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Dictionnaire en ligne: ÉCORCHÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCORCHÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de écorcher* II.— Emploi adjectival. A.— Dont on a enlevé la peau. Animal, lapin écorché. Synonymes : dépiauté, dépouillé : Ø 1.... ce mépris total de l'homme qui semblait habituel au pavé de Paris, céda tout d'un coup sous les hautes voûtes de fer, quand il aperçut les enfilades de bêtes écorchées, les quartiers de boeufs pendus aux crocs à perte de vue;... LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 322. — Par analogie. Dénudé. Pavé, terre écorché(e). On distinguait le pied rougeâtre des falaises, mis à vif, écorché par les flots de marée (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Les Manants du Roi, 1938, page 206 ). — Locution. Écorché vif. Dont on a enlevé la peau sans le tuer. · Au figuré. D'une sensibilité exacerbée. En traînant derrière soi cette moitié de corps insensible et pesante, cette moitié d'âme écorchée vive et lourde comme un membre blessé (PAUL VIALAR, Les Brisées hautes, 1952, pages 134-135 ). B.— Dont la peau a été en partie enlevée. Mains, jambes, doigts écorché(e)s. Synonymes : égratigné, griffé : Ø 2. Au moment où le brancard pénètre comme un projectile à travers les sapins de la lisière, il entrouvre une seconde les yeux, cinglé par les branches, criblé de piqûres, écorché au visage, aux mains. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 753. C.— Par analogie. 1. Dont la surface a été en partie enlevée ou entaillée. Mur, sol écorché. Synonyme : éraflé. Tout paraissait jaune, d'un jaune affreusement triste, la terre rôtie, les moignons des tiges coupées, les chemins de campagne, bossués, écorchés par les roues (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 290 ). 2. Au figuré. a) Couplet, nom propre écorché. Hier, ils [les amis de Lyon] m'ont assassinée en me faisant entendre Guillaume Tell, abominablement écorché et massacré par le plus plat orchestre et les plus ignobles chanteurs que j'aie jamais entendus (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 2, 1812-76, page 27 ). b) Meurtri. Cet intellectuel sensible et écorché est cruel avec son fils (HENRI DE MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, page 271 ). III.— Substantif. A.— BEAUX-ARTS. " Statue ou dessin représentant une figure humaine ou un animal dont la peau a été enlevée de façon à bien faire ressortir les muscles, les veines et les articulations " (Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884). La mule que l'on m'avait assignée pour monture était rasée à mi-corps, ce qui permettait d'étudier sa musculature aussi commodément que sur un écorché (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 260 ). Elle habitait au Quartier Latin une chambre ornée d'écorchés, de parthénons et de stars (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 166) : Ø 3. Des écorchés de plâtre, des fragments et des torses de déesses antiques, amoureusement polis par les baisers des siècles, jonchaient les tablettes et les consoles. HONORÉ DE BALZAC, Le Chef-d'oeuvre inconnu, 1831, page 6. — Par métaphore. La vérité est nue; mais sous le nu, est l'écorché (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 142 ). — Par analogie. TECHNOLOGIE. " Dessin d'un appareil, d'une machine, dont l'enveloppe extérieure opaque (carter, capot, carrosserie, etc.) est partiellement ou totalement enlevée de façon à montrer la disposition interne " (Dictionnaire du français vivant (MAURICE DAVAU, MARCEL COHEN, MAURICE LALLEMAND) 1972). B.— Au figuré. Personne meurtrie, écorchée par les malheurs. Sensibilité d'écorché (vif). Quelle mouche a piqué Gabriel Marcel (...) Sans crier gare, il fonce sur moi dans un hebdomadaire maurrassien (...) Je voudrais lui répondre sans le blesser; la peur de faire du mal à ce frêle écorché à vif, me paralyse (FRANÇOIS MAURIAC, Nouveau Bloc-notes, 1961, page 317) : Ø 4. En général, les « écorchés vifs » traitent les autres comme si ces derniers portaient une solide cuirasse; ils crient si on les effleure d'une plume de rossignol, mais ils promènent des massues au-dessus de la tête de leur prochain et sont tout surpris d'une protestation. JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 117. Ø 5.... Qu'est-ce que j'ai vraiment à m'obstiner de vivre Quand je n'ai plus sur moi que la couleur du givre L'âge dans mon visage et dans mon sang la nuit N'achèvera-t-on pas l'écorché que je suis... LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 235. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 266. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 194, b) 547; XXe. siècle : a) 558, b) 336. Forme dérivée du verbe "écorcher" écorcher ÉCORCHER, verbe transitif. A.— [Le complément désigne un être vivant, animal ou humain] 1. Dépouiller de sa peau. Écorcher un cheval, un lapin, un loup, un renard; écorcher vif un supplicié. Synonymes : dépiauter, dépouiller. « Ne vous avais-je point avertis que vos moutons mourraient, et que vous devriez les écorcher pour vendre leurs peaux et leur laine? » (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 200 ). Elle tira ses bas comme on écorche un lapin (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 48) : Ø 1. Je vis alors, je vis, — et ce fut pour moi comme si en écorchant un lièvre je trouvais sous la peau un petit corps d'enfant, — un visage de dix-huit ans, des joues, des yeux, des lèvres, des dents de dix-huit ans,... JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 139. Ø 2. Les malheureux Arméniens qui s'étaient associés à l'équipée franque, furent écorchés vifs ou, liés sur des pieux, servirent de cible à la soldatesque. RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 124. — Locution. Il crie comme si on l'écorchait (Dictionnaire de l'Académie Française). Il crie très fort. Il ressemble aux anguilles de Melun; il crie avant qu'on l'écorche (Dictionnaire de l'Académie Française). Crier par poltronnerie (Confer anguille exemple 4). Écorcher l'anguille par la queue. Commencer par le difficile (confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). L'animal est vieux et fort éreinté. Il a fait son temps. Le diable, c'est d'écorcher la queue de l'anguille (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Viollet-le-Duc, 1870, page 176 ). Il faut tondre les brebis et non les écorcher. Il ne faut pas exiger du contribuable plus qu'il ne peut donner (Confer Jean-François Rolland, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 55). Écorcher le renard (argotique). Vomir (Confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). — Spécialement. ARTS. Écorcher une figure. " Diminue [r] les noyaux des figures que l'on veut couler en métal ou en plâtre et dont il faut préalablement diminuer l'épaisseur d'une certaine quantité " (Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884, page 209). 