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Dictionnaire en ligne: EN-2, EM-2, élément formateur.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EN-2, EM-2, élément formateur. A.— [En construction avec un verbe de mouvement] En- du latin inde, représente le point de départ du mouvement exprimé par le verbe. 1. [Non lié] (Confer remarque 1 finale de en2 ). 2. [Lié] (Confer emmener, emporter, encourir, s'enfuir, enlever, s'ensuivre, s'envoler). Remarque : 1. En ancien français, le pronom en se construisait avec de nombreux verbes de mouvement sous la forme disjointe (confer L. FOULET, Petite syntaxe de l'ancien français, Paris, Champion, 1968, page 437) : s'en aller, s'en fuir, en mener, en porter, s'en retourner, s'en suivre, en lever... 2. Jusqu'au XVIIXVIIe. siècle, le pronom en pouvait être séparé du verbe simple : ils s'en sont fuis (BOSSUET, Excuses 2 dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ)); la justice et la paix au ciel s'en sont volées (HENRI DE RÉGNIER, Épitres I, ibidem). Dictionnaire de l'Académie Française 1694 cite encore les locutions verbales s'en aller, s'en retourner et s'en venir. Le français moderne n'utilise plus que s'en aller et s'en retourner. Les autres locutions ont disparu ou se sont soudées. B.— En- est un simple outil grammatical; il donne au verbe simple un sens, une construction différente et sa valeur est (quasi) perfective. 1. Emplois personnels : · finir quelque chose,/en finir avec quelque chose, quelqu'un. Ces longues phrases de paresseux pressé d'en finir (JULIEN GREEN, Journal, 1949, page 279 ). · imposer quelque chose/en imposer à quelqu'un. La directrice des classes supérieures, Mademoiselle Lejeune, une grande femme sèche et vive à la parole facile m'en imposait; mais je me moquais avec Zaza et quelques camarades des ridicules de nos autres professeurs (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 124 ). · pouvoir quelque chose/n'en plus pouvoir, n'en pouvoir mais. Je n'en puis plus (ANDRÉ GIDE, Journal, 1942, page 123 ). On gifle un inconnu qui n'en peut mais (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 49 ). · vouloir quelque chose/en vouloir à quelqu'un. Il m'en veut, et c'est justice, pensais-je. Pourquoi suis-je venue, puisque je ne peux pas rester? Il m'en veut, et sa rancune va nous séparer à jamais (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 322 ). · user quelque chose/en user avec quelqu'un. De faire comme s'ils n'étaient pas là, et d'en user librement avec eux (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1635 ). · prendre quelque chose, quelqu'un/s'en prendre à quelque chose, à quelqu'un. Fuir l'approche de son ravisseur qui veut s'en prendre à sa vertu? (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 324 ). Ils criaient très fort pour de petites choses, et souvent s'en prenaient à ma soeur et à moi (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 100 ). 2. Emplois impersonnels. · il en est de. Comme il en est du lait qui bout, ou de l'enfant qui pousse un cri (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 956 ). · c'en est fait de. C'en est fait de ma matinée (ANDRÉ GIDE, Journal, 1948, page 316 ). · il s'en faut de peu que. Bernal. — Votre père est un saint, ou peu s'en faut. Toutefois, je commence à comprendre que les saints devaient être un peu agaçants pour leur entourage (HENRI DE MONTHERLANT, Le Maître de Santiago, 1947, II, 3, page 636 ). Il s'en faut d'un souffle que cette intuition ne s'annihile dans le silence (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 17 ). Il s'en fallut de peu que je ne renonçasse à la littérature (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 179 ). · il en va. Il en allait tout autrement (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1461 ). Remarque : Les locutions sont caractérisées par une productivité nulle et par un antécédent, censé représenté en-, qui est vide de sens.

« · il en est de.

Comme il en est du lait qui bout, ou de l'enfant qui pousse un cri (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 956 ). · c'en est fait de.

C'en est fait de ma matinée (ANDRÉ GIDE, Journal, 1948, page 316 ). · il s'en faut de peu que.

Bernal.

— Votre père est un saint, ou peu s'en faut.

Toutefois, je commence à comprendre que les saints devaient être un peu agaçants pour leur entourage (HENRI DE MONTHERLANT, Le Maître de Santiago, 1947, II, 3, page 636 ).

Il s'en faut d'un souffle que cette intuition ne s'annihile dans le silence (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 17 ).

Il s'en fallut de peu que je ne renonçasse à la littérature (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 179 ). · il en va.

Il en allait tout autrement (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1461 ). Remarque : Les locutions sont caractérisées par une productivité nulle et par un antécédent, censé représenté en-, qui est vide de sens. 2. »

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