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Dictionnaire en ligne: EFFONDRER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EFFONDRER, verbe transitif. I.— Emploi transitif, rare. A.— [Le complément désigne le sol, un édifice, quelque chose de construit, un échafaudage d'objets quelconques] Briser en défonçant, en faisant s'écrouler. Effondrer le terrain. Jetant bas à coups de pic les colosses des piliers, entamant une corniche et effondrant les galeries (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 240 ). Les torpilles tombent, par volées, effondrant, défonçant tout (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 238 ). Mon patron effondra quelques piles, feuilleta quelques chemises (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre. 1927, page 126 ). — Spécialement. AGRICULTURE. Défoncer, labourer profondément des terres. Les terres pierreuses doivent être souvent effondrées (Dictionnaire de l'Académie française. ). B.— Par métaphore ou au figuré. [Le complément désigne des sentiments, une réalité intellectuelle, spirituelle] Provoquer l'écroulement, réduire à néant. C'était elle [Berthe] qui lui avait pour toujours effondré ses énergies et ses espoirs (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En ménage, 1881, page 272 ). La réalité ne pardonne pas qu'on la méprise; elle se venge en effondrant le rêve, en le piétinant (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 48 ). Cette poésie effondre tous ces éléphants mathématiques auxquels nous essayons scientifiquement de faire supporter le poids du ciel (JEAN GIONO, Poids du ciel, 1938, page 93 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un seul emploi transitif figuré suivi d'un complément désignant une personne, avec le sens de « abattre, accabler ». Ma mère, d'entendre des choses semblables, ça l'effondrait totalement (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 370). C.— Spécialement. ART CULINAIRE. [Le complément désigne une volaille] Vider avant de mettre à cuire. Remarque : Qualifié de " vieilli " dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, absent de Dictionnaire de l'Académie Française 1932 et des dictionnaires généraux récents. II.— Emploi pronominal. A.— [Le sujet désigne le sol, un édifice, un élément d'édifice, quelque chose de construit, un empilement d'objets quelconques] S'écrouler sous un poids excessif, une poussée brutale, un manque d'appui. Balcon, charpente, chemin, mur, remblai, toit qui s'effondre. Des piles d'assiettes s'étaient effondrées et brisées sur le parquet (ÉDOUARD PEISSON, Parti de Liverpool, 1932, page 238 ). Une maison (...) dont la façade s'était effondrée dans la rue, toutes les pièces à ciel ouvert (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 857 ). Un abri venait de s'effondrer en ensevelissant une escouade (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1938, page 21 ). — En particulier. GÉOLOGIE. [Le sujet désigne le sol, un terrain, etc.] S'affaisser brusquement sous l'effet d'une secousse sismique, de l'action des eaux souterraines, etc. (Confer effondrement II A) : Ø 1. C'est une région qui, après avoir été plissée, s'est fracturée en s'effondrant en partie. Les couches ont été tordues et ployées, parfois jusqu'au renversement complet. Ces dislocations sont en partie enfouies dans l'affaissement général de la contrée. Elles se traduisent par ces brisures brusques qui semblent aboutir, vers l'est, à un même champ d'effondrement. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 340. B.— [Le sujet désigne une personne] 1. [L'effondrement est physique] a) Tomber brutalement, lourdement, s'abattre. S'effondrer sans connaissance; s'effondrer dans un fauteuil. La tante à Bébert s'effondrait de droite à gauche au hasard des chaises et des escaliers (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 344 ). Van Bergen s'était reculé, tourné de côté. Et il décochait en arrière un coup de talon formidable. Gomar le reçut en pleine poitrine. Il battit des bras, vacilla, s'effondra sur le dos, dans un fracas de chaises et de bancs culbutés (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 126 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un seul emploi avec un sujet désignant un animal. Elle [une chatte] s'effondra sur le flanc d'un ronron sourd, et m'offrit son ventre sans défense (COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 227). — En particulier. Tomber mort ou blessé. Tirer dessus, en traître, par derrière. Pan! dans la nuque, et ils s'effondreraient (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 132 ). Le sang sembla jaillir de la tête d'un milicien qui s'effondra à droite de Garcia (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 541 ). [Le sujet désigne une armée, une troupe] Céder devant l'offensive adverse. L'armée autrichienne s'effondrait misérablement (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1932, page 303 ). Le front allemand de Normandie achève de s'effondrer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 287 ). b) S'écrouler, s'abandonner sous l'effet d'une émotion, d'une douleur. S'effondrer de chagrin, de désespoir. Ne pouvant mieux faire que pleurer, elle s'effondra sur une chaise en cachant son visage dans ses mains (MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 282) : Ø 2.... ce Voussois, il n'a pas été gentil avec moi (...) il m'a bien contrarié (...) Ah! monsieur, ah!... Il ouvrit deux ou trois fois de suite la bouche sans proférer un son, semblable au poisson qui meurt au fond des barques puis il poussa une sorte de long mugissement et s'effondra dans les bras de Pierrot en sanglotant bien fort. RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 215. — En particulier. dans le domaine du sport. Être victime d'une défaillance soudaine au cours d'un effort. Coureur qui s'effondre. Tout champion est voué à l'échec (...) le boxeur vieilli s'effondrera devant un boxeur plus jeune (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 1172 ). 