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Dictionnaire en ligne: ENFANTER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENFANTER, verbe transitif. Littéraire. A.— [Le sujet désigne généralement une femme] 1. Donner le jour à (un enfant), mettre au monde. Synonyme usuel : accoucher de. Un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la course, (...) de femelles lasses d'enfanter des meurt-de-faim (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1435 ). — emploi absolu. En condamnant la femme à enfanter avec douleur, Dieu lui a donné une force invincible contre la peine (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 286 ). Regarder, dans les logis du quartier pauvre, travailler, agoniser, mourir les hommes, travailler, pleurer, enfanter les femmes, naître ou jouer les enfants (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 213 ). — Par extension. Enfanter à.. Faire naître à. Les enfanter à la vie, à la religion, à la vertu, pour elle, ce n'était pas assez, elle voulait les enfanter aussi au bonheur (ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 22 ). 2. Par analogie. a) [Le sujet et l'objet désignent un animal femelle] Donner le jour à. Synonyme usuel : mettre bas. — emploi absolu. Pour la mère elle-même, dans la plupart des espèces d'insectes, la condamnation est la même. Elle aimera, enfantera, et bientôt elle en mourra (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 43 ). Nonoche [la chatte] aux trois couleurs avait enfanté l'avant-veille, Bijou, sa fille (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 81 ). b) [Le sujet et l'objet désignent une plante] Produire son fruit. — emploi absolu. Les germes circulent en se cherchant, et la vigne enfante (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 113 ). 3. Rare. [Le sujet désigne un homme] Faire un enfant (à une femme). Saclas, prince des ténèbres, pour enfermer les particules divines qu'il avait mangées, imagina la génération, et s'approchant de sa femme, il lui enfanta deux enfants, Adam et Ève (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 258 ). B.— Au figuré. 1. [Le sujet désigne une entité abstraite généralement personnifiée] Donner le jour à, faire naître. Synonyme : produire. La terre, dans sa fécondité première, enfanta les hommes (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 10 ). Les ruines de la ville qui enfanta Marseille (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 334 ). Nietzsche prétend que la France a un génie femelle : elle enfante les idées et ne les engendre pas (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1899, page 350 ). Il faut aimer la couleur rouge, et les vins qu'enfante le Rhône sur ses bords sonores (PAUL-JEAN TOULET, Almanach des trois impostures, 1920, page 132 ). — Emploi pronominal réfléchi. Lui [le capital] (...) se nourrit, s'engraisse, s'enfante tout seul, dans une caisse (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 24 ). 2. [Le sujet désigne un inanimé abstrait] Avoir pour conséquence. Synonymes : causer, entraîner. Le crédit enfante une société inquiète (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 241 ). Toutes les misères que la guerre nous enfante (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 109 ). 3. [Le sujet désigne une personne ou son activité intellectuelle] a) Produire, par son travail, une réalité jusque-là inexistante : Ø 1. Ces champs, ces vignes, ces prés enfin, enfantés pour ainsi dire par ses mains, sortis de lui, non seulement de ses sueurs, mais encore de son esprit. Il les avait façonnés à son idée, à force de temps et de volonté. Les belles récoltes de maintenant étaient son ouvrage au moins autant que celui du soleil. Il tenait à sa terre comme à une créature humaine... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 155. b) En particulier. domaine de la création (littéraire). Produire une oeuvre (littéraire). Chaque tête enfantoit un projet et s'efforçoit de le faire adopter aux autres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 2, 1797, page 25 ). Je renonce à t'enfanter, livre infécond (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire. 1904, page 24 ). — emploi absolu. Du premier mot au dernier, Balzac travaille et enfante. C'est comme une épopée, un géant aperçu dans sa forge (ÉMILE ZOLA, Les Romanciers naturalistes, Honoré de Balzac, 1881, page 24 ). — Emploi pronominal à sens passif. Je te confie le plus grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d'années incalculable (ALFRED DE MUSSET, Fantasio, 1834, II, 4, page 237) : Ø 2. Ne faut-il pas avoir tout senti pour tout rendre? Et sentir vivement, n'est-ce pas souffrir? Aussi les poésies ne s'enfantent-elles qu'après de pénibles voyages entrepris dans les vastes régions de la pensée et de la société. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 104. Remarque : La documentation atteste a) Enfanté, ée, en emploi adjectival. On se trouve en présence de l'oeuvre enfantée (Romain Rolland, Jean-Christophe, Révolte, 1907, page 509). b) Enfanteur, substantif masculin, rare. Celui qui enfante. Shakespeare, enfanteur de monstres (Idem, ibidem, Maison, 1909, page 998). c) Enfantrouver, verbe transitif, par plaisanterie Abandonner un enfant, en faire un enfant trouvé. Il naissait là de petits êtres. Thérèse les enfantait, Jean-Jacques les enfantrouvait (Victor Hugo, Les Misérables, tome 1, 1862, page 791). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 743. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 1717, b) 958; XXe. siècle : a) 783, b) 705.

« — Emploi pronominal réfléchi.

Lui [le capital] (...) se nourrit, s'engraisse, s'enfante tout seul, dans une caisse (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 24 ). 2.

[Le sujet désigne un inanimé abstrait] Avoir pour conséquence.

Synonymes : causer, entraîner.

Le crédit enfante une société inquiète (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 241 ).

Toutes les misères que la guerre nous enfante (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 109 ). 3.

[Le sujet désigne une personne ou son activité intellectuelle] a) Produire, par son travail, une réalité jusque-là inexistante : Ø 1.

Ces champs, ces vignes, ces prés enfin, enfantés pour ainsi dire par ses mains, sortis de lui, non seulement de ses sueurs, mais encore de son esprit.

Il les avait façonnés à son idée, à force de temps et de volonté.

Les belles récoltes de maintenant étaient son ouvrage au moins autant que celui du soleil.

Il tenait à sa terre comme à une créature humaine... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 155. b) En particulier.

domaine de la création (littéraire). Produire une oeuvre (littéraire).

Chaque tête enfantoit un projet et s'efforçoit de le faire adopter aux autres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 2, 1797, page 25 ).

Je renonce à t'enfanter, livre infécond (CHARLES GUÉRIN, Le Coeur solitaire.

1904, page 24 ). — emploi absolu.

Du premier mot au dernier, Balzac travaille et enfante.

C'est comme une épopée, un géant aperçu dans sa forge (ÉMILE ZOLA, Les Romanciers naturalistes, Honoré de Balzac, 1881, page 24 ). — Emploi pronominal à sens passif.

Je te confie le plus grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d'années incalculable (ALFRED DE MUSSET, Fantasio, 1834, II, 4, page 237) : Ø 2.

Ne faut-il pas avoir tout senti pour tout rendre? Et sentir vivement, n'est-ce pas souffrir? Aussi les poésies ne s'enfantent-elles qu'après de pénibles voyages entrepris dans les vastes régions de la pensée et de la société. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 104. Remarque : La documentation atteste a) Enfanté, ée, en emploi adjectival.

On se trouve en présence de l'oeuvre enfantée (Romain Rolland, Jean-Christophe, Révolte, 1907, page 509).

b) Enfanteur, substantif masculin, rare.

Celui qui enfante. Shakespeare, enfanteur de monstres (Idem, ibidem, Maison, 1909, page 998).

c) Enfantrouver, verbe transitif, par plaisanterie Abandonner un enfant, en faire un enfant trouvé. Il naissait là de petits êtres.

Thérèse les enfantait, Jean- Jacques les enfantrouvait (Victor Hugo, Les Misérables, tome 1, 1862, page 791). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 743.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 1717, b) 958; XXe. siècle : a) 783, b) 705. 2. »

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