Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: ÉCORCHER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: ÉCORCHER, verbe transitif. A.— [Le complément désigne un être vivant, animal ou humain] 1. Dépouiller de sa peau. Écorcher un cheval, un lapin, un loup, un renard; écorcher vif un supplicié. Synonymes : dépiauter, dépouiller. « Ne vous avais-je point avertis que vos moutons mourraient, et que vous devriez les écorcher pour vendre leurs peaux et leur laine? » (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 200 ). Elle tira ses bas comme on écorche un lapin (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 48) : Ø 1. Je vis alors, je vis, — et ce fut pour moi comme si en écorchant un lièvre je trouvais sous la peau un petit corps d'enfant, — un visage de dix-huit ans, des joues, des yeux, des lèvres, des dents de dix-huit ans,... JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 139. Ø 2. Les malheureux Arméniens qui s'étaient associés à l'équipée franque, furent écorchés vifs ou, liés sur des pieux, servirent de cible à la soldatesque. RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 124. — Locution. Il crie comme si on l'écorchait (Dictionnaire de l'Académie Française). Il crie très fort. Il ressemble aux anguilles de Melun; il crie avant qu'on l'écorche (Dictionnaire de l'Académie Française). Crier par poltronnerie (Confer anguille exemple 4). Écorcher l'anguille par la queue. Commencer par le difficile (confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). L'animal est vieux et fort éreinté. Il a fait son temps. Le diable, c'est d'écorcher la queue de l'anguille (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Viollet-le-Duc, 1870, page 176 ). Il faut tondre les brebis et non les écorcher. Il ne faut pas exiger du contribuable plus qu'il ne peut donner (Confer Jean-François Rolland, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 55). Écorcher le renard (argotique). Vomir (Confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). — Spécialement. ARTS. Écorcher une figure. " Diminue [r] les noyaux des figures que l'on veut couler en métal ou en plâtre et dont il faut préalablement diminuer l'épaisseur d'une certaine quantité " (Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884, page 209). 2. Par métaphore et au figuré. a) Exiger beaucoup plus qu'il n'est raisonnable pour des marchandises, des prestations de services. Écorcher les voyageurs, les clients. Synonymes : estamper, voler. Il y a le revers de la médaille (...) un intendant Robert, des plus capables et homme de ressources, — de trop de ressources! — terrible à force d'expédients, qui tond et écorche impitoyablement les provinces conquises (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 327 ). — emploi absolu. À Alexandrie (...) j'allai loger à l'auberge d'Italia, où on m'écorcha d'une rude manière (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, 1801-05, page 36 ). b) Supplicier moralement. En le regardant vivre sous ses yeux le commissaire croyait voir un homme qu'on aurait vidé de toute substance, écorché intérieurement. Il allait et venait, buvait, parlait comme un homme ordinaire, mais il n'y avait plus rien à l'intérieur, rien que l'intelligence qui continuait à fonctionner par la force acquise (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 182 ). B.— [Le complément désigne une partie du corps] 1. Emploi transitif. [Généralement avec un pronom réfléchi indirect désignant la personne dont relève la partie du corps] Blesser plus ou moins superficiellement une partie de l'épiderme. a) [Le pronom est non réfléchi] Le frottement nous écorche les genoux. Synonymes : blesser, égratigner. Il se jeta contre un arbre qui était là, (...) ne sentant ni le bois qui lui écorchait la peau ni la fièvre qui lui martelait les tempes (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 239 ). — Au figuré. [En parlant de ce qui est entendu, dit] Blesser, faire mal, offenser. Écorcher les oreilles, la bouche. D'abord j'ai pleuré comme le prophète sous les pierres, Puis j'ai crié la vérité d'une voix écorchant la bouche, Et le troisième jour j'ai compris la paix vaste du héros (PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, 1922, page 86 ). Lisa, dont je ne savais pas encore le nom, que je devinais bien qu'il ne m'écorcherait pas les gencives (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 190 ). Pauvre fou! Le mot qui ne se prononce jamais (...) écorcha l'oreille d'Olivet (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 290 ). b) [Le pronom est réfléchi] S'écorcher les cuisses, les pieds. Je m'en convulsais, moi, des souvenirs! Je m'en écorchais le trou du cul!... Je m'en arrachais des peaux entières tellement j'avais la furie... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 278) : Ø 3. À vingt mille pieds sous soi on aperçoit les hommes, une brise olympienne emplit vos poumons géants, et l'on se considère comme un colosse ayant le monde entier pour piédestal. Puis, le brouillard retombe et l'on continue à tâtons, à tâtons, s'écorchant les ongles aux rochers et pleurant dans la solitude. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 343. 2. Emploi pronominal réfléchi. Il serrait toujours dans ses mains [le personnage du rêve] les deux gâteaux marqués de paumes d'huile noire et de gouttes de sang, car il s'était écorché aux bords de la barque (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 186 ). C.— Par analogie. [Le complément désigne un inanimé] 1. Emploi transitif. Enlever, entailler la surface de (quelque chose). Mur écorché par les balles. Synonymes : érafler, égratigner.", Le sable [des Landes] est à peine couvert, de temps à autre, par des pins qu'on écorche pour avoir de la résine (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 91 ). Et, d'un trait de plume qui écorcha le papier, il biffa le nom (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1871, page 222) : Ø 4. Le soc s'enfonça péniblement, la charrue s'ébranla d'un coup, écorchant cette terre maigre; puis peu à peu l'acier disparut dans le sol, et un premier sillon creusa l'argile rude,... HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 297. — Au figuré. Déformer (une langue) en parlant mal. Écorcher une langue, le latin. On fit venir un interprète des missions étrangères qui écorchait le chinois (ANTOINE VARINOT, Dictionnaire des métaphores françaises. 1819). · Locution proverbiale. Jamais beau parler n'écorcha la langue (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). 2. Emploi pronominal, littéraire. Ils étaient presque dans la forêt. Le nuage gémissait doucement en s'écorchant dans les branches (JEAN GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, page 55 ). Remarque : 1. On rencontre dans la documentation quelques exemples de l'adjectif verbal écorchant, ante, emploi adjectival, rare, au figuré Qui écorche, fait mal, irrite. Et l'écorchante harmonie des vielleuses montagnardes (Edmond et Jules de Goncourt, Art XVIIIe. siècle, tome 1, 1880-82, page 385). La monotonie de cette marche, les rares paroles du cousin, cette chaleur écorchante et légère, le jetaient dans une sorte de bonheur torpide (Joseph Malègue, Augustin, tome 1, 1933, page 219). 2. Sur la base écorche- la documentation atteste plusieurs composés créés de manière plaisante. a) Écorche-cul (à l'), locution adverbiale, vieux, familier. En se traînant sur le derrière. Jouer à écorche-cul (Dictionnaire de l'Académie Française 1798, 1835). Les enfants se frottant à l'écorche-cul dans l'eau des ruisseaux, criaient la détresse lamentable des anciennes banlieues (Joris-Karl Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, page 28). Au figuré À contrecoeur, en rechignant. Il ne fait jamais les choses qu'à écorche-cul (Dictionnaire de l'Académie Française 1798). b) Écorche-oreille, substantif masculin en emploi adjectival. Vas-y de ta romance, fiston, ceux qui n'ont pas le gosier trop enrayé et le galoubet trop écorche-oreille (...) t'accompagneront au refrain (Alexandre Arnoux, Zulma l'infidèle, 1960, page 28). c) Écorche-rosses, substantif masculin Je viens d'avertir l'écorche-rosses (Arène, Contes Paris, 1887, page 202). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 273. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 338, b) 516; XXe. siècle : a) 367, b) 374. DÉRIVÉS : Écorchable, adjectif, littéraire et rare, au figuré. Qu'on peut écorcher. Mon esprit et mes sens s'éveillent dans une frémissante allégresse, mais vulnérables, écorchables et craignant l'accroc (ANDRÉ GIDE, Journal, 1935, page 1235 ).

