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Dictionnaire en ligne: EMPOIGNE, substantif féminin.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPOIGNE, substantif féminin. A.— [Correspond à empoigner A 1] Saisie vigoureuse à pleine main ou à bras-le-corps. Les mains voisinaient, les bouches se rencontraient (...) et de temps en temps, dans des embrassades à pleine empoigne, résonnaient des baisers goulus (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 201 ). B.— [Correspond à empoigner B] Foire d'empoigne. Lieu de luttes, de rivalités où l'on essaie par tous les moyens d'obtenir ce que l'on désire. On courait piller à Calais les stocks américains (...). On signait un bon et cela suffisait. Une espèce de vaste foire d'empoigne et l'absolution générale de tous les péchés (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 466 ). · Synonymes : lutte, rivalité. C'est sur cela qu'ils [les Allemands] ont compté afin qu'il y ait entre les déportés, cette lutte, cette foire d'empoigne (PAUL VIALAR, La Haute-mort, 1951, page 338 ). — Acheter quelque chose à la foire d'empoigne. La voler. Et il lui demanda furieusement d'où venaient ces rubans. Hein? C'était sur le dos qu'elle avait gagné ça! ou bien elle les avait achetés à la foire d'empoigne? (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 723) : Ø LAPLOTTE. — Du tabac fin! Où c'est que t'as eu ça? FRICOT. — Je l'ai acheté. LAPLOTTE. — À la foire d'empoigne, au moins. (Ils rient). GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Gaîtés de l'Escadron, 1886, II, 2, page 21. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7. Forme dérivée du verbe "empoigner" empoigner EMPOIGNER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. a) Saisir vivement dans son poing; tenir fermement quelqu'un ou quelque chose. Je vous empoigne par le fond de la culotte, et je vous envoie par cette croisée voir les poules (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Boubouroche, 1893, II, 3, page 70 ). Il saisit le plat comme on empoigne un sabre (PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 72) : Ø 1. Il empoigna la rampe et fut saisi d'un frémissement dans lequel se mêlaient un trouble sincère et une certaine exagération comédienne. GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 19. b) En particulier, vieilli. Mettre en état d'arrestation. Le major traverse au pas accéléré le dortoir, sacrant, menaçant de nous faire tous empoigner et coller au bloc (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soirées de Médan, Sac au dos, 1880, page 118 ). 2. Par extension. a) Prendre, saisir. Celui qui se laisse empoigner par ses instincts naturels est perdu. Il redevient inconscient (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 225 ). Et madame de Bonmont songeait : — Il a encore empoigné une forte culotte au bac (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 107 ). — En particulier, familier. Contracter un mal, une maladie (notamment vénérienne) : Ø 2.... puis, après de sages réflexions, elle [la domestique] l'avait gardée, préférant que le galopin eût une maîtresse chez elle, une fille propre qui ne serait jamais un embarras. Au-dehors, on ne sait pas ce qu'un jeune homme peut empoigner, quand il commence trop jeune. ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 351. b) Au figuré. Saisir, émouvoir fortement. Je m'acharne à mon roman parisien, qui ne vient pas du tout (...) Aucune scène capitale ne surgit, ça ne m'empoigne pas (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1863, page 319 ). Ce qui suivit acheva d'empoigner la salle [de théâtre] (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1119 ). B.— Emploi pronominal réfléchi ou réciproque. 1. En venir aux mains; se colleter. Les deux garçons s'empoignèrent, mais la bataille fut courte (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 288 ). Toutes deux (...) se sont observées comme deux lutteuses qui s'apprêtent à s'empoigner (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 157 ). 2. Par extension. Se quereller : Ø 3.... elle s'empoigne avec la tante, à propos de l'argent qu'elle devait envoyer, et dont l'autre n'a jamais vu un sou... ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1472. Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé empoignable, adjectif. « susceptible d'empoigner » au sens figuré (supra A 2 b). Porel énonce qu'au théâtre, les scènes empoignables, lorsqu'elles sont écourtées, sont toujours dangereuses, que l'auteur n'a pas le temps et la place d'y défendre ses idées (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 500). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 750. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 238, b) 1 516; XXe. siècle : a) 1 851, b) 1 059.

« (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 225 ).

Et madame de Bonmont songeait : — Il a encore empoigné une forte culotte au bac (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 107 ). — En particulier, familier.

Contracter un mal, une maladie (notamment vénérienne) : Ø 2....

puis, après de sages réflexions, elle [la domestique] l'avait gardée, préférant que le galopin eût une maîtresse chez elle, une fille propre qui ne serait jamais un embarras.

Au-dehors, on ne sait pas ce qu'un jeune homme peut empoigner, quand il commence trop jeune. ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 351. b) Au figuré.

Saisir, émouvoir fortement.

Je m'acharne à mon roman parisien, qui ne vient pas du tout (...) Aucune scène capitale ne surgit, ça ne m'empoigne pas (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1863, page 319 ).

Ce qui suivit acheva d'empoigner la salle [de théâtre] (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1119 ). B.— Emploi pronominal réfléchi ou réciproque. 1.

En venir aux mains; se colleter.

Les deux garçons s'empoignèrent, mais la bataille fut courte (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 288 ).

Toutes deux (...) se sont observées comme deux lutteuses qui s'apprêtent à s'empoigner (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 157 ). 2.

Par extension.

Se quereller : Ø 3....

elle s'empoigne avec la tante, à propos de l'argent qu'elle devait envoyer, et dont l'autre n'a jamais vu un sou... ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1472. Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé empoignable, adjectif.

« susceptible d'empoigner » au sens figuré (supra A 2 b).

Porel énonce qu'au théâtre, les scènes empoignables, lorsqu'elles sont écourtées, sont toujours dangereuses, que l'auteur n'a pas le temps et la place d'y défendre ses idées (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 500). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 750.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 238, b) 1 516; XXe. siècle : a) 1 851, b) 1 059. 2. »

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