Dictionnaire en ligne: ÉGAYER, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: ÉGAYER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Rendre gai; répandre la gaieté : Ø 1. Il m'est arrivé d'égayer l'empereur par les anecdotes et les coq-à-l'âne prêtés gratuitement, sans nul doute, à Mme. la Maréchale Lefèvre... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 624. 2. Donner à quelque chose un air de gaieté. Une lumière rose égayait le jardin et prêtait une apparence de vie aux pierres de la longue façade (JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 180 ). — En particulier. · Égayer un sujet, un ouvrage, un style, un tableau. Les agrémenter de détails plaisants. Cet ouvrage est trop sec, il fallait égayer la matière (Dictionnaire de l'Académie française. ). · Égayer son deuil. " Commencer à le porter moins rigoureusement " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 3. HORTICULTURE. Égayer un arbre. " Lui donner de l'air en le rendant moins touffu " (Dictionnaire de l'Académie Française). 4. Argot. THÉÂTRE. Égayer l'ours. Siffler une pièce. Le vaudevilliste qui dit : on a égayé l'ours, le comédien qui dit : j'ai fait four, (...) parlent argot (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 189 ). B.— Emploi pronominal. 1. Se réjouir; se divertir; s'amuser. Bientôt il se mit à rire. Il abondait en propos pittoresques, il s'égayait lui-même de ses saillies (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 39 ). 2. [Avec construction prépositionnelle ou locution prépositionnelle] S'égayer sur, avec, aux dépens de : Ø 2. Malheureux étalon! que des jouissances forcées et trop fréquentes avaient mis dans un état si pitoyable, si ridicule, qu'il pouvait servir de leçon à ceux même qui s'égayaient à ses dépens. JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 2, 1796, page 12. Ø 3.... et, comme il [un soldat] était gentil et drôle, plaisantant sa blessure d'un air insouciant de Parisien farceur, elle [Gilberte] finit par s'égayer avec lui. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 347. · S'égayer à + infinitif : Ø 4. La malignité s'est égayée à créer une autre cause; la simple vérification des dates suffit pour la rendre absurde. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 72. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Égayé, ée, participe passé et adjectif a ) [En parlant de personnes] Enjoué; mis en gaieté (voir accordé, ée exemple 2).ß Je murmurai, attendri et très égayé : " mais tu es folle. J'aime mieux rester chez moi. " (Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, tome 1, Marroca, 1882, page 791).) [En parlant de choses] Qui a pris un air de fête, de gaieté, un aspect riant. Le coucher du soleil allumait les vitraux des verrières, égayées de teintes très tendres, des verts et des jaunes surtout (Émile Zola, Ventre Paris, 1873, page 808). b) Égayeur, euse, substantif. Personne qui égaie. Au milieu de ces deux égayeurs, Popelin, dans la grandeur de son premier rôle, est triste, dirait Balzac, comme une maladie vénérienne (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1871, page 833). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 801. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 046, b) 1 675; XXe. siècle : a) 2 042, b) 387. DÉRIVÉS : Égaiement, égayement, substantif masculin. Le fait d'égayer ou de s'égayer. Enfin arrive le cinquième acte, qu'on joue au milieu de l'égayement amené par la figure de Pierrot que s'est faite un détenu (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 941 ).