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Dictionnaire en ligne: ÉCORNER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCORNER, verbe transitif. A.— Priver, accidentellement ou non, de ses cornes, d'une corne. Écorner un taureau. Panser une bête écornée (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 18 ). — Emploi pronominal à sens passif. Luttes, où les bouvillons s'écornent, où les boeufs peuvent se percer ou contracter un effort (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 167 ). — Proverbe. Il fait un vent à écorner les boeufs (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Remarque : Le verbe décorner est habituellement utilisé dans cette locution. B.— Par analogie. [Le complément désigne un inanimé concret] 1. Endommager en cassant, en émoussant les angles, les bords, les coins. Pour voir si l'on n'avait point brisé quelque colonne ou écorné quelque fronton (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 254) : Ø 1. Ce ne sont que trous béants, où a éclaté la destruction, angles de fenêtres écornés, pilastres rompus, balcons arrachés... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 780. — Spécialement. Écorner un livre, un journal. Faire des cornes à ses pages. Pour faire entrer le journal dans leur boîte, ils le plient souvent en quatre et l'écornent de partout (STÉPHANE MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, page 742 ). La reliure de maroquin rouge était écornée par l'usage (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 82 ). · Écorner de la vaisselle, une assiette. Ébrécher. On prend le thé dans des récipients bizarres, hanaps, vidrecomes, coquilles japonaises, le tout ébréché par le bric-à-brac, écorné par les déménagements (ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 152 ). — Argot. Forcer, fracturer (confer Carabelli, [Langage populaire] ). Nos gens sont disposés à travailler ce soir : il s'agit d'écorner deux ou trois boucards (de forcer deux ou trois boutiques) (LOUIS-FRANÇOIS RABAN, MARCO SAINT-HILAIRE. Mémoires d'un forçat, ou Vidocq dévoilé,tome 1, 1828-29, page 10 ). 2. Ôter une partie, en diminuant aux angles. Le Mont Dryden dont le médiocre sommet écornait l'horizon du sud (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 109 ). Ceux qui sournoisement écornent le champ voisin en déplaçant les bornes (ÉMILE VERHAEREN, Les Campagnes hallucinées, 1893, page 54 ). Céline permettait qu'il écornât discrètement la pâte de la tourte (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 33) : Ø 2. À la lueur de la lune écornée, qui émergeait des nuages pour s'y replonger aussitôt, on découvrait sur les deux bords du navire, à travers une brume jaune, des côtes hérissées de rochers. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 357. — Spécialement. Écorner un convoi (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-20e). En surprendre une des extrémités. C.— Au figuré. 1. [Le complément désigne une personne] a) Blesser comme le fait un animal à l'aide de ses cornes. Avec les furieux c'est franc... c'est une question de corrida... c'est de sauter la balustrade avant qu'ils vous écornent les tripes!... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 508) : Ø 3.... le petit Robert aussitôt que ça tournait au tragique, il se planquait vite sous l'établi... perdant rien de la corrida. Sans se faire écorner du tout. Il se faisait une petite tartine... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936 page 198. b) Argot, vieilli. Calomnier, injurier (confer Vidocq, Voleurs, tome 2, 1836, page 275). Ce n'est pas pendant qu'ils sont absents qu'il faut les écorner (...) En médire (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Vrais mystères de Paris, tome 1, 1844, page 46 ). 2. [Le complément désigne un inanimé abstrait] a) Porter atteinte à l'intégrité. Désolé cependant d'écorner une journée que j'espérais pouvoir donner toute au travail (ANDRÉ GIDE, Journal, 1912, page 385 ). La vie qui s'était écornée en 14, fendillée en 18, craquelée en 27, déchirée en 32, disloquée en 36, allait s'écrouler (PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 211 ). — Littéraire. Porter atteinte à. Écorner la fidélité conjugale (Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse de la langue française en six volumes). Je viens de lire une lettre de l'aimable Schiassetti; sans écorner sa vertu, elle est la favorite de la reine, du roi, des princes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 2, 1800-42, page 116 ). b) Domaine financier. Écorner un capital, un patrimoine. En dépenser une partie. Synonymes : entamer, réduire. Chaque hiver écornait le capital de l'Aldrigger (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 622 ). Nous vivrons, en le voulant, avec notre traitement écorné, mais à l'unique condition de n'avoir aucun reliquat de dettes (STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1869, page 296) : Ø 4. Christine s'inquiétait de tout cet argent dépensé si vite, des sommes dont ils écornaient sans cesse le capital. ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 258. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11 DÉRIVÉS : Écornement, substantif masculin. rare. État de ce qui est écorné. Là, la montagne-de-Sabel, dominée par la chaîne plus haute des monts d'Orb, sauf quelques écornements aux blocs qui montrent trop l'échine, s'est conservée avec ses rondeurs et ses lignes d'autrefois (FERDINAND FABRE, Mademoiselle de Malavieille, 1865, page 268 ).

« universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse)-20e).

En surprendre une des extrémités. C.— Au figuré. 1.

[Le complément désigne une personne] a) Blesser comme le fait un animal à l'aide de ses cornes. Avec les furieux c'est franc...

c'est une question de corrida...

c'est de sauter la balustrade avant qu'ils vous écornent les tripes!...

(LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 508) : Ø 3....

le petit Robert aussitôt que ça tournait au tragique, il se planquait vite sous l'établi...

perdant rien de la corrida.

Sans se faire écorner du tout.

Il se faisait une petite tartine... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936 page 198. b) Argot, vieilli.

Calomnier, injurier (confer Vidocq, Voleurs, tome 2, 1836, page 275).

Ce n'est pas pendant qu'ils sont absents qu'il faut les écorner (...) En médire (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Vrais mystères de Paris, tome 1, 1844, page 46 ). 2.

[Le complément désigne un inanimé abstrait] a) Porter atteinte à l'intégrité.

Désolé cependant d'écorner une journée que j'espérais pouvoir donner toute au travail (ANDRÉ GIDE, Journal, 1912, page 385 ).

La vie qui s'était écornée en 14, fendillée en 18, craquelée en 27, déchirée en 32, disloquée en 36, allait s'écrouler (PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 211 ). — Littéraire.

Porter atteinte à.

Écorner la fidélité conjugale (Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse de la langue française en six volumes).

Je viens de lire une lettre de l'aimable Schiassetti; sans écorner sa vertu, elle est la favorite de la reine, du roi, des princes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 2, 1800-42, page 116 ). b) Domaine financier.

Écorner un capital, un patrimoine.

En dépenser une partie.

Synonymes : entamer, réduire.

Chaque hiver écornait le capital de l'Aldrigger (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 622 ).

Nous vivrons, en le voulant, avec notre traitement écorné, mais à l'unique condition de n'avoir aucun reliquat de dettes (STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1869, page 296) : Ø 4.

Christine s'inquiétait de tout cet argent dépensé si vite, des sommes dont ils écornaient sans cesse le capital. ÉMILE ZOLA, L' Œuvre, 1886, page 258. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11 DÉRIVÉS : Écornement, substantif masculin.

rare.

État de ce qui est écorné.

Là, la montagne-de-Sabel, dominée par la chaîne plus haute des monts d'Orb, sauf quelques écornements aux blocs qui montrent trop l'échine, s'est conservée avec ses rondeurs et ses lignes d'autrefois (FERDINAND FABRE, Mademoiselle de Malavieille, 1865, page 268 ). 2. »

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