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Dictionnaire en ligne: ENDURCIR, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENDURCIR, verbe transitif. A.— Domaine du toucher, vieux, rare. Durcir progressivement, rendre physiquement plus résistant, plus solide. (Quasi-)synonymes : durcir; antonymes : amollir, assouplir, attendrir. [Les contrées] où une carapace calcaire, une croûte latéritique (...) ont endurci et stérilisé la surface (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 13 ). — [En particulier l'objet désigne la peau, les muscles, les tissus] Rendre plus épais, plus rugueux, plus racorni. La peau noircie par le soleil et endurcie par les intempéries de l'air (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 95 ). Ces ampoules qui finalement endurcissent les tissus (JACQUES AUDIBERTI, Quoat-Quoat, 1946, 2e. tableau, page 66 ). — Emploi pronominal à sens passif. Tout le tissu graisseux et cellulaire s'empâte; quelquefois même il s'endurcit au point de gêner toutes les fonctions (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 56 ). B.— Domaine de la sensibilité physique et/ou morale. Rendre plus endurant à la fatigue, au mal, à une épreuve morale. Synonymes : aguerrir, fortifier, tremper. Essaie plutôt, si tu peux, d'endurcir ta patience et ton courage. Habitue-toi à subir convenablement ce qui est nécessaire (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 267 ). Le nomadisme endurcit le corps par l'adaptation constante qu'il réclame (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 82) : Ø 1. Bien qu'ils eussent un tempérament solide, Pécuchet voulait comme un Spartiate les endurcir encore, les accoutumer à la faim, à la soif, aux intempéries, et même qu'ils portassent des chaussures trouées afin de prévenir les rhumes. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 152. — Endurcir + complément d'objet direct + complément prépositionnel. · Endurcir quelqu'un à quelque chose. C'est dans ton intérêt que nous te battrons, afin de t'endurcir aux coups (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 108 ). Plutarque dit (...) qu'il faut endurcir son âme à la douleur et son estomac à la faim (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, La Reine Margot, 1847, I, 6, page 14 ). Emploi passif. On sait qu'il n'avait plus de souliers, mais ses pieds nus étaient endurcis aux rochers (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 351 ). Endurci aux rigueurs canadiennes (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 98 ). · Endurcir quelqu'un contre quelque chose (plus rare). Comme ces peuples barbares qui plongeoient leurs enfans dans les fleuves, pour les endurcir contre les fatigues de la vie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 187 ). — Emploi pronominal réfléchi. · En emploi absolu. Ils [les enfants spartiates] couchent sur un tas de roseaux (...) un futur soldat doit s'endurcir (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 186) : Ø 2.... il partait de nuit, il faisait nuit quand il rentrait, mais l'habitude est vite prise. On sent moins la chaleur, on souffre moins du froid. (...) Aimé, avec le temps, s'était plutôt fortifié. Il s'était hâlé, bruni au soleil, et endurci sous les averses. CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 25. · S'endurcir à quelque chose. Il (...) semblait (...) d'une faible complexion; mais (...) à l'épreuve des grandes fatigues dans les Alpes, (...) [il] s'y était endurci (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 1072 ). · S'endurcir contre quelque chose (vieux). Quand les peuples du nord bravent les inconvénients de leur climat, ils s'endurcissent singulièrement contre tous les genres de maux (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 1, 1810, page 53 ). Il se retrempoit (...) dans ses malheurs passés, pour s'endurcir contre son malheur présent (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 429 ). C.— Domaine de l'affectivité ou du comportement moral et spirituel. 1. [Le complément d'objet direct désigne une personne ou un attribut de la personne, tel que le coeur, l'âme] Rendre progressivement moins accessible ou inaccessible à des sentiments humains (sympathie, bienveillance, bonté, tendresse, douceur, pitié, etc.). (Quasi-)synonymes : dessécher, fermer, racornir, refroidir; antonymes : adoucir, attendrir, émouvoir, toucher. Assez bon pour que le mal dont il souffre n'endurcisse pas son coeur contre ceux qui le lui causent (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 188) : Ø 3. Peut-être (...), si je lui parle, se laissera-t-il fléchir. Il est bon, il est tendre. Si la politique ne l'avait pas endurci, s'il n'avait pas subi l'influence des Jacobins, il n'aurait point eu de ces sévérités qui m'effraient... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 226. — Par analogie. [L'objet désigne un animal] Ses épreuves cruelles n'endurcissent pas son coeur; elle [l'alouette] reste bonne autant que gaie, sociable et confiante (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 199 ). — emploi absolu. Les plaisirs épars qui endurcissent, (...) Les poursuites mondaines qui dissipent et dessèchent (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 141 ). — Emploi pronominal. · Devenir dur ou plus dur, moins humain, dans ses sentiments, dans son comportement. Le coeur de la malheureuse fillette (...) avait donc résorbé silencieusement ses peines, sans avoir jamais pu se barricader ni s'endurcir (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 31) : Ø 4. Mais, après ces longues alertes, il semblait que le coeur de chacun se fût endurci et tous marchaient ou vivaient à côté des plaintes comme si elles avaient été le langage naturel des hommes. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1308. · S'endurcir dans + substantif abstrait. S'enferrer dans (une façon de penser ou d'agir), s'opiniâtrer dans, s'obstiner (à vivre) dans, sans en éprouver de remords. S'endurcir dans le mal, dans le crime. Loin d'être rentré dans le giron de l'« absolutisme », je me suis endurci dans ma faute constitutionnelle (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page XXXIX. ). Il s'y endurcit [dans l'action indépendante] d'autant plus, avec l'opiniâtreté du superbe qui ne consent point à s'infliger un démenti ni à s'avouer même secrètement son tort (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 364 ). Remarque : 1. La forme passive (être) endurci dans (le mal, le crime) a le même sens. La noirceur d'âme d'un scélérat endurci dans le crime (MARAT, Pamphlets, Charlatans moderne, 1791, page 285). Tu es un stoïcien, non pas endurci, entêté, obstiné dans son point de vue; mais un stoïcien d'instinct (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 252). 2. On rencontre dans la documentation une construction avec un complément circonstanciel où dans signifie « parmi ». On s'endurcit dans la société des gens durs et froids (DELACROIX, Journal, 1853, page 39). 2. [Le complément d'objet direct désigne un inanimé abstrait] Rendre plus dur, plus sec. Antonyme : adoucir. Dès lors, elle eut une fermeté sereine, mais que l'habitude n'endurcit point (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Soeur Philomène, 1861, page 136 ). D.— RELIGION JUDÉO-CHRÉTIENNE. 1. [Le sujet désigne Dieu] Abandonner à lui-même, par une épreuve, l'homme ou le peuple qui s'est séparé de Dieu, qui refuse de se convertir, de s'ouvrir à la Grâce. Dieu endurcit le coeur des pécheurs; Dieu avait endurci le coeur de Pharaon (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). [Par référence à l'Exode, passim, à Isaïe 6/9 et à saint Paul, Romains 9/18] Dieu fait miséricorde à qui il veut, il endurcit qui il veut. C'est par cette ignorance, par ces ténèbres qu'il [Israël] fut le peuple élu. Ainsi peut-on comprendre la parole d'Isaïe : « J'ai endurci leur coeur pour qu'ils n'entendent pas ma parole » (SIMONE WEIL, La Pesanteur et la Grâce, 1943, page 168) : Ø 5. Le pire, c'est la perfidie avec laquelle ce dieu envoie son prophète pour aveugler les hommes, afin d'avoir une raison pour les faire souffrir. « Va, endurcis le coeur de ce peuple, bouche ses yeux et ses oreilles, de peur qu'il ne comprenne, qu'il ne se convertisse et ne recouvre la santé. (...) » ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 998. — Emploi passif. Je pense à l'apostrophe d'Isaïe encore, au rebelle : « Sachant que tu es endurci, et que ton col est une barre de fer, et que tu as un front d'airain... » (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 179 ). — emploi absolu. Quand Dieu endurcit, il n'est pas source mais juge du péché (Vocabulaire de théologie biblique. 1970, au mot endurcissement. ). 2. [Le sujet désigne le pécheur] Fermer au repentir, à l'action de la Grâce. L'épreuve n'est pas toujours une bénédiction. Il y a des âmes qu'elle endurcit (HORACE MONOD, Sermons, 1911, page 240 ). — Emploi pronominal. Perdre progressivement le sens de Dieu, l'aptitude du discernement spirituel, se fermer à l'action de la grâce. · [Avec ellipse du pronom] Ne laissez pas endurcir votre coeur; car au-dessus du malheur d'être coupable, il y a encore le malheur de ne pas se repentir (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 1, 1805, page 189 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 105.

