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Dictionnaire en ligne: ÉCAILLE, substantif féminin.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCAILLE, substantif féminin. A.— Généralement au pluriel. [L'écaille est considérée comme faisant partie d'un ensemble] 1. Domaine des sciences nat. a) Chacune des petites lames minces et plates, juxtaposées ou imbriquées, qui recouvrent, tout ou partie, la peau de certains poissons ou reptiles et de quelques oiseaux ou mammifères. Écailles de poisson, de serpent; couvert, revêtu d'écailles; écailles rondes, transparentes. Des écailles de sardine dans un panier vide (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 30 ). Une peau de vipère, c'est rugueux, sec d'écailles, privé de la viscosité défensive de l'anguille (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 8) : Ø Une nuit qu'il faisait très chaud et qu'il lunait doucement, j'entraînai, sans le vouloir, Geneviève à la source. Elle ne parut pas tout d'abord s'émouvoir de ce voisinage; et déjà elle me montrait avec ravissement les écailles luisantes des carpes qui passaient dans l'eau illuminée de lune. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 47. — Par métaphore. Staline devait dévorer Trotsky. Le vrai requin, le requin authentique a eu raison de celui qui gardait quelque chose d'humain sous ses écailles (FRANÇOIS MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, page 137 ). b) Spécialement. — BOTANIQUE. Chacun des organes appendiculaires coriaces et imbriqués formant ou protégeant une partie d'un végétal. Les bulbes du lis, les cônes du sapin sont formés d'écailles; les boutons du marronnier d'Inde, la tige de l'orobanche sont garnis d'écailles (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Les écailles (...) accompagnent les boutons des arbres (...) et leur servent de couverture (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier, tome 1, 1808, page 45 ). — ENTOMOLOGIE. Petite plaquette fixée dans le tégument des ailes des lépidoptères par une pointe très fine et qui produit un effet de poussière brillante. Des écailles de papillon (JEAN ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 91 ). 2. [Par analogie de forme] a) Élément qui fait saillie. Sur chacun des murs droits, taillés à coups de pic, grossièrement rabotés, les entailles laissées par le pic se hérissent en écailles éblouissantes (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1581 ). — Spécialement. · Domaine de la décoration. Motif ornemental en forme d'écaille de poisson, utilisé en architecture, en broderie, en tapisserie. Les quatre tours aux angles [du château] avaient des toits pointus recouverts d'écailles de plomb (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, 1877, page 77 ). · Domaine militaire. Chacune des lamelles de métal qui recouvre ou forme une armure. Un croisé vêtu de ses écailles (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 252 ). b) Petite parcelle qui se détache d'une surface qui s'exfolie. S'en aller en écailles, se détacher par écailles. (Quasi-)synonymes : croûte, plaque. Le coeur lui battit avec force [à Granville] quand son père (...) frappa rudement à une porte cochère dont la peinture verte tombait par écailles (HONORÉ DE BALZAC, Une Double famille, 1830, page 64 ). — En particulier. Éclat qui se détache d'un bloc de pierre que l'on travaille. Le piqueur procède (...) en abattant de petits fragments suivant deux lignes verticales rapprochées, en faisant éclater leur intervalle par écailles (JULIEN-NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 286 ). [On] vit Michel-Ange, à soixante ans, abattre en un quart d'heure plus d'écailles d'un marbre très dur que n'eussent fait trois jeunes tailleurs (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 181 ). — MÉDECINE. Plaque croûteuse qui se forme sur la peau, dans certaines maladies. Quand il vit (...) un homme dont le visage livide et comme muet était couvert d'écailles, il reconnut un lépreux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Puits de Sainte Claire, 1895, page 155 ). · [Par allusion aux écailles qui tombèrent des yeux de Saint Paul quand il recouvra la vue (Actes des apôtres 9, 18)] Il [Paul] se crut guéri (...) De petites croûtes ou écailles tombèrent, dit-on, de ses yeux (ERNEST RENAN, Les Apôtres, 1866, page 185 ). Au figuré. Les écailles lui sont tombées des yeux. Il s'est rendu compte de son erreur, il découvre la vérité (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). Quelle révélation! Les écailles me sont tombées des yeux. Tout cela est aveuglant (HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1185 ). B.— Généralement au pluriel. [L'écaille est un demi-ensemble] Chacune des deux valves d'un mollusque bivalve, formée d'une enveloppe dure et calcaire. Écailles de moule. Des bancs d'écailles d'huîtres larges comme des écuelles, que l'on appellerait portugaises (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 187 ). — Par métaphore. L'abbé insistait, rabaissant l'écaille des paupières sur ses yeux trop expressifs (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 10 ). — Au figuré, vieux et familier. [Par allusion à la fable de La Fontaine, L'Huître et les plaideurs] Manger l'huître et laisser les écailles. Se réserver la meilleure part d'une affaire. Remarque : Attesté notamment dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse de la Langue française. — Par analogie. Enveloppe recouvrant la coque d'une noix. Les portes des forteresses seront plus vite brisées que des écailles de noix (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, page 172 ). C.