« toute substance, écorché intérieurement.

Il allait et venait, buvait, parlait comme un homme ordinaire, mais il n'y avait plus rien à l'intérieur, rien que l'intelligence qui continuait à fonctionner par la force acquise (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 182 ). B.— [Le complément désigne une partie du corps] 1.

Emploi transitif.

[Généralement avec un pronom réfléchi indirect désignant la personne dont relève la partie du corps] Blesser plus ou moins superficiellement une partie de l'épiderme. a) [Le pronom est non réfléchi] Le frottement nous écorche les genoux.

Synonymes : blesser, égratigner.

Il se jeta contre un arbre qui était là, (...) ne sentant ni le bois qui lui écorchait la peau ni la fièvre qui lui martelait les tempes (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 239 ). — Au figuré.

[En parlant de ce qui est entendu, dit] Blesser, faire mal, offenser.

Écorcher les oreilles, la bouche.

D'abord j'ai pleuré comme le prophète sous les pierres, Puis j'ai crié la vérité d'une voix écorchant la bouche, Et le troisième jour j'ai compris la paix vaste du héros (PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, 1922, page 86 ).

Lisa, dont je ne savais pas encore le nom, que je devinais bien qu'il ne m'écorcherait pas les gencives (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 190 ).

Pauvre fou! Le mot qui ne se prononce jamais (...) écorcha l'oreille d'Olivet (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 290 ). b) [Le pronom est réfléchi] S'écorcher les cuisses, les pieds.

Je m'en convulsais, moi, des souvenirs! Je m'en écorchais le trou du cul!...

Je m'en arrachais des peaux entières tellement j'avais la furie...

(LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 278) : Ø 3.

À vingt mille pieds sous soi on aperçoit les hommes, une brise olympienne emplit vos poumons géants, et l'on se considère comme un colosse ayant le monde entier pour piédestal.

Puis, le brouillard retombe et l'on continue à tâtons, à tâtons, s'écorchant les ongles aux rochers et pleurant dans la solitude. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 343. 2.

Emploi pronominal réfléchi.

Il serrait toujours dans ses mains [le personnage du rêve] les deux gâteaux marqués de paumes d'huile noire et de gouttes de sang, car il s'était écorché aux bords de la barque (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 186 ). C.— Par analogie.

[Le complément désigne un inanimé] 1.

Emploi transitif.

Enlever, entailler la surface de (quelque chose).

Mur écorché par les balles.

Synonymes : érafler, égratigner.", Le sable [des Landes] est à peine couvert, de temps à autre, par des pins qu'on écorche pour avoir de la résine (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 91 ).

Et, d'un trait de plume qui écorcha le papier, il biffa le nom (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1871, page 222) : Ø 4.

Le soc s'enfonça péniblement, la charrue s'ébranla d'un coup, écorchant cette terre maigre; puis peu à peu l'acier disparut dans le sol, et un premier sillon creusa l'argile rude,... HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 297. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles