Dictionnaire en ligne: ENFIELLER, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: ENFIELLER, verbe transitif. Au figuré ou par métaphore. Remplir de fiel, d'aigreur, de haine. A.— Vieux. [L'objet désigne une partie du corps] Il se rebiffe d'abord à l'idée de se laisser battre, et la rage lui enfielle l'estomac, mais le premier coup abat sa résolution (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 178 ). — Emploi pronominal réfléchi. [Le sujet désigne une partie de l'être] Il y a de telles situations où les esprits les meilleurs s'enfiellent, et où (...) on passe sa colère sur les êtres qu'on chérit le plus (JEAN RICHEPIN, Madame André, 1879, page 127 ). À lutter ainsi pendant des semaines, le coeur s'enfielle (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Les Choses voient, 1913, page 168 ). B.— Rare. [L'objet désigne une production] Délateur éternel, sale folliculaire, Enfiellant de venin sa plume atrabilaire (AMÉDÉE POMMIER, La République ou le Livre du sang, 1836, page 191 ). Méphitique et brûlante, l'atmosphère enfiellée par tant d'haleines haineuses (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 211 ). C.— Emplois comme participe passé et adjectif. Plein de fiel, d'amertume, de haine, de malveillance. Coeur, esprit enfiellé; figure, regard, sourire enfiellé; une langue, une plume enfiellée; discours enfiellés. Synonymes : haineux, malveillant, venimeux. Sensation du réveil plus enfiellée que jamais (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 380 ). Un éclair de générosité passa dans l'âme enfiellée de Petit-Claud qui essaya de tout concilier (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 599 ). À cet outrage enfiellé, le primerain, ordinairement si débonnaire eut un hérissement de fauve (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 36 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8.