2. Par métaphore et au figuré. a) Exiger beaucoup plus qu'il n'est raisonnable pour des marchandises, des prestations de services. Écorcher les voyageurs, les clients. Synonymes : estamper, voler. Il y a le revers de la médaille (...) un intendant Robert, des plus capables et homme de ressources, — de trop de ressources! — terrible à force d'expédients, qui tond et écorche impitoyablement les provinces conquises (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 327 ). — emploi absolu. À Alexandrie (...) j'allai loger à l'auberge d'Italia, où on m'écorcha d'une rude manière (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, 1801-05, page 36 ). b) Supplicier moralement. En le regardant vivre sous ses yeux le commissaire croyait voir un homme qu'on aurait vidé de toute substance, écorché intérieurement. Il allait et venait, buvait, parlait comme un homme ordinaire, mais il n'y avait plus rien à l'intérieur, rien que l'intelligence qui continuait à fonctionner par la force acquise (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 182 ). B.— [Le complément désigne une partie du corps] 1. Emploi transitif. [Généralement avec un pronom réfléchi indirect désignant la personne dont relève la partie du corps] Blesser plus ou moins superficiellement une partie de l'épiderme. a) [Le pronom est non réfléchi] Le frottement nous écorche les genoux. Synonymes : blesser, égratigner. Il se jeta contre un arbre qui était là, (...) ne sentant ni le bois qui lui écorchait la peau ni la fièvre qui lui martelait les tempes (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 239 ). — Au figuré. [En parlant de ce qui est entendu, dit] Blesser, faire mal, offenser. Écorcher les oreilles, la bouche. D'abord j'ai pleuré comme le prophète sous les pierres, Puis j'ai crié la vérité d'une voix écorchant la bouche, Et le troisième jour j'ai compris la paix vaste du héros (PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, 1922, page 86 ). Lisa, dont je ne savais pas encore le nom, que je devinais bien qu'il ne m'écorcherait pas les gencives (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 190 ). Pauvre fou! Le mot qui ne se prononce jamais (...) écorcha l'oreille d'Olivet (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 290 ). b) [Le pronom est réfléchi] S'écorcher les cuisses, les pieds. Je m'en convulsais, moi, des souvenirs! Je m'en écorchais le trou du cul!... Je m'en arrachais des peaux entières tellement j'avais la furie... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 278) : Ø 3. À vingt mille pieds sous soi on aperçoit les hommes, une brise olympienne emplit vos poumons géants, et l'on se considère comme un colosse ayant le monde entier pour piédestal. Puis, le brouillard retombe et l'on continue à tâtons, à tâtons, s'écorchant les ongles aux rochers et pleurant dans la solitude. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 343. 2. Emploi pronominal réfléchi. Il serrait toujours dans ses mains [le personnage du rêve] les deux gâteaux marqués de paumes d'huile noire et de gouttes de sang, car il s'était écorché aux bords de la barque (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 186 ). C.— Par analogie. [Le complément désigne un inanimé] 1. Emploi transitif. Enlever, entailler la surface de (quelque chose). Mur écorché par les balles. Synonymes : érafler, égratigner.", Le sable [des Landes] est à peine couvert, de temps à autre, par des pins qu'on écorche pour avoir de la résine (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 91 ). Et, d'un trait de plume qui écorcha le papier, il biffa le nom (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1871, page 222) : Ø 4. Le soc s'enfonça péniblement, la charrue s'ébranla d'un coup, écorchant cette terre maigre; puis peu à peu l'acier disparut dans le sol, et un premier sillon creusa l'argile rude,... HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 297. — Au figuré. Déformer (une langue) en parlant mal. Écorcher une langue, le latin. On fit venir un interprète des missions étrangères qui écorchait le chinois (ANTOINE VARINOT, Dictionnaire des métaphores françaises. 1819). · Locution proverbiale. Jamais beau parler n'écorcha la langue (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). 2. Emploi pronominal, littéraire. Ils étaient presque dans la forêt. Le nuage gémissait doucement en s'écorchant dans les branches (JEAN GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, page 55 ). Remarque : 1. On rencontre dans la documentation quelques exemples de l'adjectif verbal écorchant, ante, emploi adjectival, rare, au figuré Qui écorche, fait mal, irrite. Et l'écorchante harmonie des vielleuses montagnardes (Edmond et Jules de Goncourt, Art XVIIIe. siècle, tome 1, 1880-82, page 385). La monotonie de cette marche, les rares paroles du cousin, cette chaleur écorchante et légère, le jetaient dans une sorte de bonheur torpide (Joseph Malègue, Augustin, tome 1, 1933, page 219). 2. Sur la base écorche- la documentation atteste plusieurs composés créés de manière plaisante. a) Écorche-cul (à l'), locution adverbiale, vieux, familier. En se traînant sur le derrière. Jouer à écorche-cul (Dictionnaire de l'Académie Française 1798, 1835). Les enfants se frottant à l'écorche-cul dans l'eau des ruisseaux, criaient la détresse lamentable des anciennes banlieues (Joris-Karl Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, page 28). Au figuré À contrecoeur, en rechignant. Il ne fait jamais les choses qu'à écorche-cul (Dictionnaire de l'Académie Française 1798). b) Écorche-oreille, substantif masculin en emploi adjectival. Vas-y de ta romance, fiston, ceux qui n'ont pas le gosier trop enrayé et le galoubet trop écorche-oreille (...) t'accompagneront au refrain (Alexandre Arnoux, Zulma l'infidèle, 1960, page 28). c) Écorche-rosses, substantif masculin Je viens d'avertir l'écorche-rosses (Arène, Contes Paris, 1887, page 202). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 273. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 338, b) 516; XXe. siècle : a) 367, b) 374. DÉRIVÉS : Écorchable, adjectif, littéraire et rare, au figuré. Qu'on peut écorcher. Mon esprit et mes sens s'éveillent dans une frémissante allégresse, mais vulnérables, écorchables et craignant l'accroc (ANDRÉ GIDE, Journal, 1935, page 1235 ).

