Dictionnaire en ligne: ÉCUELLE, substantif féminin.

Dictionnaire en ligne: ÉCUELLE, substantif féminin. A.— Petit récipient rond, creux et très évasé, dans lequel on met et mange de la nourriture, notamment des aliments liquides. Écuelle de bois, de terre; écuelle à oreilles. Une sage lumière tirait de l'ombre les plats du vaisselier, une écuelle d'étain, les flancs polis ou les panneaux des meubles (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 211 ). L'on me donnait une écuelle d'eau saumâtre et du grain qu'on jetait devant moi comme on donne aux poules (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1583 ). — Par métonymie. Contenu de ce récipient. Écuelle de bouillon, de lait, de soupe; partager son écuelle. Le lendemain Florent et Marguerite la dentellière mangèrent une écuelle de tripes, dont ils avaient grande envie (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Miracle de la pie, 1912, page 50 ). Les mômes ils reluquaient mon écuelle, ils me filaient des regards criminels (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 268 ). Remarque : Désignant un récipient utilisé par une personne, le terme est vieilli ou affecté d'une nuance populaire, rustique ou péjorative. Il est usuel quand il désigne un récipient utilisé pour donner à manger aux animaux domestiques (chat, chien). Ils [Chèbe et Delobelle] se regardèrent en dessous, d'un oeil mauvais, comme deux chiens qui se rencontrent au bord de la même écuelle (Alphonse Daudet, Fromont jeune, 1874, page 112). Le pékinois s'était dressé sur ses pattes et flairait l'écuelle (Roger Martin du Gard, Les Thibaut, Été 14, 1936, page 226). — Expressions, locutions et proverbes. · Expression, vieille. Archer de l'écuelle. " Archer chargé d'arrêter les mendiants et de les mener à l'hôpital " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Locution figurée. Il a bien plu dans son écuelle (vieux). " Se dit d'une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il n'y a dans cette maison, ni pot au feu ni écuelles lavées (vieux). " Se dit d'une maison en désordre où tout manque pour la cuisine, où il n'y a rien à manger " (Dictionnaire de l'Académie Française). Mettre tout par écuelles (vieux). Préparer un bon repas à quelqu'un, lui faire bon accueil. Synonyme : Mettre les petits plats dans les grands. Un charmant avoué qui met tout par écuelles pour nous recevoir (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 4, 1812-76, page 234 ). Barberousse, qu'on hébergea un hiver entier en Provence, mettant tout par les écuelles pour le mieux recevoir (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Maréchal de Tourville et son temps, 1943, page 101 ). Rogner l'écuelle à quelqu'un (vieux). " Lui retrancher de sa subsistance, de son revenu " (Dictionnaire de l'Académie Française). Manger à la même écuelle. " Avoir des profits communs " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Proverbes, vieux. Ils se raccommoderont à l'écuelle, comme les gueux. " Ils se réconcilieront en buvant ensemble " (Dictionnaire de l'Académie Française). Qui s'attend à l'écuelle d'autrui a souvent mal dîné. " Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— [Par analogie de forme] 1. ARCHITECTURE. " Calotte formée par le parement interne d'un voussoir de voûte sphérique " (Dictionnaire technique du bâtiment et des travaux publics (MAURICE BARBIER, ROGER CADIERGUES) 1971). Remarque : Attesté notamment dans Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse de la Langue française. 2. BOTANIQUE. Écuelle d'eau. L'Écuelle d'eau (Hydrocotyle vulgaris) est une plante amphibie, tantôt aquatique, flottant les feuilles émergées, tantôt développée au bord des eaux, sur le sol humide (LUCIEN PLANTEFOL, Cours de botanique et de biologie végétale, tome 2, 1931, page 409 ). Remarque : Attesté notamment dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse de la Langue française. 3. MARINE. Écuelle de cabestan. " Plaque de fer concave, dans laquelle est fixé le dé sur lequel tourne le pivot d'un cabestan " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). Synonyme : saucier. Remarque : Attesté notamment dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse de la Langue française. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 224. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 169, b) 539; XXe. siècle : a) 233, b) 378. DÉRIVÉS : Écuellée, substantif féminin. Le contenu d'une écuelle. Une grande écuellée; une écuellée d'eau, de soupe; offrir, donner une écuellée (de quelque chose); boire une écuellée (de quelque chose). [Elle] s'empressa d'aller puiser dans un grand chaudron une écuellée de lait de chèvre, épais comme du fromage et doux comme du miel (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 452 ). Après avoir avalé une pleine écuellée de soupe (JULES RENARD, Journal, 1904, page 879 ).