— Généralement au singulier. [L'écaille est considérée comme un ensemble] Plaque cornée qui constitue la carapace des tortues marines. Il y adhérait en quelque sorte comme la tortue en son écaille. La rugueuse cathédrale était sa carapace (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 92 ). — Par métonymie. Fragment de cette carapace utilisé dans la confection de certains objets. Lunettes, monture, peigne, tabatière d'/en écaille; incrusté d'écaille, monté en écaille; fausse écaille. Ce lorgnon d'écaille que je me souviens d'avoir trouvé sur son bureau (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 814 ). C'était un manteau en léger lainage bouclé, drapé sur les hanches et avec un gros anneau d'écaille à la ceinture (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 402 ). — Par analogie. RELIURE. Veau écaille. " Veau utilisé en reliure dont la surface a été veinée de taches rouges et rendue brillante par l'application d'un produit approprié " (Technique du livre (ROBERT BRUN) 1968). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 701. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 275, b) 1 151; XXe. siècle : a) 742, b) 829. DÉRIVÉS : Écaillure, substantif féminin. a) Ensemble des écailles recouvrant, tout ou partie, un animal. Le type de l'écaillure est en rapport avec le genre de vie de l'oiseau (EDMOND PERRIER, Traité de zoologie, tome 4, 1932, page 2966 ). b) Par analogie. Petite plaque mince et légère qui se détache d'une surface. Leur charpente se montrait sous les écaillures du plâtre (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 169 ). Forme dérivée du verbe "écailler" écailler ÉCAILLER1, verbe transitif. A.— [Avec valeur privative] 1. [Correspond à écaille A] a) Enlever les écailles de. Poil de Carotte est en train d'écailler ses poissons, des goujons, des ablettes (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 243 ). Tu écailleras et tu videras le poisson (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 129 ). Des soles ou des turbots attendaient d'être écaillés (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 17 ). b) Par analogie. — Emploi factitif. Faire se détacher (une surface) en petites plaques. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 264 ). Nous nous assîmes côte à côte sur une de ces vieilles bombardes de fer que la pluie et l'embrun écaillent depuis cinq siècles (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Balthasar, Œuf rouge, 1889, page 129 ). · Par métaphore. Elle commença à parler. Elle serrait les mots les uns contre les autres (...) pour qu'on ne puisse pas écailler, desceller ou démolir le grand édifice de ses mots (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 325 ). — Emploi pronominal. Se détacher et tomber, par petites plaques minces et légères. S'écailler par endroits, par plaques; le vernis s'écaille; se rayer et s'écailler. La peinture des boiseries s'écaillait au long des fentes (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 104 ). La boue, séchant sur nos genoux, s'écaillait comme une peau qui tombe (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 378 ). L'humidité, les variations hygrométriques peuvent provoquer une grave maladie qui fait se soulever et s'écailler la peinture (Les Musées en France (LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, 1950) 1950, page 14 ). · Au figuré. Je lui dévisagerais la frimousse, moi! Tu verrais bien si son honnêteté ne s'écaillerait pas (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 115 ). Ce style se démode rapidement, on le voit s'écailler à vue d'oeil (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 31 ). 2. [Correspond à écaille B] Écailler des huîtres. Les ouvrir. B.— [Avec une valeur intensive non privative] Couvrir, garnir d'ornements en forme d'écailles. — Généralement au participe passé. Un méchant beffroi écaillé d'ardoises (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 24 ). La tunique de cuir écaillée de plaquettes de bronze (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 258 ). · [Avec une métonymie de l'objet] Le tambour-major rouge écaillé d'or balançait sa canne à boule d'argent (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 210 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 47. DÉRIVÉS : Écaillage, substantif masculin. 1. a) Action d'ôter les écailles. Écaillage du poisson (Grand Larousse de la langue française en six volumes). b) Action d'ouvrir (les huîtres). Écaillage des huîtres (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) ). 2. Fait de s'écailler. Il est bon d'ajouter un pour cent de glycérine, pour éviter l'écaillage de la colle (A.-MATTHIEU VILLON, Dessinateur et imprimeur lithographe, 1932, page 157 ).

