Dictionnaire en ligne: ÉGORGILLER, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: ÉGORGILLER, verbe transitif. Familier, vieilli. A.— Égorger quelqu'un. Un de ces goujats d'armée qui, lorsqu'un chevalier était renversé sur le dos, sans pouvoir se relever, l'égorgillait sans défense (MAX FUCHS, Lexique du journal des Goncourt, 1912) : Ø 1.... est-ce bien sérieusement que vous croyez faire un exemple quand vous égorgillez misérablement un pauvre homme dans le recoin le plus désert des boulevards extérieurs? VICTOR HUGO, Le Dernier jour d'un condamné, 1829, page 16. — Par plaisanterie, par dérision. Si vous n'aviez pas veillé sous les armes, ému d'un juste soupçon, ils vous auraient gentiment égorgillé en votre chambrette (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 301 ). B.— Au figuré. Nuire à quelqu'un, le perdre dans l'esprit des autres, le plus souvent d'une façon lâche ou hypocrite. N'oublions pas l'Astucio [le maître fourbe] protecteur (...) Il protégeait Beethoven il y a vingt-cinq ans, et l'égorgillait tout doucement (HECTOR BERLIOZ, Les Grotesques de la musique, 1859, page 74) : Ø 2.... il tombe par derrière sur les protestataires et qu'il les égorgille comme de pauvres moutons qu'ils sont, triomphant d'avance de la faiblesse, de la pauvreté, du néant de leur oeuvre, triomphant vilainement et pleutrement, sans la moindre gentilhommerie. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1888, page 768. Remarque : On rencontre dans la documentation égorgillement, substantif masculin Machination sournoise pour éliminer quelqu'un, le perdre de réputation. Les lenteurs provinciales (...) sont pleines de traîtrises, d'égorgillements sournois, de défaites et de victoires cachées (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 73). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4.