Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉSOLATION, substantif féminin.

Publié le 08/01/2016

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉSOLATION, substantif féminin. A.— 1. Action de vider un lieu, un pays en le ravageant; résultat de cette action, état de ce lieu ravagé, détruit. Depuis vingt ans tu portes le deuil et la désolation (RENÉ-CHARLES GUILBERT DE PIXÉRÉCOURT, Victor ou l'Enfant de la forêt, 1798, III, 8, page 47) : Ø 1.... on accumule dans un roman les accidents les plus funestes, des inondations, des naufrages, des incendies, la ruine et la désolation qui accompagnent ces grands désastres, et le désespoir qui les suit... JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 321. · Expression biblique. [Par allusion aux anges qui, aux chapitre VIII, IX et XV de l'Apocalypse, sont chargés d'exécuter le jugement de Dieu sur les méchants et la terre qu'ils habitent] Les anges de la désolation (MAURICE BARRÈS,La Colline inspirée, 1913, page 299 ). — Par extension. [En parlant d'un lieu quelconque] C'est une désolation, c'est un spectacle de désolation : Ø 2. L'ingénieur et Nab arrivèrent sur le plateau. C'était une désolation. Les champs avaient été piétinés. Les épis de la moisson, qui allait être faite, gisaient sur le sol. Les autres plantations n'avaient pas moins souffert. Le potager était bouleversé. JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 506. — Par métonymie. Lieu frappé de désolation. Ces troncs que l'on voit parmi la désolation d'alentour (ANDRÉ GIDE, Retour du Tchad, 1928, page 975 ). 2. [En parlant d'une étendue de pays] État d'un lieu inhabité, désert, dépourvu de verdure (d'où profondément triste). La désolation lunaire (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1910, page 231 ). La grande lande, ce pays de désolation (FRANÇOIS MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, page 126) : Ø 3. Madrid est, comme Rome, entourée d'une campagne déserte, d'une aridité, d'une sécheresse et d'une désolation dont rien ne peut donner l'idée... THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, page 70. — Par extension. [En parlant d'un lieu quelconque] : Ø 4. En suivant la rue Riquet, il [Martin] débouchait sur des paysages de gazomètres, de voies ferrées et des gares de marchandises, qui avaient, dans leur désolation, un déroulement d'infini. MARCEL AYMÉ, Derrière chez Martin, 1938, page 97. — Par métonymie. Lieu désert : Ø 5.... j'ai cru aimer le musée du Trocadéro, les marais d'Aigues-Mortes, de Ravenne, (...) mais à toutes ces fameuses désolations, je préfère maintenant le moindre cimetière lorrain où devant moi s'étale ma conscience profonde. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1912, page 307. 3. Par extension. Calamité. — [Par référence à l'expression biblique (Daniel, XI, 31; Matthieu, XXIV, 15)] L'abomination de la désolation (confer abomination). La pire des calamités : Ø 6. Le poëte [V. Hugo] était présenté comme un Antechrist littéraire, qui apportait dans les lettres françaises l'abomination de la désolation. ÉMILE ZOLA, Nos auteurs dramatiques, 1881, page 71. — Familier. C'est la désolation des désolations. Le troupier sans guerre, c'est la désolation des désolations; c'est un médecin sans épidémies (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 214 ). C'est une (la) désolation (confer Louis Farigoule, dit Jules Romains, Knock, 1923, II, 4, page 12 ). · [En interjection] Horreur! désolation! triple enfer sur vous! (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 254 ). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne, de son âme, de son coeur] État d'une personne qui se découvre seule, perdue, à qui il manque quelqu'un ou quelque chose (notamment un signe de Dieu). On n'a pas su ce que c'est que la désolation du coeur, quand on n'est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d'une personne qui avait agréé votre vie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 120) : Ø 7.... Condren n'avancera plus (...) que par le chemin de « la foi nue », parmi les sécheresses, les terreurs, les doutes, les ténèbres, la désolation infinie qu'entraîne le silence et la « retraite de Dieu ». ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 311. 2. Peine extrême, douloureuse affliction (provoquée par un événement malheureux, souvent la perte de quelqu'un) : Ø 8. Je viens, mon cher Hippolyte, me jeter dans vos bras et pleurer sur votre sein, et fondre ma désolation dans la vôtre. Vous entretenir de ma douleur, de mes larmes... MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1835, page 191. — Par métonymie. Lamentation. Il (...) put sangloter hors de sa vue, en une désolation courte et emportée (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 358 ). 3. Par exagération. Un pommier couvert de ces pucerons lanigères, qui font la désolation des jardiniers et la joie des fourmis (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 278 ). — Par métonymie. [Désigne une chose concrète ou abstraite, ou une personne] Ce qui est cause d'une grande contrariété. Être la désolation de quelqu'un; être une désolation (pour quelqu'un) : Ø 9.... l'empereur laissait beaucoup à faire aux scribes; il était leur désolation; son écriture composait de véritables hiéroglyphes; elle était illisible souvent pour lui-même. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 148. Remarque : On rencontre dans la documentation désolement, substantif masculin Synonyme de désolation. Et par là vous savez que tout homme retourne Dans le désolement d'une éternelle nuit (CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 734). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 688. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 827, b) 1 323; XXe. siècle : a) 1 314, b) 718.

