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Dictionnaire en ligne: ÉCHINE1, substantif féminin.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCHINE1, substantif féminin. A.— Colonne vertébrale, épine dorsale. 1. Colonne vertébrale d'un animal. C'est une admirable bête carnassière [le renard] (...) l'échine d'une souplesse et d'un ressort inouïs (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 131 ). — Par métonymie. Partie du dos entre le cou et la croupe. L'homme se hissait sur l'échine de l'âne boiteux (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 291 ). Il prit le temps de dire bonsoir à ses bêtes, caressant des mufles, tapotant des échines ou des flancs (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 189) : Ø 1.... quatre palefreniers en livrée écarlate surgirent, menant deux chevaux magnifiques (...) [l'un] avait la jambe d'un beau cerf, la poitrine large et bien ouverte, l'échine grasse, double et tremblante. L'autre était un coureur tartare à la croupe énorme, au corsage long, aux flancs bien unis, au manteau bayardant Son cou, d'une moyenne arcade, mais pas trop voûté... VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 208. 2. Par extension, familier. Colonne vertébrale de l'homme. Cela me tire dans le dos, comme si depuis le croupion jusqu'à la nuque toute la moelle de mon échine était un câble que l'on tendît avec une manivelle (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 425 ). Quand il (...) se courba, à cause de sa taille, les jointures de son échine craquèrent (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 319) : Ø 2. David voyait, à chaque fois qu'elle poussait en se penchant la manivelle, s'étirer les muscles pauvres de ses bras, saillir les os de l'échine maigre, sous la robe mouillée et collante. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 158. a) Par métonymie. Partie du dos entre la nuque et le bassin. (Quasi-)synonyme : dos. — [Dans des contextes dépréciatifs; avec l'idée de maigreur] Ses maigres jambes héronnières, son échine efflanquée, sa poitrine osseuse et cardinalisée à la boisson (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 306) : Ø 3. L'échine svelte du lieutenant Boredain, l'échine menue, toute étroite dans la redingote à collet gris, sous la nuque aux cheveux légers, il l'imagina, très loin, flanquée par les deux dos en redingotes olive et brune, deux dos robustes sous des chapeaux morillo à bords courbes;... PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 277. — [Avec une idée de force ou de souplesse; dans des contextes établissant une comparaison plus ou moins explicite avec un animal] Julien était d'une force de taureau (...) il chargeait des troncs d'arbre sur son échine d'enfant (ÉMILE ZOLA, Le Capitaine Burle, 1883, page 181 ). Maud White (...) se levait indolemment à l'approche d'Ethal (...) avec des mouvements félins de l'échine et des hanches (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, page 164 ). Elle (...) ondulait de l'échine à la façon d'une chatte que l'on caresse (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 207 ). b) Par métaphore ou au figuré. a ) [Le dos, la colonne vertébrale sont considérés comme le lieu d'une sensation physique symptôme d'un état psychique] Un frisson court au creux de, le long de, sur l'échine. Ça lui faisait froid dans l'échine (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 664 ). Il avait été torturé (...) par des frémissements qui lui glaçaient l'échine, lui contractaient les dents (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 113 ). ß ) [Dans des expressions où la position du dos, l'attitude d'une personne symbolise un comportement] — Plier, courber l'échine (sous quelque chose, devant quelque chose ou quelqu'un). Se soumettre à (quelque chose, quelqu'un). Les faux patriotes (...) ont été unanimes l'autre jour (...) à courber l'échine devant les menaces anglaises (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 462 ). Il cessait de courber l'échine : colère, haine, fierté, méchanceté, quelles que fussent les composantes de son sentiment, ce sentiment était à coup sûr une vigoureuse affirmation de vie (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 900 ). — Tendre l'échine (à quelque chose, à quelqu'un). Accepter de se soumettre à (quelque chose, quelqu'un). Je suis las de tendre l'échine, en piétinant toujours sur la même place (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 168 ). — Être, aller l'échine basse. Avoir une attitude obséquieuse ou exprimant un sentiment de culpabilité. On la voyait [Germinie] dans cette rue où elle passait tout à l'heure fière et le front haut, aller furtive et bruyante, l'échine basse, le regard oblique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 100 ). Israël (...) si timide, l'échine basse, souriant à l'insulte, incapable de révolte et de fierté (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Petite histoire des Juifs, 1928, page 54 ). — Avoir l'échine souple, flexible. Être bassement complaisant, servile ou courtisan. Magdelinat fit son apparition d'un air plus obséquieux et avec une échine plus flexible encore que d'habitude (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 176) : Ø 4. Un langage mielleux, une échine souple, une voix étouffée, une sévère économie de gestes prudemment arrondis, des yeux baissés, sont pour beaucoup les vraies caractéristiques de la vertu. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 56. B.— BOUCHERIE. [Correspond à A] Échine de porc. Morceau de viande pris sur le dos du porc près du collet. Le fameux reporter américain, prétend avoir savouré de l'homme en Afrique et déclare que cela a un goût d'échine de porc (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 196 ). Remarque : La documentation atteste le synonyme échinée, substantif féminin Un paleron de jeune porc frais gratinait doucement avec un morceau d'échinée (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 102). C.