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Dictionnaire en ligne: ENGOUFFRER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENGOUFFRER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Rare et littéraire. [Le sujet désigne la mer, un abîme, etc.] Attirer, précipiter dans un abîme, faire disparaître dans un gouffre. La mer boursouflait ses flots comme des monts dans le canal où nous nous trouvions engouffrés (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 357 ). Sainte mer de Rimini, sainte Adriatique, vous engouffreriez plutôt ma ville que de la laisser prendre par quiconque! (HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, II, 4, page 468 ). 2. Par analogie. [Avec l'idée de précipiter comme dans un gouffre] a) [Le complément désigne des choses concrètes] Introduire, faire disparaître; absorber. Engouffrer les bagages dans la cale. [Des alambics] fonctionnent là, engouffrant du vin comme des abîmes (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 55 ). Un jupon sale qu'Angélique n'avait pas eu le temps d'engouffrer dans son placard (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 13) : Ø 1. La descente commençait, (...) les bobines tournaient, déroulaient les câbles, (...) il retrouvait le monstre avalant sa ration de chair humaine, les cages émergeant, replongeant, engouffrant des charges d'hommes, sans un arrêt, avec le coup de gosier facile d'un géant vorace. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1583. b) En particulier, familier. [Le complément désigne des aliments] Avaler, manger avec avidité, engloutir. Pendant tout un repas, muet, engouffrant les copieuses portions qu'exigeait son estomac de lutteur (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 905 ). Il engouffra un déjeuner sans pain (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 136 ). — emploi absolu. Ce qu'elle pouvait engouffrer! (...) il la tentait : « Vous prendriez bien encore une pêche melba?... » (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1409 ). 3. Par métaphore ou au figuré. a) [Avec l'idée de précipiter, perdre dans quelque chose d'insondable, d'infini] Entraîner, précipiter; absorber. Les métaphysiciens nous ont engouffrés dans une controverse frivole, nommée idéologie (CHARLES FOURIER, Le Nouveau monde industriel ou l'Agriculture combiné, 1830, page 15 ). Engouffrer ma force, mon temps, mon argent dans un sac troué où il n'y aura jamais rien? (HENRI DE MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, page 324) : Ø 2. Quand la campagne de Rome fut ruinée par l'égout romain, Rome épuisa l'Italie, et quand elle eut mis l'Italie dans son cloaque, elle y versa la Sicile, puis la Sardaigne, puis l'Afrique. L'égout de Rome a engouffré le monde. Ce cloaque offrait son engloutissement à la cité et à l'univers. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 508. b) [Le complément désigne de l'argent, un bien matériel] Engloutir en dépensant, en dilapidant Je te remercie fraternellement des vingt-cinq francs que je n'accepte que parce que tu as engouffré les vingt-cinq tiens (STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1867, page 253 ). [Ils] auraient bientôt fait d'anéantir ma fortune, de l'engouffrer dans leurs affaires (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 43 ). B.— Emploi pronominal. 1. À sens passif, rare et littéraire. Se perdre, disparaître dans un gouffre, un abîme. Le navire en détresse (...) sombre avec lenteur... (...). La coquille de noix s'est engouffrée complètement (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 206 ). 2. Par extension ou par analogie. a) [Le sujet désigne un être animé, personne ou animal ou un véhicule en mouvement] Entrer, pénétrer précipitamment (dans un passage, dans un lieu). S'engouffrer dans un escalier, dans une rue, dans une voiture. Un essaim (...) s'était engouffré dans la cheminée de la salle à manger (ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 217 ). Le fracas de l'omnibus qui s'engouffrait dans la petite rue Guichard... (JULIEN GREEN, Journal, 1934, page 237 ). Un flot ininterrompu de prisonniers s'engouffre dans la caserne (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 232) : Ø 3.... chaque soir, une partie de la population du XVIIIe. traînait jusqu'à minuit, heure du couvre-feu, autour des bouches de métro du quartier, pour s'y engouffrer plus vite, en cas d'alerte. (...). — J'ai honte, murmura Caracalla, pour ces hommes jeunes tout prêts à se précipiter dans leur trou au moindre bruit. ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 50. b) [Le sujet désigne l'eau, le vent, la lumière, etc.] Pénétrer violemment (dans un lieu par une ouverture). Vent qui s'engouffre dans un couloir, une rue. Les deux fenêtres ouvertes par où s'engouffre la tiède joie du soleil (ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 215 ). Chemins de ronde, où les eaux s'engouffraient en cascades par des fissures béantes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 136 ). La locomotive siffle, un tourbillon de fumée s'engouffre dans le wagon (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949 page 283 ). Remarque : La documentation atteste un emploi par extension avec un sujet désignant un bruit. Le vacarme rythmé des cloches (...) leurs vibrations assourdissantes, (...) s'engouffraient par toutes les fenêtres dans la maison (ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, page LXXX). 3. Au figuré ou par métaphore. a) À sens passif. [Le sujet désigne de l'argent, un bien matériel] Être englouti par dépense, dilapidation. Ma fortune, qui depuis un mois ou deux s'est engouffrée dans des abîmes creusés sous mes pas (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 501 ). Une nation, dont le tiers du budget s'engouffre dans les dépenses militaires, ne peut pas vivre : la ruine ou la guerre (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 929 ). b) Dans le domaine de la vie spirituelle. Se perdre, se précipiter dans. L'esprit souffle où il veut. Il ne s'engouffrera pas dans ces grandes constructions vides que vous prétendez lui imposer (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 95 ). Je me jetais à corps perdu dans l'imaginaire et j'ai pensé plus d'une fois m'y engouffrer tout entier (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 121) : Ø 4. Le Dieu qu'ils [les chrétiens] servent, ce Dieu qui leur a donné un coeur capable de le connaître et de l'aimer, s'est si peu détourné de la sanglante histoire des hommes qu'il s'y est engouffré : « Et le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous. » FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 461. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 469. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 451, b) 681; XXe. siècle : a) 981, b) 650.

