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Dictionnaire en ligne: ÉCLAIRER, verbe.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCLAIRER, verbe. A.— Emploi transitif et intransitif. 1. Domaine physique. a) Donner de la clarté, (de) la lumière à quelqu'un, à quelque chose. Éclairer le chemin, l'escalier; la lune éclaire les allées, les visages. Madame veut sortir, prends une torche, éclaire madame (THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 136 ). Un bon feu de cheminée éclaire ma chambre (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, page 283 ). — Emploi factitif. Éclairer. Allumer : on entend assez souvent cette expression qui semble bizarre : éclairer le gaz. Elle nous choque, quoiqu'elle soit identique à allumer le gaz (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 158 ). Argot " Éclairer le velours. Déposer son enjeu sur le tapis " (Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1867, page 495). — Spécialement. Mettre de la lumière à la disposition d'une personne dans une maison (Confer éclairage A 1 b en particulier). Je suis nourri (...) blanchi, chauffé et éclairé dans l'établissement (PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 3, 1879, page 101 ). — emploi absolu. Cette lumière éclaire mal. Le feu dans la cheminée s'éteignait, n'éclairait plus (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 46 ). L'affaire d'une lampe est d'éclairer (GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, 2e. tableau, 1, page 1584 ). Argot " Payer comptant, faire reluire sa monnaie. " C'est pas tout ça, i'faut éclairer. C'est six francs " " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1861, page 118). b) Par analogie. Illuminer, rayonner sur. La joie, un sourire éclaire son visage. Qui serait triste quand il a pour éclairer sa maison ce petit soleil? (PAUL CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1912, II, 5, page 179) : Ø 1. Installé avec naturel et avec grâce dans la plus belle saison de l'homme, il [Wedeke] éclairait une salle de bal en y entrant sous l'uniforme blanc à parements noirs des cuirassiers de Silésie. PAUL MORAND, Fin de siècle, 1957, page 11. 2. Au figuré. [Le complément d'objet désigne une chose ou une personne qui manque de clarté(s)] a) [Chose] Rendre clair, compréhensible, intelligible. Éclairer un problème, une question. Synonyme : élucider; antonyme : obscurcir. Le nom de ton amant va tout éclairer, va tout nous dire, n'est-ce pas? Qui aimes-tu? Qui est-ce? (JEAN GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 5, page 159 ). À mes yeux, l'attentat d'Alger éclairait, à son tour, la cause principale de nos épreuves (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 69) : Ø 2.... les démonstrations directes, qui éclairent l'esprit, c'est-à-dire qui lui montrent la raison de la vérité démontrée... AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 581. SYNTAXE : Éclairer une confusion, une difficulté, une erreur, un paradoxe. — En particulier. Donner un éclairage, une lumière, un sens qui permet de considérer les choses sous un angle nouveau, de les (faire) comprendre. Éclairer le mystère, le secret de quelqu'un, de quelque chose Sa Cité antique éclaire toute l'antiquité par la religion des ancêtres (LÉON DAUDET, Le stupide XIXe. siècle. 1922, page 122 ). L'homme s'emporte partout avec soi; où qu'il soit, il éclaire, il ne voit que ce qu'il éclaire, c'est lui qui décide de la signification des choses (JEAN-PAUL SARTRE, Situations I, 1947, page 185 ). b) [Personne ou aspect de la personne] Apprendre quelque chose à quelqu'un, l'initier, l'instruire, l'aider à voir clair, à acquérir du discernement. Éclairer quelqu'un, la conscience, les scrupules de quelqu'un. Antonymes : égarer, perdre quelqu'un. Port-Royal, au moment le plus voilé de son éclipse, continuait par là d'éclairer et d'enseigner (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 434) : Ø 3.... une critique soucieuse d'action (...) se donne pour tâche opérante de façonner cet esprit, de l'éclairer, de l'instruire... HENRI MASSIS, Jugements, 1923, page 245. — Expression. Éclairer quelqu'un de ses conseils; éclairer les yeux de quelqu'un. Ce texte sensationnel (...) pourrait servir à notre défense (...). Il éclairera votre lanterne (JEAN COCTEAU, Lettre aux Américains, 1949, page 68 ). Être éclairé sur quelqu'un. En savoir long sur lui, savoir qui il est. Le jeune roi était prévenu contre lui [Fouquet] , ou plutôt éclairé sur lui (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 295 ). — En particulier. Donner une lumière telle ou, si particulière, qu'elle apporte un grand contentement à toute la personne. Éclairer le coeur de quelqu'un. Ce qui compte, ce qui ennoblit et éclaire notre vie, c'est bien moins nos pensées que les sentiments qu'elles éveillent en nous (MAURICE MAETERLINCK, La Sagesse et la destinée, 1898, page 249) : Ø 4. Mais elle, elle était comme un rayon de lumière qui se serait servi de ma vie pour m'éclairer tout le dedans du coeur. Elle était la joie de vivre. JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 181. Remarque : L'usage manifeste que si le verbe éclaircir se réfère principalement à quelque chose, le verbe éclairer se rapporte davantage à quelqu'un. B.— Emploi pronominal. 1. a) Devenir clair, recevoir de la lumière. · [Le sujet désigne le ciel] Le ciel, avant de s'assombrir tout à fait, s'éclairait de rose (JULIEN GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, page 189 ). · [Le sujet désigne une cheminée, une maison] La fenêtre de Dona Sol s'éclaire (VICTOR HUGO, Hernani, 1830, II, 1, page 35 ). · [Le sujet désigne une couleur] Tout s'éclaire ou s'assombrit, tout rayonne ou s'obscurcit par un effarement alternatif du principe colorant (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 322 ). — Par analogie. · [Le sujet désigne un regard, un visage] Les figures s'éclairent ou s'attristent à un mot de celui-ci, à un mot de celui-là (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1870, page 687 ). · [Le sujet désigne une personne] M. de Coantré s'éclaira un peu. Quand même, il y avait quelquefois de bonnes nouvelles! (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 792 ). — Argot " S'éclairer le fanal. Boire un verre de vin ou d'eau-de-vie " (Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1866, page 151). b) Devenir rare. Il faut que la forêt s'assainisse et s'éclaire, Ou par le bûcheron ou par l'incendiaire (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, la Justice, 1878, page 277 ). 2. Au figuré. Devenir compréhensible, dissiper les obscurités, prendre un sens. Ces ténèbres qui nous environnent ne sont pas absolument imperméables, car elles s'éclairent par endroits et l'on discerne quelques vérités (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, page 410 ). Il fallait une explication. Dissiper les malentendus. Ensuite, tout s'éclairerait (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1347) : Ø 5. Plus les trouvailles de fossiles humains se multiplient, plus leurs caractères anatomiques et leur succession géologique s'éclairent... PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, page 203. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 164. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 7 136, b) 7 073; XXe. siècle : a) 7 866, b) 7 355.

« connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 581. SYNTAXE : Éclairer une confusion, une difficulté, une erreur, un paradoxe. — En particulier.

Donner un éclairage, une lumière, un sens qui permet de considérer les choses sous un angle nouveau, de les (faire) comprendre.

Éclairer le mystère, le secret de quelqu'un, de quelque chose Sa Cité antique éclaire toute l'antiquité par la religion des ancêtres (LÉON DAUDET, Le stupide XIXe.

siècle.

1922, page 122 ).

L'homme s'emporte partout avec soi; où qu'il soit, il éclaire, il ne voit que ce qu'il éclaire, c'est lui qui décide de la signification des choses (JEAN-PAUL SARTRE, Situations I, 1947, page 185 ). b) [Personne ou aspect de la personne] Apprendre quelque chose à quelqu'un, l'initier, l'instruire, l'aider à voir clair, à acquérir du discernement.

Éclairer quelqu'un, la conscience, les scrupules de quelqu'un.

Antonymes : égarer, perdre quelqu'un.

Port-Royal, au moment le plus voilé de son éclipse, continuait par là d'éclairer et d'enseigner (CHARLES- AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 434) : Ø 3....

une critique soucieuse d'action (...) se donne pour tâche opérante de façonner cet esprit, de l'éclairer, de l'instruire... HENRI MASSIS, Jugements, 1923, page 245. — Expression.

Éclairer quelqu'un de ses conseils; éclairer les yeux de quelqu'un.

Ce texte sensationnel (...) pourrait servir à notre défense (...).

Il éclairera votre lanterne (JEAN COCTEAU, Lettre aux Américains, 1949, page 68 ).

Être éclairé sur quelqu'un.

En savoir long sur lui, savoir qui il est.

Le jeune roi était prévenu contre lui [Fouquet] , ou plutôt éclairé sur lui (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 295 ). — En particulier.

Donner une lumière telle ou, si particulière, qu'elle apporte un grand contentement à toute la personne.

Éclairer le coeur de quelqu'un.

Ce qui compte, ce qui ennoblit et éclaire notre vie, c'est bien moins nos pensées que les sentiments qu'elles éveillent en nous (MAURICE MAETERLINCK, La Sagesse et la destinée, 1898, page 249) : Ø 4.

Mais elle, elle était comme un rayon de lumière qui se serait servi de ma vie pour m'éclairer tout le dedans du coeur.

Elle était la joie de vivre. JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 181. Remarque : L'usage manifeste que si le verbe éclaircir se réfère principalement à quelque chose, le verbe éclairer se rapporte davantage à quelqu'un. B.— Emploi pronominal. 1.

a) Devenir clair, recevoir de la lumière. · [Le sujet désigne le ciel] Le ciel, avant de s'assombrir tout à fait, s'éclairait de rose (JULIEN GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, page 189 ). · [Le sujet désigne une cheminée, une maison] La fenêtre de Dona Sol s'éclaire (VICTOR HUGO, Hernani, 1830, II, 1, page 35 ). · [Le sujet désigne une couleur] Tout s'éclaire ou s'assombrit, tout rayonne ou s'obscurcit par un effarement alternatif du principe colorant (EUGÈNE FROMENTIN, Les Maîtres d'autrefois, 1876, page 322 ). 2. »

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