— [Par analogie de forme] Croupe montagneuse, arête rocheuse. Échines de grès injectées de roches éruptives, [les forêts de Conlie] (...) conservent des forêts sur leurs flancs (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 324 ). La grande échine bleue de la colline bouche la porte (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 229 ). STATISTIQUES : Échine1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 429. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 104, b) 1 063; XXe. siècle : a) 1 166, b) 463. Forme dérivée du verbe "échiner" échiner ÉCHINER, ÉCHIGNER, verbe transitif. [Le complément d'objet désigne une personne ou un animal] A.— Vieux. Rompre l'échine de. Il lui a donné sur les reins un coup de bâton qui l'a échiné (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). B.— Par extension, usuel. 1. Frapper jusqu'à ce que mort s'en suive, rosser. Je tombe dans une patrouille... on m'a pas mal échigné pour commencer... (...) on me mène au poste à coups de crosse (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 128 ). — emploi absolu. Ces gens qui sont tous coups d'épée, qui ne parlent que d'échiner, et ne font pas plus de conscience de tuer un homme que d'avaler un verre de vin (PAUL CLAUDEL, Le Ravissement de Scapin, 1952, page 1329 ). — Emploi pronominal réciproque. Se battre violemment. Ils se sont échignés en conscience. Quand on montait l'escalier, on les entendait se bûcher (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 549 ). 2. Par hyperbole. Fatiguer à l'excès. (Quasi-)synonymes : esquinter, éreinter, harasser. Moi qui ai échigné mon cheval pour arriver avant 4 heures et qui n'en ai pas dormi de la nuit (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 107 ). Malheureux orphelins, que les autres échinent et ne nourrissent pas, en abusant comme de meurt-de-faim (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1859, page 639 ). a) [Le complément d'objet désigne l'attribut d'une personne] Amuse-toi bien, mais pas trop et n'échine ni ta santé ni ton travail (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 3, 1812-76, page 366 ). b) Emploi pronominal réfléchi. Se fatiguer à l'excès, se donner beaucoup de peine. (Quasi-)synonymes : s'esquinter, se crever (familier). Tout le monde doit s'échiner pour lui, (...) il n'en a jamais assez (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 102 ). Pendant vingt ans, on s'échine autour de ces demoiselles, on se met sur la paille pour en faire des femmes distinguées, et elles ne vous donnent seulement pas la satisfaction de les marier à votre goût (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 34) : Ø 1. Pendant que je tourne, que je m'échigne là-bas toute seule! que je me tue pour l'entretenir! pour faire face aux échéances... épargner sur toutes les bougies... Monsieur, lui, disperse! Il sème! Il arrose n'importe quelle pelouse!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 489. — Emploi pronominal réfléchi indirect. [Avec un complément d'objet désignant une partie ou un aspect du corps] S'échiner, s'échigner les yeux. À quoi bon (...) nous échigner le tempérament (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 117 ). — [Avec un complément prépositionnel à l'infinitif introduit par à] [Le] maître des finances (...) s'est évertué, échiné et égosillé à débiter des patenôtres pour votre salut (ALFRED JARRY, Ubu Roi, 1895, IV, 6, page 78 ). Toute l'année il s'était échiné à défendre l'espoir contre les pressions gaullistes (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 461 ). Remarque : On rencontre dans la documentation quelques attestations de échiner construit avec un complément désignant une chose. Merci de vos Stanhope (...) qui vous échinent la lettre par leur défaut d'élasticité (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 14). 3. Au figuré, vieilli. [Le complément désigne une personne ou une oeuvre] Critiquer violemment : (Quasi-)synonymes : Éreinter, esquinter, maltraiter. Son livre devait être échiné, selon le mot classique (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 510 ). Ne faut-il pas faire mousser les uns, échigner les autres? (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 146) : Ø 2. Elle [Manette] est d'une jalousie (...) et éreinteuse! Je t'assure que c'est amusant de l'entendre abîmer ses petites camarades (...). Jusqu'à des noms de muscles qu'elle a retenus pour les échigner!... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 187. Remarque : 1. La forme échigner qui ne figure pas dans l'Académie française, est considérée par les dictionnaires généraux comme populaire 2. La documentation atteste : a) Des emplois adjectivaux du participe présent échinant, échignant a ) Qui fatigue excessivement. Il subit, énervé jusqu'à crier, le laborieux supplice des échinantes dragues (Joris-Karl Huysmans, Là-bas, tome 1, 1891, page 151 ß ).) Qui critique violemment.a Loue tout mon oeuvre... avec des phrases échignantes comme celles que je viens de citer (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1889, page 975).ß b) Le substantif masculin échignement.) Action de fatiguer, de se fatiguer excessivement. Que de mal j'aurai eu, mon Dieu! que de mal! que d'échignement et de découragement! (Gustave Flaubert, Correspondance, 1854, page 52).) Action de critiquer violemment, critique violente. Un découragement produit par cette hostilité sans trêve et sans merci de la critique et ses forcenés échignements de tout ce que je fais (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1890, page 1137). Fréquence absolue littéraire Échigner : 49. Échiner : 24.