« abomination).

La pire des calamités : Ø 6.

Le poëte [V.

Hugo] était présenté comme un Antechrist littéraire, qui apportait dans les lettres françaises l'abomination de la désolation. ÉMILE ZOLA, Nos auteurs dramatiques, 1881, page 71. — Familier.

C'est la désolation des désolations.

Le troupier sans guerre, c'est la désolation des désolations; c'est un médecin sans épidémies (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 214 ).

C'est une (la) désolation (confer Louis Farigoule, dit Jules Romains, Knock, 1923, II, 4, page 12 ). · [En interjection] Horreur! désolation! triple enfer sur vous! (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 254 ). B.— Au figuré. 1.

[En parlant d'une personne, de son âme, de son coeur] État d'une personne qui se découvre seule, perdue, à qui il manque quelqu'un ou quelque chose (notamment un signe de Dieu).

On n'a pas su ce que c'est que la désolation du coeur, quand on n'est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d'une personne qui avait agréé votre vie (FRANÇOIS- RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 120) : Ø 7....

Condren n'avancera plus (...) que par le chemin de « la foi nue », parmi les sécheresses, les terreurs, les doutes, les ténèbres, la désolation infinie qu'entraîne le silence et la « retraite de Dieu ». ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 311. 2.

Peine extrême, douloureuse affliction (provoquée par un événement malheureux, souvent la perte de quelqu'un) : Ø 8.

Je viens, mon cher Hippolyte, me jeter dans vos bras et pleurer sur votre sein, et fondre ma désolation dans la vôtre.

Vous entretenir de ma douleur, de mes larmes... MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1835, page 191. — Par métonymie.

Lamentation.

Il (...) put sangloter hors de sa vue, en une désolation courte et emportée (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 358 ). 3.

Par exagération.

Un pommier couvert de ces pucerons lanigères, qui font la désolation des jardiniers et la joie des fourmis (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 278 ). — Par métonymie.

[Désigne une chose concrète ou abstraite, ou une personne] Ce qui est cause d'une grande contrariété. Être la désolation de quelqu'un; être une désolation (pour quelqu'un) : Ø 9....

l'empereur laissait beaucoup à faire aux scribes; il était leur désolation; son écriture composait de véritables hiéroglyphes; elle était illisible souvent pour lui-même. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 148. Remarque : On rencontre dans la documentation désolement, substantif masculin Synonyme de désolation.

Et par là vous savez que tout homme retourne Dans le désolement d'une éternelle nuit (CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 734). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 688.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 827, b) 1 323; XXe. siècle : a) 1 314, b) 718. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles