Dictionnaire en ligne: EMPOURPRER, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: EMPOURPRER, verbe transitif. Colorer de pourpre, de rouge. A.— [Sous l'effet de phénomènes naturels, accidentels] Reflets d'un incendie empourprant l'horizon. Synonymes : embraser, rougir. À l'orient quelques nuages longs que le soleil empourpre. Vers l'ouest, ciel et lac sont d'une même couleur de perle (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 700 ). Lorsque les derniers rayons du soir empourprent cette bande de sapins qui saluent mon ascension (JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 98 ). — Emploi pronominal à sens passif. Devenir pourpre. L'horizon s'empourpre des lueurs d'un incendie. Synonymes : rougeoyer, s'embraser. C'est de sang, pour vous, qu'il se colore, le couchant, lorsqu'il s'empourpre! (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1891, page 83 ). Au premier plan cette petite résidence dont les fenêtres, ce soir, s'empourprent (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 49 ). B.— [En parlant de personnes, en particulier du visage] La colère; la honte, la fureur, la confusion empourpre le visage de quelqu'un; un flot de sang empourpre la face de quelqu'un; le bonheur, la pudeur, un sujet délicat, un regard direct empourpre les tempes de quelqu'un. Brunet sent que la chaleur lui empourpre les joues (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 271 ). Les oeillets de la pudeur empourpraient légèrement le jasmin de son teint (ALBERT CAMUS, Le Chevalier d'Olmedo, 1957, 3e. journée, 8, page 794) : Ø David ne répondit pas, mais détournant un visage que l'irritation empourprait, il s'éloigna de quelques pas. JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 168. — Emploi pronominal à sens passif. S'empourprer d'orgueil, de colère, de honte; les joues, le front, les oreilles, les tempes, le teint de quelqu'un s'empourprent. Laure sentit son visage s'empourprer tout entier jusqu'à la racine de ses cheveux d'acajou (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 108 ). Quand un garçon tarde à prendre la commande, Charles Schweitzer s'empourpre de colère patriotique (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 26 ). Remarque : On rencontre dans la documentation empourprement, substantif masculin, avec la signification de rougeur. Les joues de René (...) se couvrirent sans qu'on sût pourquoi d'un magnifique empourprement (GEORGES COURTELINE, Femmes d'amis, Flore de cire, 1926, page 93). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 205. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 93, b) 507; XXe. siècle : a) 388, b) 285.