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Dictionnaire en ligne: EMPÂTER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPÂTER, verbe transitif. I.— Couvrir, enduire de pâte ou d'une matière similaire. A.— Langue courante. Les abeilles l'empâtèrent [un colimaçon] de miel et de cire (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 115 ). — Emploi pronominal. Leurs bras nus enfarinés s'empâtaient jusqu'aux coudes (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 32 ). · En particulier. Se couvrir de boue, s'enliser, s'embourber. Lorsque la charrue s'empâtait, il en détachait la boue et les herbes (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 436 ). B.— Emplois techniques. 1. CONSTRUCTION. Enduire de plâtre ou d'une matière semblable des éléments pour les unir ou les consolider : Ø 1.... les architectes de je ne sais quelle époque ont pratiqué deux étages de cabanons pour loger le plus d'accusés possible, en empâtant de plâtre, de grilles et de scellements les chapiteaux, les ogives et les fûts de cette galerie magnifique. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1846, page 478. 2. GÉOLOGIE. [Le sujet désigne généralement une substance malléable, terre glaise, argile; le complément un minéral, une roche, un fossile] Entourer, recouvrir complètement. Des argiles rouges empâtant des Poudingues de silex s'étalent à la surface des plateaux (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 146 ). 3. PEINTURE. Empâter une toile, un tableau. Poser les couleurs directement sur la toile pour les mêler intimement. Les couleurs sont bien empâtées et bien fondues (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 1, 1817, page 73 ). II.— [Avec une idée d'abondance ou d'excès par rapport à une norme] A.— Rendre pâteux, plus épais. Au figuré. Alourdir, charger d'éléments inutiles. 1. Langage technique. PEINTURE. Poser des couches successives de peinture épaisse afin de mettre certaines parties en relief, jouer avec les ombres et les lumières, etc. Tenez (...) empâtez vos premiers plans! Empâtez ferme! (EUGÈNE LABICHE, Le baron de Fourchevif, 1859, 14, page 422 ). Péjoratif. La plupart des peintures de Th. Rousseau, empâtées par une épaisseur excessive de matière (LOUIS RÉAU, L'Art romantique, 1930, page 124 ). — Par analogie. GRAVURE. Rendre l'effet de l'empâtement des couleurs par l'emploi de tailles et de pointes. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux. — [Par transposition dans d'autres domaines, littéraire, musique] Généralement péjoratif. Il [Hugo] empâte ses vers de mots indéterminés, vagues et vertigineux (PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 138 ). Il faut enlever les Flûtes fortes qui soufflent et empâtent l'harmonie (MARCEL DUPRÉ, Traité d'improvisation à l'orgue, 1925, page 14 ). 2. Usuel. a) [Le complément désigne généralement la bouche, la langue] Encombrer, surcharger, d'une matière épaisse. L'air qu'on avalait (...) empâtait la bouche, était souillé, épais (PAUL VIALAR, Odeurs et sons, 1953, page 143 ). — Emploi pronominal. Sa langue s'empâte, ses lèvres pendent et luisent comme la margelle usée d'un vieux puits (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 281 ). · Par métonymie. [Appliqué à la voix] Perdre de sa netteté. Sa voix s'empâte, son regard devient fixe (MARCEL AYMÉ, La Mouche bleue, 1957, page 145 ). b) Emploi pronominal. [Le sujet désigne une personne ou une partie du corps] Gonfler exagérément. Devenir gras, prendre de l'embonpoint. Le menton et le cou s'empâtent. La prise de poids est (...) nette avec une cellulite importante (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 486) : Ø 2. Ils s'enfonçaient en pleine vie animale. Ils se portaient fort bien d'ailleurs. Madeleine engraissait; son visage qui s'empâtait, prenait des blancheurs molles de nonne. Elle devenait gourmande, goûtait profondément toutes les jouissances physiques : ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 228. — Par métaphore. Une intelligence qui s'empâte, un corps qui se défait (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 95 ). B.— Engraisser les volailles en les gavant de pâtée. La fermière (...) serrait entre ses jambes une dinde qu'elle empâtait avec des gobes de farine (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, , 1880, page 22 ). Remarque : On rencontre dans la plupart des dictionnaires (Dictionnaire de l'Académie Française complément 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965) le substantif masculin empâteur. Celui qui gave les volailles. — Par analogie, familier. [Le complément désigne une personne] Nourrir bien et en quantité. Je serais un excellent mari! Je vous soignerais, je vous empâterais (SOPHIE ROSTOPCHINE, COMTESSE EUGÈNE DE SÉGUR, L'Auberge de l'ange gardien, 1863, page 266 ). Au figuré. Procurer une vie d'abondance et de confort. Dans ce nid peu bruyant, on berce, on empâte, on endort les hommes (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 164 ). Remarque : À rapprocher de l'expression coq en pâte (confer coq A 1 a exemple 3). · Emploi pronominal, argotique. S'empiffrer. Peut-être bien qu'ils sont dans un coin à s'empâter (FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté jusqu'en 1827, tome 3, 1828-29, page 172 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5

« a) [Le complément désigne généralement la bouche, la langue] Encombrer, surcharger, d'une matière épaisse.

L'air qu'on avalait (...) empâtait la bouche, était souillé, épais (PAUL VIALAR, Odeurs et sons, 1953, page 143 ). — Emploi pronominal.

Sa langue s'empâte, ses lèvres pendent et luisent comme la margelle usée d'un vieux puits (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 281 ). · Par métonymie.

[Appliqué à la voix] Perdre de sa netteté.

Sa voix s'empâte, son regard devient fixe (MARCEL AYMÉ, La Mouche bleue, 1957, page 145 ). b) Emploi pronominal.

[Le sujet désigne une personne ou une partie du corps] Gonfler exagérément.

Devenir gras, prendre de l'embonpoint.

Le menton et le cou s'empâtent.

La prise de poids est (...) nette avec une cellulite importante (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET.

Médecine, 1965, page 486) : Ø 2.

Ils s'enfonçaient en pleine vie animale.

Ils se portaient fort bien d'ailleurs.

Madeleine engraissait; son visage qui s'empâtait, prenait des blancheurs molles de nonne. Elle devenait gourmande, goûtait profondément toutes les jouissances physiques : ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 228. — Par métaphore.

Une intelligence qui s'empâte, un corps qui se défait (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 95 ). B.— Engraisser les volailles en les gavant de pâtée.

La fermière (...) serrait entre ses jambes une dinde qu'elle empâtait avec des gobes de farine (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, , 1880, page 22 ). Remarque : On rencontre dans la plupart des dictionnaires (Dictionnaire de l'Académie Française complément 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965) le substantif masculin empâteur. Celui qui gave les volailles. — Par analogie, familier.

[Le complément désigne une personne] Nourrir bien et en quantité.

Je serais un excellent mari! Je vous soignerais, je vous empâterais (SOPHIE ROSTOPCHINE, COMTESSE EUGÈNE DE SÉGUR, L'Auberge de l'ange gardien, 1863, page 266 ).

Au figuré.

Procurer une vie d'abondance et de confort.

Dans ce nid peu bruyant, on berce, on empâte, on endort les hommes (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 164 ). Remarque : À rapprocher de l'expression coq en pâte (confer coq A 1 a exemple 3). · Emploi pronominal, argotique.

S'empiffrer.

Peut-être bien qu'ils sont dans un coin à s'empâter (FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté jusqu'en 1827, tome 3, 1828-29, page 172 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 2. »

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