Dictionnaire en ligne: DÉTENIR, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: DÉTENIR, verbe transitif. A.— [Le complément désigne une chose] 1. [Le complément désigne une chose concrète] Avoir entre les mains, à sa disposition, légalement ou illégalement quelque chose qui appartient à autrui. Détenir une clé : Ø 1. RAOUL. — Enfin j'ai lu l'article des successions. Or, ma tante Anastasie m'a laissé cent cinquante mille francs. Vous les détenez illégalement, puisque je suis majeur et que j'ai droit à ma fortune. THÉODORE BARRIÈRE, ERNEST CAPENDU, Les Faux bonshommes, 1856, II, 7, page 67. 2. [Le complément désigne le plus souvent une chose abstraite] Avoir, posséder. a) [Le sujet désigne un animé, un de ses attributs, une collectivité] Détenir la majorité, un don, un monopole, un record. Quels pouvoirs cet esprit ne savait-il pas détenir? (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 26 ). b) [Le sujet désigne un inanimé abstrait, parfois une chose concrète] Vérités contrôlées — que, seule, la religion détient (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 220 ). Ces parures détiennent un attrait de pierreries froides (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En Pays connu, 1949, page 35 ). B.— [Le complément désigne une personne] Retenir quelqu'un dans un lieu, en particulier en prison, pour différentes raisons officielles ou non, selon une décision légale ou arbitraire. Détenir quelqu'un (en prison); être détenu pour dettes. J'ai connu Jacques à l'hôpital, où j'étais moi-même détenu par une longue maladie (HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 204) : Ø 2. N'avait-il pas [Bonaparte] fait arrêter et détenir prisonniers pendant des années les voyageurs anglais qui se trouvaient en France au moment de la rupture du traité d'Amiens? FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 638. — Emploi pronominal réfléchi, rare. Saint Léobard qui se détint dans le creux d'un roc, à Marmoutiers (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 167 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 328. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 44, b) 86; XXe. siècle : a) 579, b) 960.