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Dictionnaire en ligne: EMPRUNTER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMPRUNTER, verbe transitif. A.— [Le sujet désigne une personne; le complément d'objet désigne une chose concrète; le verbe peut être suivi d'un complément secondaire introduit par de (vieilli) ou par à, désignant la personne à qui on emprunte] Recevoir à titre de prêt. Emprunter de quelqu'un (Dictionnaire de l'Académie Française.) Elle n'avait point de robe. Sa mère emprunta une robe rayée, un fichu, une coiffe de dentelle à la citoyenne Blaise (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 254 ). Je lui rendais les livres que je lui avais empruntés, il m'en prêtait d'autres (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 201) : Ø 1. J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1125. — En particulier. [Le complément d'objet désigne une somme d'argent] La question entre nous (...) se réduit à savoir si je vous présente des garanties suffisantes pour la somme que je viens vous emprunter (HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 410 ). J'ai emprunté de mon oncle dix mille francs (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). Disraëli (...) prêtait à des amis de l'argent emprunté pour eux et qu'ils ne lui rendaient jamais (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1928, page 103 ). · [Avec un complément introduit par sur, désignant un gage, une garantie] Remboursement (...) des sommes que nous avons empruntées sur les titres de Joseph et de Ferdinand (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 13 ). · emploi absolu. Être obligé d'emprunter. Il entra dans la voie terrible des usures; il emprunta aux pires bourgeois, hypothéqua ses châteaux, aliéna ses terres (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 78 ). Pour reconstruire (...) tout ce qui avait été détruit (...) on avait dû continuellement emprunter, dévaluer la monnaie, renoncer aux dépenses de modernisation (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 235) : Ø 2. Donnez vos bronzes à Christie qui les vendra, et empruntez sans crainte. Les bronzes et mes diamants payeront pour le voyage. Sur cette certitude vous pouvez emprunter de l'évêque. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1793, page 156. [Avec un complément introduit par sur, désignant un gage, une garantie] On ne la mange pas, la terre! (...) j'ai emprunté dessus, parce que c'est ma façon à moi, d'y faire pousser des pièces de cent sous (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 330 ). B.— Au figuré. 1. Vieilli ou littéraire. [Le sujet désigne une personne ou une manifestation d'une personne; le complément d'objet désigne un attribut, une manifestation d'une personne; le verbe est suivi d'un complément secondaire introduit par de (vieilli) ou par à, désignant la personne ou la chose à qui on emprunte] Recevoir, tenir de. Ce raisonnement emprunte de la circonstance présente une nouvelle force (Dictionnaire de l'Académie française. ). Les magistrats empruntent leur autorité du pouvoir qui les institue (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). Cette huile sacerdotale et royale qui nous confère notre éminence de chrétiens (...), cette huile à qui nous empruntons notre nom qui propre ment est « oints » (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page 264) : Ø 3.... lorsqu'une classe n'est pas encore prête historiquement, (...) lorsque sa révolution empruntant sa force du mouvement ennemi n'est encore qu'une révolution parasitaire, elle ne peut se promettre quelque succès que si elle tient la révolution ouverte et « en permanence »... JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page XX. — En particulier. [Le complément d'objet désigne la lumière] Tous les Tartares en général ont le plus grand respect pour le soleil; ils le regardent comme le pere de la lune, qui emprunte de lui sa lumière (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 22 ). 2. Prendre quelque chose pour se l'approprier, pour l'utiliser ou pour l'imiter. a) [Le sujet désigne une personne; le complément d'objet désigne un attribut, une manifestation d'une personne; le complément secondaire introduit par de (vieilli) ou par à (ou le complément du nom du complément d'objet) désigne une personne ou une manifestation d'une personne] Emprunter l'apparence, la manière de penser de quelqu'un. L'état royal emprunta à l'inquisition beaucoup de ses procédés et suivit presque toujours ses principes (GEORGES SOREL, Reflexions sur la violence, 1908, page 147 ). Steeny n'est qu'un faux nom, un sobriquet emprunté par Michelle à son roman anglais favori (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1355) : Ø 4.... je n'éprouve qu'un sentiment très pénible devant ces modernes églises gothiques, bâties par un architecte en redingote, rajustant des fragments de dessins empruntés aux vieux temples. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 192. — En particulier. [Le complément d'objet désigne un fait de langue ou de discours] · CRITIQUE LITTÉRATURE. [Le complément d'objet désigne un procédé, un fait littéraire] Emprunter un exemple, une tournure, un personnage à un auteur, à une oeuvre; emprunter une comparaison à la mythologie. Je serais tenté de croire que Schiller a emprunté le beau caractère de Max Piccolomini (...) de celui du comte Maximilien de Wallstein (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, page 196 ). Paris est vide, il n'y a pas d'idées à emprunter, et j'ai la tête trop malade pour en trouver dans mon propre fonds (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Boigne, 1870, page 166) : Ø 5. Paris n'a pas été capable de créer un schème dramatique nu, populaire, original : au XVIIe. et au XVIIIe. siècles il a emprunté Arlequin et Polichinelle à l'Italie, au Guignol à Lyon, au XIXe. Ubu aux collégiens de Rennes. ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 172. · LINGUISTIQUE. [Le sujet et le complément secondaire désignent une langue; le complément d'objet désigne une unité de langage en particulier un mot] Soulager les mots empruntés au grec de leurs vaines lettres parasites (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 60) : Ø 6. Très peu de mots marins appartiennent au français d'origine; ils ont été empruntés aux langues germaniques et scandinaves, au provençal, à l'italien... RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899 page 90. · [Le complément d'objet désigne un nom, une dénomination] On a souvent noté que les noms des instruments de force ou des bois de charpente sont empruntés aux animaux (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899 page 174) : Ø 7. Ils nous montrèrent encore et le pic de l'Épée, et plusieurs autres auxquels ils donnent des noms le plus souvent empruntés de leurs ustensiles, de leurs armes, ou de la configuration des lieux les plus frappants. JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 272. b) [Le sujet, le complément d'objet et le complément secondaire désignent une chose abstraite] De midi à 3 h, c'est l'heure creuse et calme où le jour emprunte à la nuit son silence (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 934 ). Le sentiment emprunte à l'instinct son masque et son langage, mais n'épouse ses formes que pour mieux libérer son contenu (JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 101) : Ø 8.... les apparences du malheur sont si fréquemment empruntées par la ruse et l'artifice, qu'on est porté à se mettre en garde contre des formes si souvent trompeuses. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 195. c) Rare, recherché ou style précieux. [Le sujet désigne une personne ou une chose; le complément d'objet désigne une chose concrète; le verbe est suivi d'un complément secondaire introduit par à, désignant la chose à qui on emprunte] Des villages et même des villes, dans les contrées sèches de Chaldée (...) ont emprunté exclusivement à l'argile et aux briques crues leurs matériaux (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 153 ). Des poisons variés qu'il avait empruntés à son arsenal de chimiste (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 34) : Ø 9. La porte, bâtie de trois morceaux de planches vermoulues évidemment empruntées aux débris du plancher de la cabane supérieure, n'avait d'autre serrure qu'un loquet de bois... ALPHONSE DE LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, page 411. 3. [Le sujet désigne une personne; le complément d'objet désigne un attribut, une manifestation d'une personne] Avoir recours à, utiliser occasionnellement. Emprunter le langage de la raison. Je suis même obligé d'emprunter la main d'un secrétaire pour vous répondre (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Correspondance, tome 1, 1789-1824, page 306) : Ø 10.... comme tous les mystiques, ces philosophes parlent volontiers d'une naissance de Dieu en notre âme ou, pour emprunter le langage significatif de Claudel, d'une co-naissance de Dieu et de notre âme. ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 51. — Par extension, style recherché. · [Le complément d'objet désigne une voie de communication] Emprunter une rue. L'itinéraire de Marco Polo, empruntant les vallées et les cols (JEAN GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, page 105 ). Louis VII, renonçant à poursuivre sa route par terre jusqu'en Syrie, décida d'emprunter la voie de mer (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 169 ). · [Le complément d'objet désigne un moyen de transport] J'ai décidé d'emprunter le train de 11 h 09 (GEORGES BERNANOS, La Joie, 1929, page 708 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 507. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 506, b) 1 857; XXe. siècle : a) 1 858, b) 2 156.

