Dictionnaire en ligne: ENFILER, verbe transitif.

« S'enfuir " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Spécialement.

ART MILITAIRE.

Prendre en enfilade.

Enfiler une tranchée, un navire. 2.

Emploi pronominal.

S'enfiler sous un porche.

Les eaux s'enfilaient et battaient leurs rives (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 74 ). — Au figuré, argot.

S'engager.

Ne t'enfile jamais dans cette combinaison-là; tu serais dans le seau (ARISTIDE BRUANT, Dictionnaire français-argot, 1905, page 168 ). D.— Par extension. 1.

Vieux.

Transpercer d'un coup d'épée.

Enfiler un ennemi. 2.

Vulgaire.

Pénétrer (quelqu'un) par sodomie.

Synonyme : enculer.

Ah! ça oui, les filles, il y a de la ressource, si ça ne leur plaît pas, le turbin, elles peuvent toujours se faire enfiler (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 72 ). Mon vit de marbre noir t'enfile jusqu'au coeur (JEAN GENÊT, Poèmes, 1948, page 25 ). — Emploi pronominal.

C'est les bestioles du bled qui se coursent pour s'enfiler ou se bouffer (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 207 ). 3.

Au tric-trac, vieilli.

Se faire enfiler, s'enfiler. Disposer son jeu de manière telle qu'on ne puisse jouer soi- même et qu'on soit constamment battu. 4.

Emploi pronominal indirect, populaire.

Absorber, S'enfiler un cognac, un bifteck.

Synonymes familiers : s'envoyer, se taper.

Moi je me connais un mec qui s'enfile soixante jaunes d'oeufs durs (ALAIN ROBINET, DIT MUSETTE.

Cagayous philosophe.

] , 1906, page 248) : Ø 2....

jamais elle ne trinquait avec l'un de ses clients malgré toutes les politesses que l'on pouvait lui faire, mais après (...) elle s'enfilait des rasades d'eau-de-vie. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 86. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 437 (enfilé : 112).

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 198, b) 586; XXe.

siècle : a) 854, b) 858. 2. »