Dictionnaire en ligne: ÉDENTÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Dictionnaire en ligne: ÉDENTÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de édenter* II.— Adjectif. Qui a perdu une partie ou la totalité de ses dents. A.— [Correspond à dent A et B] Une vieille édentée (Dictionnaire de l'Académie Française). Une créature édentée qui sourit jusqu'au fond de la gorge (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 324) : Ø 1.... il répondait par le « oui » charmant de l'Italie, le « si », qui chantait doucement dans sa bouche édentée. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 180. — Emploi comme substantif. Un(e) édenté(e). Une personne qui a perdu ses dents. Des contes que de vieilles édentées peuvent seules accepter (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1881, II, 1, page 461 ). — Par métonymie. Un sourire édenté. « Qu'est-ce que c'est? » cria la voix édentée de la grand'mère (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 395 ). Le badaud dont la faconde édentée et crachouillante, la curiosité morbide l'avaient un moment amusé et l'assommaient maintenant [Dubourg] (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 112 ). B.— [Correspond à dent D 1 c] Un peigne édenté : Ø 2.... des bric-à-brac fantastiques où s'étalaient pêle-mêle de vieilles coulevrines, de grosses lanternes dorées, de vieux palans, de vieilles ancres édentées,... ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 50. III.— Substantif masculin pluriel, ZOOLOGIE. Ordre de mammifères aux formes lourdes, caractérisés par une denture réduite et peu différenciée. Les édentés à long museau, « fourmiliers, tatous, oryctéropes, » ont tous la langue longue, étroite, pointue et singulièrement lisse (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 689 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 146. Forme dérivée du verbe "édenter" édenter ÉDENTER, verbe transitif. Priver quelqu'un de ses dents. Le vieux juif, pieds et poings ferrés, et qu'on édente, Pour mieux suer son or cuit sur la braise ardente! (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, 1886, page 59 ). · Emploi pronom réfléchi. Perdre ses dents. Par métonymie. Et ma bouche s'ébrèche et mon rire s'édente (HENRI DE RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, page 149 ). · Par métaphore... quand des méchants contre le feu vainqueur La colère s'édente,... (THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides, 1842, page 178 ). — Par analogie. Confer dent D 1. Ces châteaux et ces forts [du Rhin] , dont les balistes des Romains, les engins de guerre de Frédéric Barberousse et les canons de Louis XIV ont édenté les vieilles murailles (GÉRARD DE NERVAL, Lorely, 1852, page 6 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 DÉRIVÉS : Édentement, substantif masculin. Fait d'être édenté; absence de dents. La bouche avec son hiatus de côté, entr'ouverte par l'édentement (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 335 ). Dans les deux représentations, c'est la hideuse et macabre figuration de la vieillesse et de la misère de la femme, avec l'édentement de sa bouche, le lacis des rides de sa figure, la dessication de son pauvre être (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 224 ).