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Dictionnaire en ligne: DOULEUR, substantif féminin.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DOULEUR, substantif féminin. A.— Domaine de la vie physique. Souffrance plus ou moins vive, produite par une blessure, une brûlure, une lésion ou toute autre cause, qui manifeste une rupture du bien-être, de l'équilibre de la santé, la perte ou la diminution de l'intégrité physique. Une douleur sans nom; (ne pas) supporter la douleur. Épicure place le bonheur dans la jouissance du plaisir et dans l'absence de la douleur (ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 73 ). Elle essaya de se lever. Au premier pas, elle éprouva une douleur si intolérable qu'elle faillit avoir une syncope, la tête lui tournait. Elle crut qu'elle allait mourir (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 256 ). Je suis plein de douleurs et brisé de toutes parts (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1909, page 419) : Ø 1. Vraiment, cette souffrance était abominable. La mort, soit; mais la douleur, le dépècement de l'être, la chair ainsi torturée pendant des jours, quel était le but? Quel fou avait rêvé cette inutile barbarie? ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 297. SYNTAXE : Douleurs abdominales, articulaires; douleurs de l'enfantement, de l'estomac; douleur à l'épaule, à la tête; cri, gémissement, hurlement de douleur; calmer, soulager, vaincre la/sa douleur; être courbé en deux, terrassé par la douleur; s'évanouir, se tordre de douleur; être rongé, transpercé de mille douleurs; souffrir des douleurs intolérables. — Locutions et expressions. Un lit de douleur. Un lit où l'on souffre. Le pain de douleur. L'église reconnut Simone hérétique et la mit, pour salutaire pénitence, au pain de douleur et à l'eau d'angoisse (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, page 85 ). Être dans les douleurs (de l'enfantement). Ce matin elle a senti les douleurs (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 273 ). — Proverbe. À la Chandeleur, les grandes douleurs. Une température fraîche. — Populaire, familier. Avaler, étrangler la douleur. " Boire un verre d'eau-de-vie " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Papier à douleur. Protêt. Confer Denis Poulot, Le Sublime, 1872, page 136. Sans douleur. Sans difficulté, sans dégât, sans mal. Je saisirais la sacoche du type pendant que mon copain le ceinturerait et à nous tout le bazar, sans douleur (MARC STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, page 94 ). B.— Domaine de la vie psychique. Souffrance de l'âme, produite par une déception, un deuil, un chagrin, une peine, qui compromet plus ou moins gravement la quiétude, le goût, le bonheur de vivre. Douleur affreuse, grande douleur. Regarde, ô éternel! notre affliction; vois s'il y a une douleur comme notre douleur, et ne ferme point ton oreille à nos cris, afin que nous n'expirions pas dans la détresse! (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 1, 1805, page 115 ). L'homme est un apprenti, la douleur est son maître (ALFRED DE MUSSET, La Nuit d'octobre, 1837, page 155 ). Sois sage, ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Recueillement, 1857-61). Je suis triste; il n'y a pas d'autres douleurs que celles-là, perdre ce qu'on aime (VICTOR HUGO, Correspondance, 1871, page 295 ). On lui a dit, dès son âge le plus tendre (...) que les grandes douleurs sont muettes (LÉON BLOY, Journal, 1900, page 25) : Ø 2. La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le coeur qui l'aimait. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Adolphe, 1816 dans MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1393. SYNTAXE : Douleur affective, morale; douleur de l'abandon, de l'absence, de la défaite, de l'exil, de la séparation; les douleurs de l'amour; avoir la douleur de faire part de, de vivre, de voir; être fou de douleur; connaître, cultiver la douleur; ressentir une/de la douleur; partager la douleur de quelqu'un; mourir de douleur. · Par métonymie. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Recueillement, 1857-61 page 161 ). — Locutions et expressions. La coupe, le feu de la douleur. Au fond de l'océan des douleurs et des outrages où elle fut plongée (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 306 ). Pour comble de douleur. Être dans ses grandes douleurs. Louis XVIII était dans ses grandes douleurs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 617 ). Se mourir de douleur. Le père Dantès se mourait de douleur et d'inquiétude (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 108 ). Notre-Dame des Sept Douleurs. Benizzi, auteur de la touchante dévotion des Sept-Douleurs de la Vierge (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page LIX. ). — Proverbes, maximes. Douleur aux vaincus; faute d'argent, c'est douleur non pareille; pour un plaisir, mille douleurs. C.— Souffrance affectant le corps et l'âme. Douleur affreuse, immense. Louis Lambert souffrit donc par tous les points où la douleur a prise sur l'âme et sur la chair (HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 59 ). Il s'abandonna, mit sa tête contre la poitrine de cet ami, et pleura toutes ses douleurs (VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 83) : Ø 3. Morts pour la France, mais triomphants comme elle (...); ramenés par tous les chemins de nos douleurs et de notre victoire; voici donc ces morts revenus! CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 623. SYNTAXE : Douleur atroce, cruelle, cuisante, déchirante, extrême, folle, fulgurante, horrible, infinie, inouïe, intolérable, lancinante, poignante, violente. — Expression. Un souffre-douleur. Un bouc émissaire, celui qui subit les avanies, les vexations, les mauvais traitements. Toutes, la face levée, interpellaient violemment Adèle, qui était leur souffre-douleur, la bête sale et gauche sur laquelle la maison entière tapait (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 106 ). L'Homme des Douleurs. Jésus lui-même, puisqu'il est l'« Homme des Douleurs » (LÉON BLOY, Journal, 1894, page 145 ). — [Par référence à la philosophie stoïcienne] Douleur, tu n'es pas un mal. « La douleur est un bien »; quelques philosophes de l'Antiquité ont affirmé qu'elle n'étoit pas un mal (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 5, 1810, page 112 ). Remarque : On rencontre dans la documentation dolorifique, adjectif. Qui cause de la douleur. Les sensations locales dolorifiques (Paul Ricoeur, Philosophie de la volonté, 1949, page 88). Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 544. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 25 484, b) 16 797; XXe. siècle : a) 17 062, b) 12 337.

