir qu'elle n'y regardait pas, quand il fallait désaltérer les bons facteurs. MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 293. — [Avec un objet interne] Désaltérer sa soif. Remarque : On rencontre dans la documentation la construction indirecte de l'objet interne. Une soif dont seul ce fruit non sucré désaltère (ANDRÉ GIDE, Le Retour de l'enfant prodigue, 1907, page 390). 2. Emploi pronominal réfléchi. Calmer sa soif. — [Avec un objet indirect + préposition de] Le breuvage rouge dont il se désaltérait d'ordinaire (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Héritage, 1884, page 472 ). · emploi absolu. Anxiété (...) affreuse quand on n'a pas l'espoir de se désaltérer (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 125 ). — Par extension. [En parlant d'un animal] Se repaître de sang. Vengez vos femmes expirantes; Les loups se sont désaltérés Dans leurs entrailles palpitantes (CASIMIR DELAVIGNE, Messéniennes, 1824, page 85 ). B.— Par analogie. [L'objet désigne la terre ou des végétaux] Apporter l'eau nécessaire en arrosant ou en irriguant Désaltérer les campagnes, les vergers : Ø 2. Le Saint-Gothard est le père des eaux. (...). Elles ont hâte, ces grandes eaux, d'aller vivifier l'Europe, désaltérer la terre, la nourrir, rafraîchir cent nations. JULES MICHELET, Journal, 1838, page 261. C.— Par métaphore ou au figuré. 1. Emploi transitif. a) [L'objet désigne une personne] Satisfaire les désirs ou les exigences de quelqu'un. Nous qui (...) Devons désaltérer le faible et l'ignorant Pleins d'une foi naïve (THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides, 1842, page 170 ). Légendes ni figures Ne me désaltèrent (ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 152 ). b) Par métonymie de l'objet. Satisfaire un besoin des sens, une tendance du caractère ou une aspiration de l'esprit. Désaltérer sa curiosité, son esprit. Il ne rêvait pas la femme éthérée (...) ni croyance qui désaltérât son âme (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 160 ). Remarque : Dans le syntagme désaltérer sa soif de gloire, l'emploi du verbe dans ce sens résulte de la métaphore de l'objet interne. 2. Emploi pronominal réfléchi. a) emploi absolu. Satisfaire ses désirs, ses aspirations. Dans des océans de beauté, de lumière, L'homme, altéré toujours, toujours se désaltère (ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques. 1820, page 34 ). b) [Avec un objet indicatif] Jouir de quelque chose, ou s'adonner à un plaisir, un sentiment, une activité, sans aucune limite ni restriction. L'auteur entend « s'enivrer », « se désaltérer » par les choses, ce qui n'est possible qu'en se libérant des mots (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 44) : Ø 3. Il s'exaltait, en pensant aux monastères. Ah! être terré chez eux (...) parfaire le bienfaisant silence de cette vie murée, en se nourrissant d'actions de grâces, en se désaltérant de plain-chant, en se saturant avec les inépuisables délices des liturgies! GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 107. Remarque : 1. Pour la construction indirecte de l'objet interne (confer supra C 1 b remarque). L'une d'elles [de deux femmes] semblait aspirer cet air de neige âprement, et se désaltérer de quelque grande soif profonde (Anna de Noailles, La Nouvelle espérance, 1903, page 2). 2. On rencontre dans la documentation le substantif masculin désaltèrement. Ce qui désaltère (confer supra C 1). Innocence, ô belle après l'ignorance inouïe, Eau claire du coeur après le feu vierge de l'âme, (...) Désaltèrement du cerf rompu d'amour qui brame (Paul Verlaine, Œuvres complètes, tome 2, Amour, 1888, page 17). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 211. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 453, b) 254; XXe. siècle : a) 332, b) 174.

« désaltérés Dans leurs entrailles palpitantes (CASIMIR DELAVIGNE, Messéniennes, 1824, page 85 ). B.— Par analogie.

[L'objet désigne la terre ou des végétaux] Apporter l'eau nécessaire en arrosant ou en irriguant Désaltérer les campagnes, les vergers : Ø 2.

Le Saint-Gothard est le père des eaux.

(...).

Elles ont hâte, ces grandes eaux, d'aller vivifier l'Europe, désaltérer la terre, la nourrir, rafraîchir cent nations. JULES MICHELET, Journal, 1838, page 261. C.— Par métaphore ou au figuré. 1.

Emploi transitif. a) [L'objet désigne une personne] Satisfaire les désirs ou les exigences de quelqu'un.

Nous qui (...) Devons désaltérer le faible et l'ignorant Pleins d'une foi naïve (THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides, 1842, page 170 ).

Légendes ni figures Ne me désaltèrent (ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 152 ). b) Par métonymie de l'objet.

Satisfaire un besoin des sens, une tendance du caractère ou une aspiration de l'esprit. Désaltérer sa curiosité, son esprit.

Il ne rêvait pas la femme éthérée (...) ni croyance qui désaltérât son âme (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 160 ). Remarque : Dans le syntagme désaltérer sa soif de gloire, l'emploi du verbe dans ce sens résulte de la métaphore de l'objet interne. 2.

Emploi pronominal réfléchi. a) emploi absolu.

Satisfaire ses désirs, ses aspirations. Dans des océans de beauté, de lumière, L'homme, altéré toujours, toujours se désaltère (ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques.

1820, page 34 ). b) [Avec un objet indicatif] Jouir de quelque chose, ou s'adonner à un plaisir, un sentiment, une activité, sans aucune limite ni restriction.

L'auteur entend « s'enivrer », « se désaltérer » par les choses, ce qui n'est possible qu'en se libérant des mots (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 44) : Ø 3.

Il s'exaltait, en pensant aux monastères.

Ah! être terré chez eux (...) parfaire le bienfaisant silence de cette vie murée, en se nourrissant d'actions de grâces, en se désaltérant de plain-chant, en se saturant avec les inépuisables délices des liturgies! GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 107. Remarque : 1.

Pour la construction indirecte de l'objet interne (confer supra C 1 b remarque).

L'une d'elles [de deux femmes] semblait aspirer cet air de neige âprement, et se désaltérer de quelque grande soif profonde (Anna de Noailles, La Nouvelle espérance, 1903, page 2).

2.

On rencontre dans la documentation le substantif masculin désaltèrement.

Ce qui désaltère (confer supra C 1).

Innocence, ô belle après l'ignorance inouïe, Eau claire du coeur après le feu vierge de l'âme, (...) Désaltèrement du cerf rompu d'amour qui brame (Paul Verlaine, Œuvres complètes, tome 2, Amour, 1888, page 17). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 211.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 453, b) 254; XXe. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles