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Dictionnaire en ligne: EMPLIR, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPLIR, verbe transitif. A.— Emploi factitif. [Le sujet exprime une entité autre que le contenu; celui-ci est exprimé par un complément prépositionnel de] Mettre dans un contenant une chose en sorte qu'elle en occupe le volume. 1. [Le contenu est une substance matérielle] a) [Le contenant est un objet] Emplir son assiette de soupe; emplir son verre à ras bord, à demi, aux trois quarts. Après avoir empli son baquet de quatre seaux d'eau froide (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 387 ). — Emploi pronominal. · réfléchi. Loubet venait d'apercevoir un champ de pommes de terre, et il s'y était rué avec Lapoulle, fouillant des deux mains, arrachant, s'emplissant les poches (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 90 ). · à sens passif. Les mains ne s'arrêtent pas, (...) les baquets s'emplissent d'épis (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 197 ). — Emploi intransitif, vieilli (à sens pronominal avec complément second sous-entendu) Le bateau emplit, il a une voie d'eau (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Familier. Les deux costumées en homme marchaient devant : (...) l'autre, emplissant de sa graisse ses vêtements de flanelle blanche (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Femme de Paul, 1881, page 1221 ). — Locution figurée. Emplir ses poches. S'enrichir de façon plus ou moins honnête. On ne lui a pas pardonné d'avoir aimé l'argent et d'avoir empli ses poches (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 227 ). Remarque : On rencontre plus couramment se remplir les poches. b) [Le contenant est un être animé] Familier ou populaire. Il préfère (...) entretenir un tas de rastaquouères sans aveu (...) [qu'] il emplit d'apéritifs et de liqueurs, dans tous les cafés où ils le débusquent (FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau 1908, page 56 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'emplir la bouche, l'estomac : Ø BOTARO. — (...) Bois, mange, arrondis-toi comme une futaille, emplis-toi comme une outre... ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Vampire, 1865, I, 1, page 158. — En particulier, régionalisme (surtout Centre, Normandie) [Sans expression du complément prépositionnel] Rendre une femelle pleine. Il a fait emplir sa jument, sa vache, sa chienne (Dictionnaire de l'Académie Française). J'vas faire emplir ma vache (PAUL MARTELLIÈRE, Glossaire du Vendômois, 1893, page 115 ). · Par analogie, populaire. [En parlant d'une femme] Rendre enceinte. La Brûlé se jeta hargneusement sur le jeune homme. — (...) Tu ferais mieux de reconnaître les deux gosses dont tu l'as emplie! (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1187 ). 2. Par extension. [Le contenu est une substance matérielle subtile, etc.] La pluie de l'après-midi avait empli les halles d'une humidité infecte (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 868 ). Un chou-fleur, qui bouillottait bruyamment dans la cuisine, emplissait le logement de son odeur fétide (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 239 ). — Emploi pronominal. · réfléchi indirect. Il crevait de faim. Il passait les journées près du poêle de la cuisine à humer, à s'emplir les narines des maigres odeurs du rata, à espérer qu'il tomberait une miette (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 219 ). · passif. Ils ne savent même pas faire du feu sans laisser la chambre s'emplir de fumée (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Une Fille du régent, 1846, I, 1, page 151 ). — Par analogie. Elle s'occuperait du ménage; elle emplirait toute la maison de sa gentillesse et de sa gaieté (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 35 ). Il emplissait de bruit le village (FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser du lépreux, 1922, page 167 ). — En particulier. Recouvrir une surface de quelque chose. Un gros volume noir, lourd, dont le pasteur de Fontanin avait empli les marges de signes et de références (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936 page 651. 3. Au figuré. [Le contenu est d'ordre psychologique; le contenant désigne une personne ou une partie d'une personne] Ce vers, gravé dans la pierre (...) m'eût empli d'une émotion infinie (PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 230 ). — Emploi pronominal réfléchi. Le monde navrant s'étend devant mes yeux désespérés; et je regarde et je m'emplis de honte! (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1901, page 224 ). B.— [C'est le sujet qui exprime le contenu; l'objet direct désigne le contenant] Occuper entièrement ou abondamment un espace déterminé. La poussière emplissait les yeux continuellement (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Partie de campagne, 1881, page 372 ). L'herbe emplit les sentiers que suivaient les mulets (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 855 ). Le peuple à genoux emplissait l'église natale (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 161 ). — Emploi pronominal à sens passif. Ses yeux s'emplirent de larmes (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1050 ). Les rues s'emplissent d'ouvrières en cheveux (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 443 ). — Par analogie. [Le temps étant assimilé à l'espace] Occuper son temps par un grand nombre d'activités. La continuelle agitation de ses espérances emplissait (...) ses heures sans qu'elle les sentit passer (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 86 ). Il emplit de tant d'événements une pauvre journée de vingt-quatre heures (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 160 ). — Au figuré. Les émotions qui emplirent le coeur de Gérard sont trop vives pour être décrites (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 84 ). Le coeur empli d'espérance et de crainte (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, 1874, page 48 ). C'est une joie qui emplit les coeurs et gagne tout le trottoir (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 251 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe présent pris comme adjectif emplissant, ante. Qui emplit, envahit. a Un Omer paisible avalait la soupe aux pommes de terre, content de cette chaleur emplissante (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 8). ß b) Le substantif masculin emplissement. a ) Fait d'occuper son temps par un certain nombre d'activités. La Princesse (...) parle longuement et éloquemment de l'emplissement de la vie des femmes d'à présent par la toilette; et elle fait le procès à ces grands magasins, où maintenant, tous les jours de la vie, une Parisienne va passer quelques instants (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 278). ß ) Fait de remplir, d'accomplir son destin. Mourir, dans Homère, dans les tragiques, c'est accomplir le destin de sa vie. C'est en un certain sens et en somme se parfaire. C'est toujours tout de même un emplissement, un accomplissement (CHARLES PÉGUY, Clio, 1914, page 216). Sens attesté seulement chez Charles Péguy. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 304. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 975, b) 7 087; XXe. siècle : a) 8 458, b) 4 330. DÉRIVÉS : Emplissage, substantif masculin. Action d'emplir; résultat de cette action. Au lieu de recevoir la masse-cuite dans les formes, elle est versée dans les moules de tablettes qui, placés sur des chariots, sont directement amenés sous le réchauffoir d'emplissage (J. ROUBERTY, Manuel de sucrerie, 1922, page 99 ). Par métaphore. Le talon est si haut que l'aplomb manque; plus de base. Et d'autre part on rembourre le mollet, emplissage philosophique flasque (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 326 ).