« (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 186) : Ø 2....

il partait de nuit, il faisait nuit quand il rentrait, mais l'habitude est vite prise.

On sent moins la chaleur, on souffre moins du froid.

(...) Aimé, avec le temps, s'était plutôt fortifié.

Il s'était hâlé, bruni au soleil, et endurci sous les averses. CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 25. · S'endurcir à quelque chose.

Il (...) semblait (...) d'une faible complexion; mais (...) à l'épreuve des grandes fatigues dans les Alpes, (...) [il] s'y était endurci (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 1072 ). · S'endurcir contre quelque chose (vieux).

Quand les peuples du nord bravent les inconvénients de leur climat, ils s'endurcissent singulièrement contre tous les genres de maux (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 1, 1810, page 53 ).

Il se retrempoit (...) dans ses malheurs passés, pour s'endurcir contre son malheur présent (FRANÇOIS- RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 429 ). C.— Domaine de l'affectivité ou du comportement moral et spirituel. 1.

[Le complément d'objet direct désigne une personne ou un attribut de la personne, tel que le coeur, l'âme] Rendre progressivement moins accessible ou inaccessible à des sentiments humains (sympathie, bienveillance, bonté, tendresse, douceur, pitié, etc.).

(Quasi-)synonymes : dessécher, fermer, racornir, refroidir; antonymes : adoucir, attendrir, émouvoir, toucher.

Assez bon pour que le mal dont il souffre n'endurcisse pas son coeur contre ceux qui le lui causent (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 188) : Ø 3.

Peut-être (...), si je lui parle, se laissera-t-il fléchir.

Il est bon, il est tendre.

Si la politique ne l'avait pas endurci, s'il n'avait pas subi l'influence des Jacobins, il n'aurait point eu de ces sévérités qui m'effraient... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 226. — Par analogie.

[L'objet désigne un animal] Ses épreuves cruelles n'endurcissent pas son coeur; elle [l'alouette] reste bonne autant que gaie, sociable et confiante (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 199 ). — emploi absolu.

Les plaisirs épars qui endurcissent, (...) Les poursuites mondaines qui dissipent et dessèchent (CHARLES- AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 141 ). — Emploi pronominal. · Devenir dur ou plus dur, moins humain, dans ses sentiments, dans son comportement.

Le coeur de la malheureuse fillette (...) avait donc résorbé silencieusement ses peines, sans avoir jamais pu se barricader ni s'endurcir (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 31) : Ø 4.

Mais, après ces longues alertes, il semblait que le coeur de chacun se fût endurci et tous marchaient ou vivaient à côté des plaintes comme si elles avaient été le langage naturel des hommes. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1308. · S'endurcir dans + substantif abstrait.

S'enferrer dans 2. »

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