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Dictionnaire en ligne: EMBROUILLER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMBROUILLER, verbe transitif. A.— Mêler (des choses les unes avec les autres) dans un grand désordre; replier (un fil, une corde sur lui/elle-même) en désordre, en faisant des noeuds. Embrouiller un écheveau de fil. Confer débrouiller exemple 1 : Ø 1. Ils [les esprits] se roulent, malicieux dans le lin confus qui court autour du fuseau d'une vieille bergère, croisent, embrouillent les fils égarés, et multiplient les noeuds contrariants. CHARLES NODIER, Smarra ou Les Démons de la nuit, 1821, page 58. · Par exagération. Elle [Madame de Pathmos] se conduisait comme une midinette. Comme dans la voiture, elle avait embrouillé ses longues jambes dans les miennes (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 148 ). · Par métaphore. Des amis qui appelaient tout le monde cousin et cousine comme pour embrouiller à plaisir des liens de famille déjà inextricables (JULIEN GREEN, Journal, 1928-34, page 271 ). Il ne retrouvait plus le fil de son discours qu'un trop long rabâchage intérieur avait embrouillé (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 141 ). — Emploi pronominal. · à sens passif. Les feuillets des couches s'entremêlent, s'embrouillent; mais (...) il ne faut pas croire aux divisions géologiques (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, , 1880, page 89 ). Dix traces de voitures s'embrouillaient sur la plage, puis s'effaçaient sur la route dure (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 178) : Ø 2. La sonnerie du téléphone retentit à cet instant Lartois se précipita, secoua d'un geste nerveux le fil qui s'était embrouillé. MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 27. · Par extension. Se charger de quelque chose (en devenant compliqué). S'embrouiller de + complément. Le croquis s'embrouillait d'un tel écheveau de lignes, (...) qu'elle n'y distinguait rien (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 236 ). Ma vie dont le fil simple s'est embrouillé de brins si divers et si nombreux que je m'y trompe (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1926, page 503 ). · réfléchi. [Le complément d'objet direct désigne une partie du corps que le pronom réfléchi a pour fonction de rapporter au sujet] Empêtrer dans quelque chose, emmêler. Les chevaux éventrés s'embrouillent les pattes dans leurs intestins (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, II, 1er. tableau, 4, page 57 ). Il ne risque pas de s'embrouiller les jambes en courant, celui-là. Il ne fait qu'un pas après l'autre (JEAN GIONO, Le Bonheur fou, 1957, page 447 ). B.— Rendre (quelque chose) trouble, confus; effacer les contours nets (de quelque chose). Confer brouiller. Une brume commence à embrouiller les tours sombres du Vieux Château et à faire pâlir la lune (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Journal, tome 1, 1878-81, page 185) : Ø 3.... des sillages de crasse qui lui descendaient de derrière les oreilles ou qui lui montaient des plis du cou embrouillaient ses traits qu'on avait du mal à déchiffrer pour en rétablir l'harmonie native... BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 57. · Emploi pronominal à sens passif. Ce souvenir la reporta (...) vers son miroir (...) elle n'avait jamais pu être certaine de son visage (...) ses traits s'embrouillaient, l'image s'évanouissait (JACQUES DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, tome 3, 1935, page 153 ). — En particulier. [En parlant du ciel, du temps] S'assombrir, se charger de nuages, [d'un lieu] se couvrir de brouillard. L'horizon politique est terriblement embrouillé et chargé en ce moment; je ne crois pourtant pas (...) à un très prochain orage (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, 1839, page 46 ). Les étoiles brillaient dans le ciel, qui n'était embrouillé d'aucune nuée (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 191 ). · Emploi pronominal passif. Comme il [Huriel] l'avait prédit, le temps s'éclaircit d'un côté et s'embrouilla de l'autre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853 page 120 ). — Emploi pronominal réfléchi, argot. Éprouver les premiers effets de l'ivresse (confer Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1883). C.— Au figuré. [Par référence au sens A et/ou au sens B] 1. [Le complément désigne une chose] a) Mêler, confondre, prendre une chose pour une autre. Comme elle embrouillait sa main droite avec sa main gauche, elle embrouillait malades, remèdes et maladies (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 145 ). Quand on embrouille les catégories, adieu la morale! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1866, page 241) : Ø 4. Il me semble impossible d'écrire des Mémoires. D'abord j'embrouille les époques. Il m'arrive de sauter dix ans et de mettre des personnages dans des décors qui appartiennent à d'autres. JEAN COCTEAU, Portraits-souvenirs, 1935, page 11. · Emploi pronominal à sens passif. Être confondu, difficile à distinguer. Les heures passaient, s'embrouillaient; on ne bougeait plus du lit jusqu'au soir (ALPHONSE DAUDET, Sapho, 1884, page 163) : Ø 5. Les années déteignent et s'embrouillent. Rien ne s'efface tout à fait; rien ne se détache absolument. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 265. b) Rendre confus, obscur, peu compréhensible (parce que les choses se mêlent inextricablement, se compliquent et/ou apparaissent peu claires); compliquer. Embrouiller des affaires; embrouiller un récit, une histoire. Antonyme : débrouiller. Je pense que vous êtes une personne (...) qui sait fort bien embrouiller son jeu, s'amuser des gens, cacher ses vues, tendre ses fils (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2 Yvette, 1884, page 528) : Ø 6.... j'ai horreur des romans policiers. Je trouve que c'est le genre le plus niais du monde. Se torturer à embrouiller artificiellement une histoire pour se donner la fausse élégance de la dénouer en trois pages, à la fin, c'est une activité de plaisantin. JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, III, page 79. — Emploi pronominal à sens passif. Devenir confus, s'emmêler. Dans le pays d'alentour, les affaires s'embrouillaient, les caravanes ne passaient plus; il y avait ces démêlés d'intérêts nègres (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le roman d'un Spahi, 1881, page 221 ). Je ne sais quelle affaire où s'embrouillait la politique, la finance et les mauvaises moeurs (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 123 ). · [En parlant de la parole, du langage] Devenir confus, difficile à comprendre parce que la prononciation ou le sens ne sont pas clairs. Des supplications perçaient dans sa voix balbutiante. Les mots s'embrouillaient davantage sur ses lèvres (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 603 ). Confer apoplectique exemple 3. 2. [Le complément désigne une personne ou un attribut de la personne] Faire perdre (à quelqu'un) le fil de ses idées, mettre de la confusion dans l'esprit et par extension tromper. Ils les embrouillent avec leurs boniments (JEAN-PAUL SARTRE, La Putain respectueuse, 1946, 2e. tableau, 2, page 134 ). Raymond Radiguet parut. Il avait quinze ans et s'en donnait dix-huit, ce qui embrouille ses biographes (JEAN COCTEAU, Poésie critique 1, 1959, page 76) : Ø 7. La casuistique des cas proprement dits nous apprend à débrouiller l'imbroglio qui embrouille la pensée, à dissoudre ou résoudre le grumeau de problèmes qui empêche l'action... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque rien, 1957, page 110. · [Le complément est sous entendu] Je suis de votre avis : les descriptions embrouillent; on perd le fil : c'est agaçant (JULES RENARD, L'Écornifleur, 1892, page 189 ). — Locution familière. [Pour indiquer qu'une action peu avouable n'est pas connue, qu'on a trompé les éventuels observateurs] Ni vu, ni connu, je t'embrouille. Sans doute qu'ils couchent ensemble, seulement, ils sont si malins! ni vu ni connu, je t'embrouille! (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 262 ). — Emploi pronominal réfléchi. · [+ complément introduit par dans] Se perdre dans quelque chose, se tromper; confondre des choses. S'embrouiller dans des calculs, dans les détails d'un récit. Nous nous embrouillons dans les chemins en cherchant Sauselle, le village des sorciers (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Journal, 1878-81, page 90 ). Christophe aussi avait essayé de lire; mais (...) il ânonnait, s'embrouillait dans les mots, sautait les ponctuations (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 188 ). Tu mens tellement que tu t'embrouilles dans tes mensonges (JEAN COCTEAU, Théâtre de poche, 1949, page 80 ). · [+ complément introduit par une autre préposition] S'embrouiller sur.. Même sens Pour les simples gens du monde très âgés, on s'embrouillait sur le fait qu'ils fussent morts ou non (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 977 ). S'embrouiller à.. S'empêtrer de. Droits, hommes de parole, ils ne s'embrouillaient guère Aux finesses du clerc qui ment au nom des cieux (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, 1883, page 98 ). · emploi absolu. [Le complément est sous entendu] Se tromper Que de rues! il y a plus d'une heure que nous marchons. Lady Falkland ne s'embrouille jamais (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 146) : Ø 8. J'ai noté par écrit ce que je compte dire à mes dix-sept élèves afin d'être sûr de ne pas m'embrouiller... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 79. · Emploi pronominal à sens passif. Devenir trouble, confus. Il ne savait contre qui grommeler plus terriblement (...) à la vérité, ses idées étaient peu nettes et s'embrouillaient à chaque marche (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 143 ). Remarque : 1. La plupart des dictionnaires enregistrent le substantif embrouilleur, euse. " Personne qui embrouille les choses dont elle se mêle ". 2. On rencontre dans la documentation a) Embrouillis, substantif masculin Synonyme de embrouillement. Le joueur d'échecs combine tout, avant que la partie soit commencée, en maintenant l'hypothèse d'un embrouillis inattendu et écheveau, que saura dénouer son calcul (Léon Daudet, Sylla, 1922, page 84). b) Embrouillarder, verbe transitif Synonyme de embrouiller. M'embrouillarder la cervelle avec un quinquina qui n'avait même pas très bon goût (André Gide, Journal, 1905, page 161). Confer agate exemple 5. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 377. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 342, b) 443; XXe. siècle : a) 769, b) 607.

