Dictionnaire en ligne: ÉGUEULÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Dictionnaire en ligne: ÉGUEULÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de égueuler* II.— Emploi adjectival. [Correspond à égueuler II] Dont le pourtour de l'ouverture est entamé par une brèche. Pot de chambre, seau égueulé. Le culte du passé, la fièvre du bric-à-brac, avaient empli cette habitation (...) de pots égueulés, de mauvais tableaux (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 137) : Ø La mère stupéfaite ne bougea pas. Le père, avec l'agilité d'un saltimbanque, saisit un pot égueulé qui était sur la cheminée... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 892. · Par métaphore (et jeu sur le mot gueule) La belle Normande montrait son noeud de dentelle, au milieu des tignasses crépues (...) des faces égueulées comme des pots cassés (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 701 ). · Par analogie. Volcan égueulé. Un bois de chênes et de bouleaux entre les cratères égueulés des volcans (PAUL BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, page 32 ). — TECHNOLOGIE, ARTILLERIE. Une pièce de canon égueulée. " Dont la bouche est déformée par un accident ou par un trop long usage " (Dictionnaire de l'Académie Française). III.— Emploi comme substantif. [Correspond à égueuler I] Personne qui crie à tue-tête. Des marchandes d'oranges poussaient leurs charrettes, braillant à tue-gorge : la belle valence! la belle valence! des égueulés offraient des cure-dents et des cure-oreilles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 92 ). Fréquence absolue littéraire : 19. Forme dérivée du verbe "égueuler" égueuler ÉGUEULER, verbe transitif et pronominal. I.— Emploi transitif, vieux. Faire une brèche au bord du col d'un récipient. Égueuler un bocal, une jarre, une cruche. Plus loin encore, dans un placard, dont le vent bat la porte, un bidet égueulé par un éclat d'obus (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 743 ). — Par extension. Sa grande gaieté est de crier de temps en temps, en un rire qui égueule un coin de sa bouche (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1833, page 265 ). II.— Emploi pronominal. A.— TECHNIQUE MILITAIRE. vieilli. [En parlant de la bouche d'un canon] S'endommager. Cette pièce de canon s'égueule (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). — Par métaphore. Le profil s'égueule ou s'ébrèche [dans les caricatures de Vinci] , ouvrant ou diminuant son angle facial avec une incroyable puissance de ridiculisation (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 219 ). B.— Se faire mal à la gorge à force de crier. S'égueuler de crier (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2