Dictionnaire en ligne: EMMAILLOT(T)ER, (EMMAILLOTER, EMMAILLOTTER) verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: EMMAILLOT(T)ER, (EMMAILLOTER, EMMAILLOTTER) verbe transitif. A.— Envelopper étroitement (un petit enfant) dans un maillot*, un lange, qui enferme la partie inférieure du corps jusqu'au-dessous des bras. Emmailloter un enfant L'enfant au monde, on l'emmaillote tout entier, sans laisser les bras libres (JULES RENARD, Journal, 1889, page 19 ). Il [le docteur] recommanda à Madame Morin de ne pas m'emmailloter trop serré (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 8 ). B.— Par extension. Envelopper, recouvrir étroitement (une personne, une chose) afin de la protéger. 1. [Le sujet désigne la personne qui emmaillote] a) [Le complément désigne une personne ou, plus rarement, un animal] Ninon avait pansé soigneusement et quasiment emmailloté Châteaubedeau (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 144) : Ø 1.... prenant le malheureux animal qui s'était pelotonné et ramassé sur sa souffrance, l'emmaillottant doucement dans la couverture, il [Anatole] l'apporta devant la chaleur du poêle. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 301. — Emploi pronominal réfléchi. Je me suis étendu sur la paille, Marthereau s'emmaillote à côté de moi (HENRI BARBUSSE, LE FEU, 1916, page 201 ). b) [Le complément désigne une partie du corps] On emmaillotta mes pieds dans des compresses d'eau fraîche (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 233) : Ø 2. J'avais la poitrine et l'épaule gauche solidement emmaillotées; je sentais là comme une brûlure,... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 132. — Emploi pronominal réfléchi indirect. S'emmailloter un doigt (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). c) [Le complément désigne une chose] On avait caché les fauteuils sous des draps, emmailloté les lampes, roulé les tapis (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 34 ). Je vais emmailloter mon fusil comme toi, a-t-il dit à Lemoine, la pluie a tout rouillé le mien (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 58) : Ø 3. Angélique (...) tenait la poêle dont, pour ne pas se brûler les doigts, elle avait emmailloté la queue dans un mouchoir de dentelle... PAUL MORAND, L'Homme pressé, 1941, page 62. 2. [Le sujet désigne ce qui emmaillote] Elle [Madeleine] marchait vite (...) tout enveloppée d'un long cachemire qui l'emmaillotait comme si elle avait eu très-froid (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 268 ). Un épais bandage de toile emmaillote son index droit, affligé d'un panaris (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, La Conversion d'Alceste, La Cinquantaine, 1895, page 210 ). C.— Au figuré. Envelopper étroitement, entourer de toutes parts; par extension rendre incapable d'agir ou de réagir. L'Église gallicane, emmaillottée par les parlements, conservait-elle un mouvement libre? (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Du Pape, 1819, page 243 ). Il faut en finir avec les préjugés qui emmaillottent l'humanité (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 52) : Ø 4. Elle ne m'emmaillote de ses bontés que pour me donner un jour pieds et poings liés à quelqu'un de ses protégés en quête d'héritière. GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Lions et renards, 1870, IV, page 159. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe passé adjectivé emmailloté(e). Enveloppé du maillot*. Le bambino nu ou bien emmailloté (CANSELIET, Alchimie, 1936, page 95). En particulier Nymphe emmaillotée. Nymphe dont l'enveloppe épouse la forme de l'insecte parfait. La chenille lourde et rampante, qui (...) s'enferme dans une coque exactement semblable à un cercueil, s'y change en chrysalide, en nymphe emmaillotée, c'est-à-dire y prend une figure parfaitement analogue (...) aux momies d'Égypte (POMMIER, Athéisme, 1857, page 223). Emploi substantival. De tels sons (...) joints à l'attaque barbare que subissait Ninon, retirèrent à la pauvre marquise la moitié de ses forces (...) le reste (...) l'emmailloté [Châteaubedeau, qui était entièrement bandé] en profita (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, page 146). b) Le substantif emmaillot(t)eur, euse. Celui qui emmaillote. Par métaphore Messieurs, vous n'êtes point des guérisseurs d'amour-propre en souffrance, des emmaillotteurs de vanités blessées (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Presse, 1822-28, page 197). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12