Dictionnaire en ligne: EMPILE, substantif féminin. Domaine de la pêche. Petit fil délié auquel on attache l'hameçon. Il [Najard] réparait sa ligne, les doigts tremblant si fort qu'il ne pouvait tourner l'empile à la hampe de l'hameçon (MAURICE GENEVOIX, La Boîte à pêche, 1926, page 32 ). Remarque : Les dictionnaires attestent a) Le verbe empiler. Attacher (un hameçon) à l'empile. b) Le substantif masculin empilage. Action d'empiler un hameçon. Forme dérivée du verbe "empiler" empiler EMPILER1, verbe transitif. A.— [Le complément d'objet désigne des choses] Mettre en pile, disposer l'un sur l'autre. Empiler quelque chose sur quelque chose empiler quelque chose dans. C'était elle qui rangeait l'armoire à linge, empilant les mouchoirs et étalant les draps (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 92) : Ø 1. Pour les livres, nous nous serions fait tuer plutôt que de nous en dessaisir. On les empila dans un coin, le dictionnaire de Littré bien accessible, sur le tas, car on l'ouvrait à chaque instant, comme d'autres ouvrent la Bible. GEORGES DUHAMEL, Le Notaire du Havre, 1933, page 196. SYNTAXE : Empiler du bois, des bûches, du linge, des vêtements, de la vaisselle, des assiettes. — Emploi pronominal à sens passif. Des traîneaux primitifs, (...) sur lesquels s'empilaient des caisses, des tonneaux, des charges énormes (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 246 ). B.— Par extension. 1. [Le complément d'objet désigne des choses] Entasser, accumuler. Empiler en tas, en pyramide : Ø 2. Les brocanteurs empilaient dans l'obscurité des cuirasses de fer, des armes damasquinées, le cuivre et le cuir travaillés, comment n'y eût-il pas surpris les gestes qu'on ne surveille plus dès qu'on consent à sa misère,... ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 43. — Expression. Empiler des écus. " Amasser de l'argent " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Emploi pronominal à sens passif. Le grain nourricier s'empilant dans les granges (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 247 ). Une montagne de linge sale s'empile au beau milieu de la chambre de Michel (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, I, 2, page 193 ). 2.— Par analogie. [Le complément d'objet désigne des pers] a) Presser, entasser dans un espace exigu. C'était une folie d'empiler cinq cents personnes dans un appartement où l'on aurait tenu deux cents à peine (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1426 ). Au participe passé : Ø 3. Ils s'étaient pressés fiévreusement, ils avaient été bousculés dans la gare, ils étaient empilés dans un compartiment de seconde, où ils ne pouvaient même pas s'accouder pour dormir :... ROMAIN ROLLAND, Jean Christophe, Antoinette, 1908, page 904. b) Emploi pronominal. Le métro fantastique où la foule est en train de s'empiler (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 48 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Quelques attestations du participe passé adjectivé empilé, ée dans des contextes littéraire Cette masse piétinante et empilée (PAUL CLAUDEL, Visages radieux, 1947, page 771). b) Empilade, substantif féminin, synonyme de empilement. Des faisceaux de fusils, des empilades de sacs, s'alignent à perte de vue sur la route (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibaut, Été 14, 1936, page 735). c) Empilée, substantif féminin Pile, empilement. Une formidable empilée de chapeaux de paille (ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 236). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 331. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 133, b) 483; XXe. siècle : a) 706, b) 607. DÉRIVÉS : 1. Empilage, substantif masculin. Synonyme : empilement. L'empilage des blouses et des pantalons de treillis repliés savamment sur eux-mêmes (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, page 82 ). 2. Empileur, substantif masculin. Personne qui empile. Leur génie [des Grecs] ne les conduit jamais à devenir des maçons. Ce sont des appareilleurs, c'est-à-dire des assembleurs et des empileurs de pierres (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture, 1872, page 7 ).