« b) Par métaphore ou au figuré. a ) [Le dos, la colonne vertébrale sont considérés comme le lieu d'une sensation physique symptôme d'un état psychique] Un frisson court au creux de, le long de, sur l'échine.

Ça lui faisait froid dans l'échine (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 664 ).

Il avait été torturé (...) par des frémissements qui lui glaçaient l'échine, lui contractaient les dents (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 113 ). ß ) [Dans des expressions où la position du dos, l'attitude d'une personne symbolise un comportement] — Plier, courber l'échine (sous quelque chose, devant quelque chose ou quelqu'un).

Se soumettre à (quelque chose, quelqu'un).

Les faux patriotes (...) ont été unanimes l'autre jour (...) à courber l'échine devant les menaces anglaises (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 462 ).

Il cessait de courber l'échine : colère, haine, fierté, méchanceté, quelles que fussent les composantes de son sentiment, ce sentiment était à coup sûr une vigoureuse affirmation de vie (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 900 ). — Tendre l'échine (à quelque chose, à quelqu'un).

Accepter de se soumettre à (quelque chose, quelqu'un).

Je suis las de tendre l'échine, en piétinant toujours sur la même place (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 168 ). — Être, aller l'échine basse.

Avoir une attitude obséquieuse ou exprimant un sentiment de culpabilité.

On la voyait [Germinie] dans cette rue où elle passait tout à l'heure fière et le front haut, aller furtive et bruyante, l'échine basse, le regard oblique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 100 ).

Israël (...) si timide, l'échine basse, souriant à l'insulte, incapable de révolte et de fierté (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Petite histoire des Juifs, 1928, page 54 ). — Avoir l'échine souple, flexible.

Être bassement complaisant, servile ou courtisan.

Magdelinat fit son apparition d'un air plus obséquieux et avec une échine plus flexible encore que d'habitude (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 176) : Ø 4.

Un langage mielleux, une échine souple, une voix étouffée, une sévère économie de gestes prudemment arrondis, des yeux baissés, sont pour beaucoup les vraies caractéristiques de la vertu. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 56. B.— BOUCHERIE.

[Correspond à A] Échine de porc.

Morceau de viande pris sur le dos du porc près du collet.

Le fameux reporter américain, prétend avoir savouré de l'homme en Afrique et déclare que cela a un goût d'échine de porc (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 196 ). Remarque : La documentation atteste le synonyme échinée, substantif féminin Un paleron de jeune porc frais gratinait doucement avec un morceau d'échinée (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 102). C.— [Par analogie de forme] Croupe montagneuse, arête rocheuse.

Échines de grès injectées de roches éruptives, [les forêts de Conlie] (...) conservent des forêts sur leurs flancs 2. »

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