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des sillages de crasse qui lui descendaient de derrière les oreilles ou qui lui montaient des plis du cou embrouillaient ses traits qu'on avait du mal à déchiffrer pour en rétablir l'harmonie native... BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 57. · Emploi pronominal à sens passif.

Ce souvenir la reporta (...) vers son miroir (...) elle n'avait jamais pu être certaine de son visage (...) ses traits s'embrouillaient, l'image s'évanouissait (JACQUES DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, tome 3, 1935, page 153 ). — En particulier.

[En parlant du ciel, du temps] S'assombrir, se charger de nuages, [d'un lieu] se couvrir de brouillard.

L'horizon politique est terriblement embrouillé et chargé en ce moment; je ne crois pourtant pas (...) à un très prochain orage (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, 1839, page 46 ).

Les étoiles brillaient dans le ciel, qui n'était embrouillé d'aucune nuée (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 191 ). · Emploi pronominal passif.

Comme il [Huriel] l'avait prédit, le temps s'éclaircit d'un côté et s'embrouilla de l'autre (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853 page 120 ). — Emploi pronominal réfléchi, argot.

Éprouver les premiers effets de l'ivresse (confer Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1883). C.— Au figuré.

[Par référence au sens A et/ou au sens B] 1.

[Le complément désigne une chose] a) Mêler, confondre, prendre une chose pour une autre.

Comme elle embrouillait sa main droite avec sa main gauche, elle embrouillait malades, remèdes et maladies (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 145 ).

Quand on embrouille les catégories, adieu la morale! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1866, page 241) : Ø 4.

Il me semble impossible d'écrire des Mémoires.

D'abord j'embrouille les époques.

Il m'arrive de sauter dix ans et de mettre des personnages dans des décors qui appartiennent à d'autres. JEAN COCTEAU, Portraits-souvenirs, 1935, page 11. · Emploi pronominal à sens passif.

Être confondu, difficile à distinguer.

Les heures passaient, s'embrouillaient; on ne bougeait plus du lit jusqu'au soir (ALPHONSE DAUDET, Sapho, 1884, page 163) : Ø 5.

Les années déteignent et s'embrouillent.

Rien ne s'efface tout à fait; rien ne se détache absolument. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 265. b) Rendre confus, obscur, peu compréhensible (parce que les choses se mêlent inextricablement, se compliquent et/ou apparaissent peu claires); compliquer.

Embrouiller des affaires; embrouiller un récit, une histoire.

Antonyme : débrouiller.

Je pense que vous êtes une personne (...) qui sait fort bien embrouiller son jeu, s'amuser des gens, cacher ses vues, tendre ses fils (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2 Yvette, 1884, page 528) : Ø 6....

j'ai horreur des romans policiers.

Je trouve que c'est le genre le plus niais du monde.

Se torturer à 2. »

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