« une chambre ornée d'écorchés, de parthénons et de stars (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 166) : Ø 3.

Des écorchés de plâtre, des fragments et des torses de déesses antiques, amoureusement polis par les baisers des siècles, jonchaient les tablettes et les consoles. HONORÉ DE BALZAC, Le Chef-d'oeuvre inconnu, 1831, page 6. — Par métaphore.

La vérité est nue; mais sous le nu, est l'écorché (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 142 ). — Par analogie.

TECHNOLOGIE.

" Dessin d'un appareil, d'une machine, dont l'enveloppe extérieure opaque (carter, capot, carrosserie, etc.) est partiellement ou totalement enlevée de façon à montrer la disposition interne " (Dictionnaire du français vivant (MAURICE DAVAU, MARCEL COHEN, MAURICE LALLEMAND) 1972). B.— Au figuré.

Personne meurtrie, écorchée par les malheurs. Sensibilité d'écorché (vif).

Quelle mouche a piqué Gabriel Marcel (...) Sans crier gare, il fonce sur moi dans un hebdomadaire maurrassien (...) Je voudrais lui répondre sans le blesser; la peur de faire du mal à ce frêle écorché à vif, me paralyse (FRANÇOIS MAURIAC, Nouveau Bloc-notes, 1961, page 317) : Ø 4.

En général, les « écorchés vifs » traitent les autres comme si ces derniers portaient une solide cuirasse; ils crient si on les effleure d'une plume de rossignol, mais ils promènent des massues au-dessus de la tête de leur prochain et sont tout surpris d'une protestation. JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 117. Ø 5....

Qu'est-ce que j'ai vraiment à m'obstiner de vivre Quand je n'ai plus sur moi que la couleur du givre L'âge dans mon visage et dans mon sang la nuit N'achèvera-t-on pas l'écorché que je suis... LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 235. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 266.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 194, b) 547; XXe. siècle : a) 558, b) 336. Forme dérivée du verbe "écorcher" écorcher ÉCORCHER, verbe transitif. A.— [Le complément désigne un être vivant, animal ou humain] 1.

Dépouiller de sa peau.

Écorcher un cheval, un lapin, un loup, un renard; écorcher vif un supplicié.

Synonymes : dépiauter, dépouiller.

« Ne vous avais-je point avertis que vos moutons mourraient, et que vous devriez les écorcher pour vendre leurs peaux et leur laine? » (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 200 ).

Elle tira ses bas comme on écorche un lapin (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 48) : Ø 1.

Je vis alors, je vis, — et ce fut pour moi comme si en écorchant un lièvre je trouvais sous la peau un petit corps d'enfant, — un visage de dix-huit ans, des joues, des yeux, des lèvres, des dents de dix-huit ans,... JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 139. Ø 2.

Les malheureux Arméniens qui s'étaient associés à 2. »

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