« dans la cuisine, emplissait le logement de son odeur fétide (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 239 ). — Emploi pronominal. · réfléchi indirect.

Il crevait de faim.

Il passait les journées près du poêle de la cuisine à humer, à s'emplir les narines des maigres odeurs du rata, à espérer qu'il tomberait une miette (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 219 ). · passif.

Ils ne savent même pas faire du feu sans laisser la chambre s'emplir de fumée (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Une Fille du régent, 1846, I, 1, page 151 ). — Par analogie.

Elle s'occuperait du ménage; elle emplirait toute la maison de sa gentillesse et de sa gaieté (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 35 ).

Il emplissait de bruit le village (FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser du lépreux, 1922, page 167 ). — En particulier.

Recouvrir une surface de quelque chose.

Un gros volume noir, lourd, dont le pasteur de Fontanin avait empli les marges de signes et de références (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936 page 651. 3.

Au figuré.

[Le contenu est d'ordre psychologique; le contenant désigne une personne ou une partie d'une personne] Ce vers, gravé dans la pierre (...) m'eût empli d'une émotion infinie (PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 230 ). — Emploi pronominal réfléchi.

Le monde navrant s'étend devant mes yeux désespérés; et je regarde et je m'emplis de honte! (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1901, page 224 ). B.— [C'est le sujet qui exprime le contenu; l'objet direct désigne le contenant] Occuper entièrement ou abondamment un espace déterminé.

La poussière emplissait les yeux continuellement (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Partie de campagne, 1881, page 372 ).

L'herbe emplit les sentiers que suivaient les mulets (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 855 ).

Le peuple à genoux emplissait l'église natale (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 161 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Ses yeux s'emplirent de larmes (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1050 ).

Les rues s'emplissent d'ouvrières en cheveux (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 443 ). — Par analogie.

[Le temps étant assimilé à l'espace] Occuper son temps par un grand nombre d'activités.

La continuelle agitation de ses espérances emplissait (...) ses heures sans qu'elle les sentit passer (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 86 ).

Il emplit de tant d'événements une pauvre journée de vingt-quatre heures (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 160 ). — Au figuré.

Les émotions qui emplirent le coeur de Gérard sont trop vives pour être décrites (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 84 ).

Le coeur empli d'espérance et de crainte (CHARLES- MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, 1874, page 48 ). C'est une joie qui emplit les coeurs et gagne tout le trottoir (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 251 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe 2. »

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