2. Au figuré. [L'effondrement est moral, psychologique] Céder à l'abattement, perdre toute énergie, cesser de lutter. À la pensée d'avoir à pénétrer dans une de ces maisons je m'effarais et m'effondrais de timidité (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 257 ). L'affaire allait mal, était perdue. (...) Camille s'effondrait. Il parut si faible que l'autre fut en même temps mépris et pitié pour lui (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 59 ). C.— Par métaphore ou au figuré. 1. [Avec l'idée de destruction, d'anéantissement matériel, physique] Se briser, disparaître, s'écrouler. a) [Le sujet désigne une société, un élément social, une institution] La peste établie dans une cité, les cadres réguliers s'effondrent, il n'y a plus de voirie, d'armée, de police, de municipalité (ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 28 ). Tout s'effondrait, la tradition de la famille, l'aînesse, l'amour fraternel (PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 183) : Ø 3.... ceux qui étaient fidèles à la république de Weimar devaient-ils s'en détourner et promettre leur foi à Hitler, en 1933, parce que la première s'était effondrée sous les coups du second? ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 180. b) [Le sujet désigne un bien matériel, une entreprise financière, une fortune] J'ai voulu boucher avec des opérations improvisées, (...) celles-ci se sont effondrées (LÉON DAUDET, Ariane, 1936, page 155) : Ø 4. Quand plusieurs générations, dit-il, ont édifié patiemment une fortune et qu'on la voit s'effondrer en quelques années d'une démagogie financière qui s'en prend systématiquement aux porteurs de rentes, il n'y a pas de quoi être fier de son pays! HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 224. 2. [Avec l'idée de suppression, disparition de ce sur quoi repose l'acceptabilité, la validité de quelque chose] Perdre tout fondement, toute valeur. a) [Le sujet désigne une idée, une théorie, des propos] Le système harmonieux du monde, les justifications idéalistes, tous ces établissements de la philosophie s'effondrent sous les chocs d'une vie mutilée et durement pressée (PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 156 ). Accusations ridicules et qui s'effondrent au premier témoignage entendu (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1403 ). Chaque recette qu'un théoricien a cru pouvoir proposer de la beauté s'est toujours effondrée (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 392 ). b) [Le sujet désigne un sentiment, une valeur morale, une espérance] Dans le vide que laissait l'amour de l'âme en s'effondrant, l'amour du corps trouvait sa place (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 181 ). Elle crut voir s'effondrer tous ses espoirs (JULIEN GREEN, Le Malfaiteur, 1955, page 242) : Ø 5. Nous vivons une époque probablement unique dans l'histoire du monde, où le monde passé au crible voit ses vieilles valeurs s'effondrer. La vie calcinée se dissout par la base. Et cela sur le plan moral... ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 139. 3. [Avec l'idée de mouvement descendant, de chute, d'abattement, etc.] a) [Le sujet désigne un phénomène atmosphérique, le ciel, les astres] S'abaisser, tomber. Nous rencontrâmes un orage qui soudain s'effondra (PAUL MORAND, Ouvert la nuit, 1922, page 17 ). La lueur rouge du soleil s'allongea d'un coup, (...) le jour décomposé qui précède de quelques instants la nuit des Tropiques s'effondra sur la clairière (ANDRÉ MALRAUX, La Voie royale, 1930, page 198) : Ø 6. Le temps déplaçait lentement les vastes agglomérations d'étoiles. Il renversait la nuit comme une toile noire couverte de grains de maïs. Le ciel s'effondrait avec une grandiose lenteur autour de la pointe dorée de l'ourse. Des étoiles nouvelles montaient de l'est. JEAN GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, page 301. b) Usuel. [Le sujet désigne une valeur cotée en bourse, des rentes, une monnaie] Subir une baisse du cours importante et brutale. Toutes les banques du monde s'adressèrent, comme toujours, à la place de Londres, et la livre attaquée de tous côtés s'effondra (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 291 ). À quoi bon mieux payer les gens si la monnaie s'effondre et si l'état fait faillite? (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 36 ). Remarque : 1. On rencontre dans la documentation un emploi figuré de s'effondrer pour noter l'impression auditive produite par un son lointain qui s'estompe, qui baisse d'intensité. Le long appel blanc : trois sifflements se tendent; s'étirent, s'effondrent (...) " Un train! un train! " (Jean-Paul Sartre, La mort dans l'âme, 1949, page 248). 2. Les emplois figurés ne sont attestés que dans les dictionnaires généraux récents (sauf Larousse du XXe. siècle en six volumes) et Dictionnaire de l'Académie Française 1932. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 450. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 49, b) 284; XXe. siècle : a) 925, b) 1 160.