« Mathilde, tome 1, 1805, page 115 ).

L'homme est un apprenti, la douleur est son maître (ALFRED DE MUSSET, La Nuit d'octobre, 1837, page 155 ).

Sois sage, ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Recueillement, 1857-61).

Je suis triste; il n'y a pas d'autres douleurs que celles-là, perdre ce qu'on aime (VICTOR HUGO, Correspondance, 1871, page 295 ).

On lui a dit, dès son âge le plus tendre (...) que les grandes douleurs sont muettes (LÉON BLOY, Journal, 1900, page 25) : Ø 2.

La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le coeur qui l'aimait. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Adolphe, 1816 dans MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1393. SYNTAXE : Douleur affective, morale; douleur de l'abandon, de l'absence, de la défaite, de l'exil, de la séparation; les douleurs de l'amour; avoir la douleur de faire part de, de vivre, de voir; être fou de douleur; connaître, cultiver la douleur; ressentir une/de la douleur; partager la douleur de quelqu'un; mourir de douleur. · Par métonymie.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Recueillement, 1857-61 page 161 ). — Locutions et expressions.

La coupe, le feu de la douleur. Au fond de l'océan des douleurs et des outrages où elle fut plongée (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 306 ).

Pour comble de douleur.

Être dans ses grandes douleurs.

Louis XVIII était dans ses grandes douleurs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 617 ).

Se mourir de douleur.

Le père Dantès se mourait de douleur et d'inquiétude (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 108 ).

Notre-Dame des Sept Douleurs.

Benizzi, auteur de la touchante dévotion des Sept-Douleurs de la Vierge (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page LIX.

). — Proverbes, maximes.

Douleur aux vaincus; faute d'argent, c'est douleur non pareille; pour un plaisir, mille douleurs. C.— Souffrance affectant le corps et l'âme.

Douleur affreuse, immense.

Louis Lambert souffrit donc par tous les points où la douleur a prise sur l'âme et sur la chair (HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 59 ).

Il s'abandonna, mit sa tête contre la poitrine de cet ami, et pleura toutes ses douleurs (VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 83) : Ø 3.

Morts pour la France, mais triomphants comme elle (...); ramenés par tous les chemins de nos douleurs et de notre victoire; voici donc ces morts revenus! CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 623. SYNTAXE : Douleur atroce, cruelle, cuisante, déchirante, extrême, folle, fulgurante, horrible, infinie, inouïe, intolérable, lancinante, poignante, violente. — Expression.

Un souffre-douleur.

Un bouc émissaire, celui qui subit les avanies, les vexations, les mauvais traitements. Toutes, la face levée, interpellaient violemment Adèle, qui était leur souffre-douleur, la bête sale et gauche sur laquelle la maison entière tapait (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 106 ).

L'Homme des Douleurs.

Jésus lui-même, 2. »

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