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Dictionnaire en ligne: ÉGORGÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉGORGÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de égorger* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'un animal] À qui on a tranché la gorge. L'épaule couverte du sang noir des bêtes égorgées (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 270 ). — Par extension. [En parlant d'une personne] Tué d'une façon sanglante, sauvage. Elle s'érige comme elle [Salammbô, comme Hélène] (...) au sommet de la tour, au-dessus d'une masse croulante et rouge de beaux jeunes hommes égorgés (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 68 ). · [Avec métonymie du nom déterminé] : Ø 1.... il n'y avait plus là qu'un charnier de membres épars et de débris fumants, et Bazeilles égorgé, anéanti, s'en allait en cendre. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 297. B.— Au figuré, vieilli. 1. [En parlant d'une chose] Anéanti, brisé par la violence ou sous la contrainte. Hortense s'abandonnait aux pleurs, aux cris de la passion égorgée (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 236) : Ø 2. Cet homme [Louis Bonaparte] , ce hideux boucher du droit et de la justice, avait encore le tablier sur le ventre et les mains dans les entrailles fumantes de la Constitution et les pieds dans le sang de toutes les lois égorgées, quand vous, juges, quand vous magistrats...! Mais, je m'arrête... VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 123. 2. [En parlant d'une personne] Attaqué violemment dans un écrit, éreinté. [Un roman] qui débuterait par un bourgeois égorgé à la première page (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 304 ). III.— Emploi comme substantif. Animal ou être humain à qui on a tranché la gorge. Cri d'égorgé. Le père Soupe faisait la sieste, renversé en son fauteuil, les bras ballants d'un égorgé et le nez pointé vers le ciel (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 5e. tableau, page 174 ). Souvent ils sortaient couteaux et rasoirs et alors ça valsait les estafilades. On comptait en moyenne deux égorgés par semaine (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 214 ). — Par extension. Victime d'un meurtre sauvage, d'un massacre. Les égorgeurs mêlés avec les égorgés (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, 1883, page 363 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un exemple de l'emploi substantival au sens de « personne opprimée, aliénée par un système politique ». Dans cette Jérusalem bruissante de machines merveilleuses, qui se souviendra encore du cri de l'égorgé? (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 257). Fréquence absolue littéraire : 256. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 478, b) 349; XXe. siècle : a) 466, b) 212.

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