« (Confer effondrement II A) : Ø 1.

C'est une région qui, après avoir été plissée, s'est fracturée en s'effondrant en partie.

Les couches ont été tordues et ployées, parfois jusqu'au renversement complet.

Ces dislocations sont en partie enfouies dans l'affaissement général de la contrée.

Elles se traduisent par ces brisures brusques qui semblent aboutir, vers l'est, à un même champ d'effondrement. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 340. B.— [Le sujet désigne une personne] 1.

[L'effondrement est physique] a) Tomber brutalement, lourdement, s'abattre.

S'effondrer sans connaissance; s'effondrer dans un fauteuil.

La tante à Bébert s'effondrait de droite à gauche au hasard des chaises et des escaliers (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 344 ).

Van Bergen s'était reculé, tourné de côté.

Et il décochait en arrière un coup de talon formidable.

Gomar le reçut en pleine poitrine.

Il battit des bras, vacilla, s'effondra sur le dos, dans un fracas de chaises et de bancs culbutés (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 126 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un seul emploi avec un sujet désignant un animal.

Elle [une chatte] s'effondra sur le flanc d'un ronron sourd, et m'offrit son ventre sans défense (COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 227). — En particulier.

Tomber mort ou blessé.

Tirer dessus, en traître, par derrière.

Pan! dans la nuque, et ils s'effondreraient (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 132 ).

Le sang sembla jaillir de la tête d'un milicien qui s'effondra à droite de Garcia (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 541 ).

[Le sujet désigne une armée, une troupe] Céder devant l'offensive adverse.

L'armée autrichienne s'effondrait misérablement (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1932, page 303 ).

Le front allemand de Normandie achève de s'effondrer (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 287 ). b) S'écrouler, s'abandonner sous l'effet d'une émotion, d'une douleur.

S'effondrer de chagrin, de désespoir.

Ne pouvant mieux faire que pleurer, elle s'effondra sur une chaise en cachant son visage dans ses mains (MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 282) : Ø 2....

ce Voussois, il n'a pas été gentil avec moi (...) il m'a bien contrarié (...) Ah! monsieur, ah!...

Il ouvrit deux ou trois fois de suite la bouche sans proférer un son, semblable au poisson qui meurt au fond des barques puis il poussa une sorte de long mugissement et s'effondra dans les bras de Pierrot en sanglotant bien fort. RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 215. — En particulier.

dans le domaine du sport.

Être victime d'une défaillance soudaine au cours d'un effort.

Coureur qui s'effondre.

Tout champion est voué à l'échec (...) le boxeur vieilli s'effondrera devant un boxeur plus jeune (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 1172 ). 2.

Au figuré.

[L'effondrement est moral, psychologique] 2. »

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