Dictionnaire en ligne: ÉCHAUFFÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Dictionnaire en ligne: ÉCHAUFFÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de échauffer* II.— Adjectif et substantif. A.— Domaine physique. 1. [En parlant d'une personne, d'une partie du corps] a) Dont la chaleur naturelle s'est élevée sous l'effet de différents facteurs; qui a reçu une impression de chaleur intérieure. Frédéric soufflait, échauffé, vieux (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 235 ). b) PATHOLOGIE. Qui est victime d'un malaise, d'une irritation; en particulier qui est atteint de constipation. Mon sang est échauffé et ma tête lourde (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 134 ). Cette frêle machine de Voltaire, ce peu de tempérament, et toujours échauffé, qui l'oblige à se médicamenter sans cesse (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 7, 1863-69, page 440 ). c) [En parlant d'un inanimé relatif au visage] Qui est rouge, en particulier qui a des taches rouges, des boutons révélant un malaise plus général. M. Gosselin avait les traits fatigués, le teint échauffé (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 187 ). 2. [En parlant d'une substance] Qui s'est altéré, qui a fermenté. Bois échauffé. Nos farines se trouvoient (...) échauffées (DENTRECASTEAUX, Voyage à la recherche de La Pérouse, 1808, page 509 ). 3. Substantif masculin. État d'un corps, d'une substance qui, sous l'action d'une trop forte chaleur ou d'une fermentation, dégage une certaine odeur. Ce peuple s'était mis en tas (...) et il en sortait une odeur d'échauffé (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 109 ). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne, d'une collectivité ou d'un inanimé qui s'y rapporte] Qui est passionné, animé de sentiments ardents. Cervelle, imagination, tête échauffée. Le second service trouva donc les esprits tout à fait échauffés (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 52) : Ø Sur les visages et dans les propos, le désintéressement d'amateurs blasés. Seuls, deux abbés paraissaient échauffés... EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 281. — Emploi comme substantif, familier ou péjoratif. Personne passionnée de façon excessive pour quelque chose qui n'en vaut pas la peine ou qui n'est pas réalisable. Quelques échauffés ne parlaient que de rompre (JEAN JAURÈS, La Paix menacée, 1914, page 330 ). 2. [En parlant d'une affaire, d'un événement] Qui est très animé. Conflit féminin, tendu, échauffé (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 130 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 283. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 528, b) 460; XXe. siècle : a) 395, b) 268.