« emprunte] Recevoir, tenir de.

Ce raisonnement emprunte de la circonstance présente une nouvelle force (Dictionnaire de l'Académie française.

).

Les magistrats empruntent leur autorité du pouvoir qui les institue (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878).

Cette huile sacerdotale et royale qui nous confère notre éminence de chrétiens (...), cette huile à qui nous empruntons notre nom qui propre ment est « oints » (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page 264) : Ø 3....

lorsqu'une classe n'est pas encore prête historiquement, (...) lorsque sa révolution empruntant sa force du mouvement ennemi n'est encore qu'une révolution parasitaire, elle ne peut se promettre quelque succès que si elle tient la révolution ouverte et « en permanence »... JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page XX. — En particulier.

[Le complément d'objet désigne la lumière] Tous les Tartares en général ont le plus grand respect pour le soleil; ils le regardent comme le pere de la lune, qui emprunte de lui sa lumière (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 22 ). 2.

Prendre quelque chose pour se l'approprier, pour l'utiliser ou pour l'imiter. a) [Le sujet désigne une personne; le complément d'objet désigne un attribut, une manifestation d'une personne; le complément secondaire introduit par de (vieilli) ou par à (ou le complément du nom du complément d'objet) désigne une personne ou une manifestation d'une personne] Emprunter l'apparence, la manière de penser de quelqu'un.

L'état royal emprunta à l'inquisition beaucoup de ses procédés et suivit presque toujours ses principes (GEORGES SOREL, Reflexions sur la violence, 1908, page 147 ).

Steeny n'est qu'un faux nom, un sobriquet emprunté par Michelle à son roman anglais favori (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1355) : Ø 4....

je n'éprouve qu'un sentiment très pénible devant ces modernes églises gothiques, bâties par un architecte en redingote, rajustant des fragments de dessins empruntés aux vieux temples. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 192. — En particulier.

[Le complément d'objet désigne un fait de langue ou de discours] · CRITIQUE LITTÉRATURE.

[Le complément d'objet désigne un procédé, un fait littéraire] Emprunter un exemple, une tournure, un personnage à un auteur, à une oeuvre; emprunter une comparaison à la mythologie.

Je serais tenté de croire que Schiller a emprunté le beau caractère de Max Piccolomini (...) de celui du comte Maximilien de Wallstein (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, page 196 ).

Paris est vide, il n'y a pas d'idées à emprunter, et j'ai la tête trop malade pour en trouver dans mon propre fonds (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Boigne, 1870, page 166) : Ø 5.

Paris n'a pas été capable de créer un schème dramatique nu, populaire, original : au XVIIe.

et au XVIIIe. siècles il a emprunté Arlequin et Polichinelle à l'Italie, au Guignol à Lyon, au XIXe.

Ubu aux collégiens de Rennes. ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 172. · LINGUISTIQUE.

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