« S'en aller en écailles, se détacher par écailles.

(Quasi-) synonymes : croûte, plaque.

Le coeur lui battit avec force [à Granville] quand son père (...) frappa rudement à une porte cochère dont la peinture verte tombait par écailles (HONORÉ DE BALZAC, Une Double famille, 1830, page 64 ). — En particulier.

Éclat qui se détache d'un bloc de pierre que l'on travaille.

Le piqueur procède (...) en abattant de petits fragments suivant deux lignes verticales rapprochées, en faisant éclater leur intervalle par écailles (JULIEN- NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 286 ).

[On] vit Michel-Ange, à soixante ans, abattre en un quart d'heure plus d'écailles d'un marbre très dur que n'eussent fait trois jeunes tailleurs (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 181 ). — MÉDECINE.

Plaque croûteuse qui se forme sur la peau, dans certaines maladies.

Quand il vit (...) un homme dont le visage livide et comme muet était couvert d'écailles, il reconnut un lépreux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Puits de Sainte Claire, 1895, page 155 ). · [Par allusion aux écailles qui tombèrent des yeux de Saint Paul quand il recouvra la vue (Actes des apôtres 9, 18)] Il [Paul] se crut guéri (...) De petites croûtes ou écailles tombèrent, dit-on, de ses yeux (ERNEST RENAN, Les Apôtres, 1866, page 185 ).

Au figuré.

Les écailles lui sont tombées des yeux.

Il s'est rendu compte de son erreur, il découvre la vérité (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932).

Quelle révélation! Les écailles me sont tombées des yeux.

Tout cela est aveuglant (HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1185 ). B.— Généralement au pluriel.

[L'écaille est un demi- ensemble] Chacune des deux valves d'un mollusque bivalve, formée d'une enveloppe dure et calcaire.

Écailles de moule. Des bancs d'écailles d'huîtres larges comme des écuelles, que l'on appellerait portugaises (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 187 ). — Par métaphore.

L'abbé insistait, rabaissant l'écaille des paupières sur ses yeux trop expressifs (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 10 ). — Au figuré, vieux et familier.

[Par allusion à la fable de La Fontaine, L'Huître et les plaideurs] Manger l'huître et laisser les écailles.

Se réserver la meilleure part d'une affaire. Remarque : Attesté notamment dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse de la Langue française. — Par analogie.

Enveloppe recouvrant la coque d'une noix. Les portes des forteresses seront plus vite brisées que des écailles de noix (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, page 172 ). C.— Généralement au singulier.

[L'écaille est considérée comme un ensemble] Plaque cornée qui constitue la carapace des tortues marines.

Il y adhérait en quelque sorte comme la tortue en son écaille.

La rugueuse cathédrale était sa carapace (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 92 ). — Par métonymie.

Fragment de cette carapace utilisé dans la 2. »

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