« parce que tu as engouffré les vingt-cinq tiens (STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1867, page 253 ).

[Ils] auraient bientôt fait d'anéantir ma fortune, de l'engouffrer dans leurs affaires (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 43 ). B.— Emploi pronominal. 1.

À sens passif, rare et littéraire.

Se perdre, disparaître dans un gouffre, un abîme.

Le navire en détresse (...) sombre avec lenteur...

(...).

La coquille de noix s'est engouffrée complètement (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 206 ). 2.

Par extension ou par analogie. a) [Le sujet désigne un être animé, personne ou animal ou un véhicule en mouvement] Entrer, pénétrer précipitamment (dans un passage, dans un lieu).

S'engouffrer dans un escalier, dans une rue, dans une voiture.

Un essaim (...) s'était engouffré dans la cheminée de la salle à manger (ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 217 ).

Le fracas de l'omnibus qui s'engouffrait dans la petite rue Guichard...

(JULIEN GREEN, Journal, 1934, page 237 ).

Un flot ininterrompu de prisonniers s'engouffre dans la caserne (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 232) : Ø 3....

chaque soir, une partie de la population du XVIIIe. traînait jusqu'à minuit, heure du couvre-feu, autour des bouches de métro du quartier, pour s'y engouffrer plus vite, en cas d'alerte.

(...).

— J'ai honte, murmura Caracalla, pour ces hommes jeunes tout prêts à se précipiter dans leur trou au moindre bruit. ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 50. b) [Le sujet désigne l'eau, le vent, la lumière, etc.] Pénétrer violemment (dans un lieu par une ouverture).

Vent qui s'engouffre dans un couloir, une rue.

Les deux fenêtres ouvertes par où s'engouffre la tiède joie du soleil (ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 215 ).

Chemins de ronde, où les eaux s'engouffraient en cascades par des fissures béantes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 136 ).

La locomotive siffle, un tourbillon de fumée s'engouffre dans le wagon (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949 page 283 ). Remarque : La documentation atteste un emploi par extension avec un sujet désignant un bruit.

Le vacarme rythmé des cloches (...) leurs vibrations assourdissantes, (...) s'engouffraient par toutes les fenêtres dans la maison (ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, page LXXX). 3.

Au figuré ou par métaphore. a) À sens passif.

[Le sujet désigne de l'argent, un bien matériel] Être englouti par dépense, dilapidation.

Ma fortune, qui depuis un mois ou deux s'est engouffrée dans des abîmes creusés sous mes pas (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 501 ).

Une nation, dont le tiers du budget s'engouffre dans les dépenses militaires, ne peut pas vivre : la ruine ou la guerre (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 929 ). b) Dans le domaine de la vie spirituelle.

Se perdre, se précipiter dans.

L'esprit souffle où il veut.

Il ne s'engouffrera pas dans ces grandes constructions vides que vous prétendez lui imposer (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 95 ).

Je me jetais à corps perdu dans l'imaginaire 2. »

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