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Dictionnaire en ligne: ÉBRÉCHER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉBRÉCHER, verbe transitif. Faire une brèche dans quelque chose (Confer brèche1 ). A.— [Correspond à brèche1 A] 1. [Le complément d'objet désigne une construction] Créer une ouverture, une trouée; causer une détérioration. Deux mauvais pilastres en moellons, que le passage des voitures avait ébréchés, malgré deux morceaux de bois placés en forme de bornes (HONORÉ DE BALZAC, Le Colonel Chabert, 1832, page 64) : Ø 1.... j'avais devant moi une haute croupe noire et pelée, (...) surmontée à son sommet d'une grosse tour en ruine (...). Quatre grands créneaux, usés, ébréchés et changés en triangle par le temps complétaient la sombre silhouette de la tour... VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 318. — Emploi pronominal passif : Ø 2. À quelques pas de nous, comme une fente au mur, s'ouvrait dans ses parois [d'un précipice] un interstice obscur, (...) devant cette ouverture, un grand banc de rocher, promontoire du mont plus lent à s'ébrécher, étendait de niveau quelques pieds de surface... ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 814. 2. Par analogie. [Correspond à brèche1 A 2 b] a) [Le complément d'objet désigne une dent ou la denture] Casser un morceau de dent ou une/des dent(s). Elle se retourna et montra (...) une large bouche où manquait une palette. Il avait fallu la corne d'un taureau pour ébrécher cette puissante denture (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 132 ). — Emploi pronominal passif. Et ma bouche s'ébrèche et mon rire s'édente (HENRI DE RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, page 149) : Ø 3. Pour dévorer son coeur jusqu'aux côtes il fouille; Sa dent, qui sur ses os heurte sans s'ébrécher, Emporte à chaque coup des lanières de chair... ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 1060. — Emploi pronominal réfléchi indirect. S'ébrécher une dent (Dictionnaire de l'Académie Française). b) [Le complément d'objet désigne un objet lisse ou tranchant] Causer une brisure, une entaille (Confer bosseler exemple 1). Ébrécher une assiette. Une porcelaine délicate, qui par elle-même est saine, mais que le moindre heurt peut ébrécher, fracasser, ou du moins écailler sans remède (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 527 ). Le domestique, (...) ébrèche sa faux sur les cailloux (RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 240) : Ø 4. Du reste, ces sabres [des samourais] seraient les armes blanches les mieux trempées de toute la terre... Ils coupent de gros clous sans que le tranchant soit ébréché. EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 280. — Emploi pronominal passif. La glace du petit salon rouge était fêlée, partout les pots à eau et les cuvettes s'ébréchaient (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 279 ). Joues creuses et ombrées d'un poil épais et noir où le rasoir s'ébrèche (ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 132 ). — Par métaphore. · [Le complément d'objet désigne la voix] Une voix moins coupante, ébréchée par la crainte d'une humiliation inutile (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1950, page 303 ). · [Le complément d'objet désigne une personne] : Ø 5. On est trop aiguisé, trop affiné! Le moindre heurt nous ébrèche. Quand je médite sur mon honorable personne, je m'étonne qu'elle soit encore vivante! tant elle a vibré et souffert. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 23. Emploi pronominal réfléchi. J'ai une santé de fer, parce que je ne me suis jamais ébréché qu'au travail des muses (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1838, page 423 ). B.— [Correspond à brèche1 B; le complément d'objet désigne les biens d'une personne] Porter atteinte à l'intégrité par prélèvement. La dot d'Agnès, les 200 000 francs donnés cinq ans plus tôt, les secours versés depuis deux ans au ménage avaient ébréché sa fortune (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 216 ). Remarque : Familier pour Dictionnaire de l'Académie. — Par métaphore. [Le complément d'objet désigne une faculté, un attribut d'une personne] Causer un tort, un dommage. Cette expérience, cette épreuve de ce matin d'hiver a ébréché la solidité de ma foi (ALEXANDRE ARNOUX, Royaume des ombres. 1954, page 55) : Ø 6. Je veux des travaux qui me laissent du temps pour les vers, du temps pour la politique, du temps pour la philosophie, (...) et cependant de l'argent pour vivre. (...) J'ai des offres magnifiques, mais la liberté d'action et d'opinion serait ébréchée. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1835, page 162. · Emploi pronominal passif. Ma perfection s'était ébréchée; j'étais incertaine de moi-même, et vulnérable (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 113 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 DÉRIVÉS : 1. Ébrèchement, substantif masculin. [Le complément du nom désigne une construction] État de ce qui est ébréché (Confer brèche1 A). L'ébrèchement des murs. Les propriétés mitoyennes ne montrent que leur fond; trois grands murs aveugles, avec des ébrèchements de poutres et de meulières (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 11 ). 2. Ébréchure, substantif féminin. [Le complément du nom désigne un objet lisse] Endroit où il est ébréché (Confer brèche1 A 2 b). Les ébréchures des porcelaines précieuses (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 231 ).

« s'ébréchaient (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 279 ).

Joues creuses et ombrées d'un poil épais et noir où le rasoir s'ébrèche (ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 132 ). — Par métaphore. · [Le complément d'objet désigne la voix] Une voix moins coupante, ébréchée par la crainte d'une humiliation inutile (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1950, page 303 ). · [Le complément d'objet désigne une personne] : Ø 5.

On est trop aiguisé, trop affiné! Le moindre heurt nous ébrèche.

Quand je médite sur mon honorable personne, je m'étonne qu'elle soit encore vivante! tant elle a vibré et souffert. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 23. Emploi pronominal réfléchi.

J'ai une santé de fer, parce que je ne me suis jamais ébréché qu'au travail des muses (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1838, page 423 ). B.— [Correspond à brèche1 B; le complément d'objet désigne les biens d'une personne] Porter atteinte à l'intégrité par prélèvement.

La dot d'Agnès, les 200 000 francs donnés cinq ans plus tôt, les secours versés depuis deux ans au ménage avaient ébréché sa fortune (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 216 ). Remarque : Familier pour Dictionnaire de l'Académie. — Par métaphore.

[Le complément d'objet désigne une faculté, un attribut d'une personne] Causer un tort, un dommage.

Cette expérience, cette épreuve de ce matin d'hiver a ébréché la solidité de ma foi (ALEXANDRE ARNOUX, Royaume des ombres. 1954, page 55) : Ø 6.

Je veux des travaux qui me laissent du temps pour les vers, du temps pour la politique, du temps pour la philosophie, (...) et cependant de l'argent pour vivre.

(...) J'ai des offres magnifiques, mais la liberté d'action et d'opinion serait ébréchée. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale.

1835, page 162. · Emploi pronominal passif.

Ma perfection s'était ébréchée; j'étais incertaine de moi-même, et vulnérable (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 113 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 DÉRIVÉS : 1.

Ébrèchement, substantif masculin.

[Le complément du nom désigne une construction] État de ce qui est ébréché (Confer brèche1 A).

L'ébrèchement des murs.

Les propriétés mitoyennes ne montrent que leur fond; trois grands murs aveugles, avec des ébrèchements de poutres et de meulières (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 11 ).

2. Ébréchure, substantif féminin.

[Le complément du nom désigne un objet lisse] Endroit où il est ébréché (Confer brèche1 A 2 b).

Les ébréchures des porcelaines précieuses (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 231 ). 2. »

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