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Dictionnaire en ligne: EMBARQUER, verbe.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMBARQUER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— [L'objet désigne une personne] 1. [Le sujet désigne une personne] a) Faire monter à bord d'un bateau, d'un navire, pour un déplacement. Embarquer l'armée (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Antonyme : débarquer. — Emploi pronominal réfléchi. Monter à bord d'un bateau. Sigognac, resté seul, éprouva la sensation des gens qui s'embarquent et que leurs amis quittent sur la jetée du port (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 51 ). · Par métaphore : Ø 1.... il n'y avait point pour lui [Mazarin] de planche plus solide et plus sûre où il pût s'embarquer que le coeur de cette princesse espagnole, romanesque et fidèle, et que ce vaisseau-là, réputé le plus fragile par les sages, résisterait cette fois à toutes les tempêtes. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 254. · Locution figurée. S'embarquer sans biscuit (Confer biscuit1 exemple 2). Partir en voyage sans le nécessaire; s'engager dans une affaire sans les moyens nécessaires à sa réussite. M. Tailland pense à tout, et n'est pas homme à s'embarquer une seule fois sans biscuit (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Meunier d'Angibault, 1845, page 356 ). b) Par extension. — Faire monter à bord d'un moyen de transport quelconque. Grand-Louis ayant embarqué les deux domestiques dans les diligences de Paris (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Meunier d'Angibault, 1845 page 149) : Ø 2. Je me réjouissais même, il faut bien le dire, de ces jours où, les transports publics étant en grève, j'avais l'occasion d'embarquer dans ma voiture, aux points d'arrêt des autobus, quelques-uns de mes malheureux concitoyens, empêchés de rentrer chez eux. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1484. · En particulier. [Le sujet désigne une force de police] Interpeller et contraindre à monter dans un véhicule de police. Louise (...) prise dans une râfle ordinaire, elle avait été identifiée, une rare déveine, et évidemment aussitôt embarquée (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 244 ). Mais y [les flics] vont m'emballer! se récria Mario. (...) Oui, y vont t'embarquer (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 122 ). — Emmener avec soi (avec rapidité, de façon imprévue). Si elle [Violette] piquait un vrai cave, elle l'embarquait au « Pélican » à deux pas... en face du Louvre (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 524 ). c) Au figuré, souvent péjoratif. — Embarquer dans.. Entraîner dans, engager à (quelque chose de désagréable, d'aléatoire, ou de risqué dont on ne peut se dégager facilement). Embarquer dans une affaire, une aventure : Ø 3. — « Le plus rigolo », reprit Bouvier, avec un rire étouffé, « c'est qu'ils croient nous embarquer dans une guerre nationaliste! Ils ne se doutent pas que, avant un mois, ce sera la guerre civile! » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 618. · Emploi pronominal réfléchi. Il serait peut-être imprudent de m'embarquer dans ce sujet [la pédérastie] (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 360 ). — Être embarqué (souvent dans un contexte négatif). Être entraîné dans une situation (souvent fâcheuse). Je fis couler mon bain, je plongeai dans l'eau tiède tout en me disant que nous étions bien mal embarqués (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 315 ). 2. [Par métonymie du sujet] a) [Le sujet désigne un bateau] Prendre à son bord. Le brick vint au port embarquer ses matelots (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 349 ). b) Par extension. [Le sujet désigne un moyen de transport quelconque] Sur la route, notre diligence embarque un paysan du comté (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 76 ). B.— [L'objet désigne un inanimé concret] 1. [Le sujet désigne une personne ou par métonymie un bateau] a) Charger à bord (d'un bateau, d'un navire). Embarquer du charbon. Le bateau, en passant par Bordeaux, y a embarqué des vins pour l'Angleterre (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Emploi pronominal à sens passif. Tout ce que vous envoyez au marché s'embarque à votre quai, avec une extrême facilité (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 254 ). b) Par extension. — Charger à bord d'un autre moyen de transport. La comparaison des tonnages embarqués par le rail et par le fer s'établit ainsi par les diverses catégories de marchandises (La Navigation intérieure en France (LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, 1952) 1952, page 21) : Ø 4. Des employés pressés et costauds embarquaient, arrimaient à grand fracas de métal dans les voitures de tête de rame, les coffres lourds... ALEXANDRE ARNOUX, Double chance, 1958, page 141. — Populaire. Emporter avec soi (avec précipitation, par mégarde ou avec l'intention de voler). Un homme de son âge et de sa situation ne devait pas embarquer les bouteilles de champagne ou les briquets (FERNAND TRIGNOL. Pantruche, ou les Mémoires d'un truand, 1946, page 40 ). c) Au figuré. [L'objet désigne un inanimé abstrait] Mener, diriger. J'embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 785 ). La conversation était mal embarquée; des mots qu'on se dit à soi-même à ceux qu'on prononce tout haut, le passage n'est pas facile (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954 page 240 ). 2. Domaine de la navigation. [Le sujet désigne un bateau ou, par métonymie du sujet, des personnes] Embarquer (de) l'eau. Laisser entrer l'eau. Nos mâts de hune étaient rompus, nos chaloupes emportées, le gaillard d'arrière rasé, et nous embarquions l'eau à chaque tangage (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 359 ). — emploi absolu. La mer est forte, nous embarquons (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). À de certains coups de lame, l'avant de la corvette embarquait (VICTOR HUGO, Quatre-vingt treize, 1874, page 22 ). II.— Emploi intransitif. A.— [Le sujet désigne une personne] Monter à bord d'un bateau pour un déplacement. Dans la soirée, nous embarquions à bord du croiseur « Lorraine II » (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 449 ). Le total des passagers embarquant dans des ports français ou y débarquant est, malgré l'avion, en constante augmentation (MAURICE BENOIST, FRANÇOIS PETTIER, Les Transports maritimes, 1961, page 63 ). — En particulier. Monter à bord d'un bateau comme membre de l'équipage. Les jeunes officiers qui embarquaient sous ses ordres pour la première fois n'étaient pas très rassurés (ÉDOUARD PEISSON, Parti de Liverpool, 1932, page 14 ). B.— [Le sujet désigne l'eau, les vagues] Pénétrer dans un bateau. L'eau embarque (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). La mer était comparativement calme, de sorte qu'elle n'embarquait plus sur le brick que par le travers (CHARLES BAUDELAIRE, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, traduit d'Edgar Poe, 1858, page 115 ). Le revers des vagues embarquait par masses d'eau considérables (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 39 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Embarqué, ée, en emploi adjectival. Qui est transporté à bord d'un bateau. L'aviation embarquée se développa sensiblement non seulement en quantité, mais aussi en qualité dans les pays où l'aviation basée à terre était intégrée organiquement dans la marine (Le Masson, La Marine, 1951, page 25). Les droits de " conduite ", par exemple, sont fixés d'après la qualité du navire, le genre de navigation, la quantité des marchandises embarquées et débarquées (M. Benoist, Pettier, opere citato, page 165). b) Embarqueur, substantif masculin, rare. " Ouvrier de gare, de parc à bestiaux chargé d'assurer l'embarquement, le débarquement de ceux-ci " (Dictionnaire des métiers et appellations d'emploi, 1955). Faut aussi que vos transports et que vos assurances marchent comme al'doivent, que vos embarqueurs embarquent comme y savent que vous le faites vous-même (Joseph Malègue, Augustin, tome 2, 1933, page 274). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 420. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle a) : 2 644, b) 2 166; XXe. siècle : a) 1 200, b) 1 896.

