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Dictionnaire en ligne: EFFEUILLER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EFFEUILLER, verbe transitif. A.— Vieilli ou régionalisme (Canada). Passer en revue feuille à feuille. Effeuiller un livre, un album (d'après Société du Parler français au Canada, 1930, Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). Synonyme : feuilleter. — Emploi réfléchi à sens passif. Vous ne me voulez plus... ainsi des doux romans effeuillés : ils sont lus. Vous avez cru me lire, et cette page est close (MARCELINE DESBORDES-VALMORE, Élégies, 1833, page 36 ). C'était à chaque fois un album de Daumier qui s'effeuillait (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 552 ). B.— [En parlant d'un plant] 1. Dépouiller de ses feuilles, ôter les feuilles de (une branche, une tige). Effeuiller les branches des tilleuls; s'amuser à effeuiller entre ses doigts une branche d'arbre. Synonyme : défeuiller. Les hommes, semblables aux enfants, ont effeuillé les plantes pour les connaître (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 105 ). Les vignes vierges du pont, effeuillées, traînent à terre comme un entrelacement de serpents frileux (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 225 ). Des branches longues et droites furent coupées, effeuillées, taillées, plus fortes en leur milieu (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 115 ). — Spécialement. AGRICULTURE. Effeuiller les plants de tabac; effeuiller des mûriers pour nourrir les vers à soie; vignerons effeuillant les ceps; l'émondeur effeuille la couronne de chêne. Synonymes : effaner, épamprer. Le maïs écimé, effeuillé, ne portant plus que des épis nus sur des tiges dépouillées de couleur (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 248 ). Il ne reste que d'effeuiller la vigne pour que rien ne sépare plus le soleil de la grappe (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 279 ). — ART CULINAIRE. Ôter les feuilles de (un légume). Après avoir effeuillé huit beaux artichauts (Les Grandes heures de la cuisine française, Antonin Carême, 1833, page 144 ). — Emploi pronominal réfléchi à sens passif. Perdre ses feuilles. L'étroit cimetière où l'écho nous répond tandis que le saule vert s'effeuille à l'automne (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 223 ). Des cours de couvent où des marronniers dorés s'effeuillent dans l'air froid (JULIEN GREEN, Journal, 1950, page 70 ). 2. Par extension. Ôter, détacher les pétales de (une fleur). Effeuiller des fleurs des champs, une pâquerette. Il s'imaginait entendre les pas légers de Lélia et le frôlement de sa robe effeuillant les fleurs du buisson (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 76 ). Des couples amoureux se parlent à voix basse; les roses que leurs doigts songeurs ont effeuillées répandent une odeur enivrante de miel (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire 1904, page 65 ). Elle effeuille infinie une rose neigeuse dont les pétales font des cercles sur les eaux (PAUL VALÉRY, Album de vers anciens, 1900, page 78 ). · Locution. Effeuiller la marguerite : en disant " il/elle m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout "; le mot correspondant au dernier pétale effeuillé étant censé correspondre à la manière dont on est aimé : Ø Peut-être alors regretterons-nous (...) le temps où, pour savoir si l'on était aimé, on effeuillait la marguerite, où Marion naïvement chantait : Robin m'aime, Robin m'a, Robin m'a demandé...e, Si m'aura. JEAN GUÉHENNO, Journal d'une " Révolution " 1937, page 35. · Locution figurée familière. Effeuiller le bouton de rose. Prendre la virginité (d'une fille) (d'après Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Regardez plutôt dans ce lit, mon père, dans ce lit d'amour où ma virginité a effeuillé sa rose (JEAN RICHEPIN, Théâtre chimérique, 1896, page 171 ). Remarque : La métaphore de l'exemple suivant correspond au même sémantisme. Respecter les douces superstitions de la femme, en n'effeuillant pas sur les grandes routes le bouquet de sa virginité (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 297). — Emploi pronominal réfléchi à sens passif. Perdre ses pétales. S'effeuiller comme une fleur fanée. Encore que s'effeuillent à son intention toutes les pivoines de la terre (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 84 ). 3. Par métaphore ou au figuré. LITTÉRATURE. Détruire progressivement. Le temps effeuille nos illusions. Synonyme : anéantir. — Emploi pronominal réfléchi. Nous parlons, nous rions, nous raillons, nous rusons et le coeur, à ce jeu, s'effeuille avec misère (HENRI DE MONTHERLANT, Encore un instant de bonheur, 1934, page 707 ). Remarque : Régionalisme (Suisse romande). Effeuilles, substantif féminin pluriel Épamprage de la vigne; par métonymie saison où il se fait. À Lavaux les Savoyardes, pour les effeuilles, traversent cette autre plaine du Rhône, cette plaine d'eau qu'est le lac (Charles-Ferdinand Ramuz, Vendanges, Lausanne, 1968, page 186). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 229. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 347, b) 396; XXe. siècle : a) 437, b) 199.

« · Locution.

Effeuiller la marguerite : en disant " il/elle m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout "; le mot correspondant au dernier pétale effeuillé étant censé correspondre à la manière dont on est aimé : Ø Peut-être alors regretterons-nous (...) le temps où, pour savoir si l'on était aimé, on effeuillait la marguerite, où Marion naïvement chantait : Robin m'aime, Robin m'a, Robin m'a demandé...e, Si m'aura. JEAN GUÉHENNO, Journal d'une " Révolution " 1937, page 35. · Locution figurée familière.

Effeuiller le bouton de rose. Prendre la virginité (d'une fille) (d'après Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907).

Regardez plutôt dans ce lit, mon père, dans ce lit d'amour où ma virginité a effeuillé sa rose (JEAN RICHEPIN, Théâtre chimérique, 1896, page 171 ). Remarque : La métaphore de l'exemple suivant correspond au même sémantisme.

Respecter les douces superstitions de la femme, en n'effeuillant pas sur les grandes routes le bouquet de sa virginité (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 297). — Emploi pronominal réfléchi à sens passif.

Perdre ses pétales.

S'effeuiller comme une fleur fanée.

Encore que s'effeuillent à son intention toutes les pivoines de la terre (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 84 ). 3.

Par métaphore ou au figuré.

LITTÉRATURE.

Détruire progressivement.

Le temps effeuille nos illusions.

Synonyme : anéantir. — Emploi pronominal réfléchi.

Nous parlons, nous rions, nous raillons, nous rusons et le coeur, à ce jeu, s'effeuille avec misère (HENRI DE MONTHERLANT, Encore un instant de bonheur, 1934, page 707 ). Remarque : Régionalisme (Suisse romande).

Effeuilles, substantif féminin pluriel Épamprage de la vigne; par métonymie saison où il se fait.

À Lavaux les Savoyardes, pour les effeuilles, traversent cette autre plaine du Rhône, cette plaine d'eau qu'est le lac (Charles-Ferdinand Ramuz, Vendanges, Lausanne, 1968, page 186). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 229.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 347, b) 396; XXe. siècle : a) 437, b) 199. 2. »

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