« aventure : Ø 3.

— « Le plus rigolo », reprit Bouvier, avec un rire étouffé, « c'est qu'ils croient nous embarquer dans une guerre nationaliste! Ils ne se doutent pas que, avant un mois, ce sera la guerre civile! » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 618. · Emploi pronominal réfléchi.

Il serait peut-être imprudent de m'embarquer dans ce sujet [la pédérastie] (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 360 ). — Être embarqué (souvent dans un contexte négatif).

Être entraîné dans une situation (souvent fâcheuse).

Je fis couler mon bain, je plongeai dans l'eau tiède tout en me disant que nous étions bien mal embarqués (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 315 ). 2.

[Par métonymie du sujet] a) [Le sujet désigne un bateau] Prendre à son bord.

Le brick vint au port embarquer ses matelots (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 349 ). b) Par extension.

[Le sujet désigne un moyen de transport quelconque] Sur la route, notre diligence embarque un paysan du comté (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 76 ). B.— [L'objet désigne un inanimé concret] 1.

[Le sujet désigne une personne ou par métonymie un bateau] a) Charger à bord (d'un bateau, d'un navire).

Embarquer du charbon.

Le bateau, en passant par Bordeaux, y a embarqué des vins pour l'Angleterre (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Emploi pronominal à sens passif.

Tout ce que vous envoyez au marché s'embarque à votre quai, avec une extrême facilité (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 254 ). b) Par extension. — Charger à bord d'un autre moyen de transport.

La comparaison des tonnages embarqués par le rail et par le fer s'établit ainsi par les diverses catégories de marchandises (La Navigation intérieure en France (LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, 1952) 1952, page 21) : Ø 4.

Des employés pressés et costauds embarquaient, arrimaient à grand fracas de métal dans les voitures de tête de rame, les coffres lourds... ALEXANDRE ARNOUX, Double chance, 1958, page 141. — Populaire.

Emporter avec soi (avec précipitation, par mégarde ou avec l'intention de voler).

Un homme de son âge et de sa situation ne devait pas embarquer les bouteilles de champagne ou les briquets (FERNAND TRIGNOL.

Pantruche, ou les Mémoires d'un truand, 1946, page 40 ). c) Au figuré.

[L'objet désigne un inanimé abstrait] Mener, diriger.

J'embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 785 ).

La conversation était mal embarquée; des mots qu'on se dit à soi-même à ceux qu'on prononce tout haut, le passage n'est pas facile (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954 page 240 ). 2.

Domaine de la navigation.

[Le sujet désigne un bateau ou, 2. »

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