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Dictionnaire en ligne: enivrant ENIVRANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: enivrant ENIVRANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de enivrer* II.— Emploi adjectival. A.— Vieilli. [En parlant d'une boisson] Qui enivre (confer enivrer A 1), provoque l'ivresse. Enivrant comme un vin doux. (Quasi-)synonyme : capiteux. Le recours à la boisson enivrante que les uns et les autres appelaient « soma ». C'était une ivresse divine (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 236 ). La vigne unique dont la fiancée du cantique nous dit : ton sein est meilleur que le breuvage enivrant C'est lui que le poète sacré compare à la musique (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page 260 ). — Par analogie. [En parlant de substances, d'odeurs, de fumées, de vapeurs] Des parfums enivrants. Synonymes : grisant, étourdissant. Salée et cinglante (...) et chargée d'une odeur plus enivrante que celle de la terre après la pluie (JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 87 ). Ne respirant qu'à peine, je pus, parmi ces vapeurs enivrantes rester de sens lucide et de vouloir non détendu. Pourtant je suffoquais (ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1439 ). B.— Au figuré. Qui enivre (confer enivrer B), remplit d'une sorte d'ivresse; qui trouble, étourdit ou exalte. Pensées, activités enivrantes; une époque, une atmosphère enivrante; éloges, louanges, paroles enivrant(e)s. Synonymes : grisant(e), troublant(e). Il y avait, entre eux, l'enivrante complicité de leur amour (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 656 ). Le jeune homme faisait l'apprentissage enivrant du luxe (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 307 ). Suzanne devait garder un souvenir en même temps exaltant, enivrant, confus, délicieux, riche d'images vives et d'ombres dansantes (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 105 ). SYNTAXE : Allégresse, amour, bonheur, douceur, félicité, fraîcheur, joie, jouissance, passion enivrant(e); caresses, émotions, folies enivrantes. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 446. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 797, b) 531; XXe. siècle : a) 508, b) 625. Forme dérivée du verbe "enivrer" enivrer ENIVRER, verbe transitif. A.— Rendre (quelqu'un) ivre; mettre (quelqu'un) en état d'ivresse. 1. [Le sujet désigne une boisson] Synonymes : griser, soûler; antonymes : désenivrer, dégriser. On peut aussi l'isoler [de l'alcool] (...) dans le lait; témoin les nourrices dont le lait peut enivrer les enfants (DOCTEUR MAXIME MACAIGNE, Précis d'hygiène, 1911, page 267 ). Folie (...) de ce vin qui nous enivre (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 61 ). Le vin rouge enivre plus vite que les autres (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 190 ). · Fréquent au passif. Être enivré d'alcool, de liqueur. Sortant d'une épouvantable orgie, enivré de vin (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 496 ). · Absolument, rare. Le vin, la bière enivre (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par analogie. [Le sujet désigne des substances, fumées ou vapeurs dont l'effet est le même que celui des boissons] Un barbiturique peut enivrer; la fumée du tabac, le haschich, les vapeurs d'un pressoir enivrent. Synonymes : monter à la tête, étourdir. Et des herbes séchées aux odeurs acides m'enivraient (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 267 ). 2. [Le sujet désigne une personne] a) Avec une valeur factitive. Faire boire (quelqu'un) jusqu'à (le) mettre en état d'ivresse. [Le] commandant (...) servira mieux le navire. Et le jour où je l'ai nommé il s'enivre et enivre ses capitaines (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 878 ). b) Emploi pronominal. Se mettre en état d'ivresse, d'ébriété. Synonymes : se soûler, se griser, s'émécher; (populaire) se cuiter, se poivrer, picoler. Il braille, il s'enivre avec eux, il joue avec eux aux dés, aux cartes (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 54 ). L'on peut s'enivrer pour oublier qu'on s'est enivré (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1909, page 66 ). Les dieux boivent, seuls les hommes inintelligents s'enivrent (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 46) : Ø 1. Il (...) débarqua avec Temple dans une maison de bootleggers. Le jeune homme s'enivra à mort et pendant qu'il cuvait son whisky, un crime fut commis dans la maison. ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, 1956, page 867. B.— Au figuré. 1. [À propos de l'effet à la fois agréable et souvent un peu trouble de certaines sensations, émotions ou excitations] Remplir d'une sorte d'ivresse. L'air vif m'enivre; le son de sa voix, sa beauté l'enivrait; la musique enivre l'âme. Synonymes : étourdir, griser, transporter, soulever, exalter; antonymes : dégriser, apaiser, calmer, refroidir. Le soleil déjà terrible, enivrait les cigales (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 107 ). Il se pencha sur cette gorge dont la naissance l'enivra comme s'il l'eût pour la première fois découverte. Adorable trésor de la féminité (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 379 ). Mais l'image qui la laissait la veille insensible, l'enivrait maintenant d'une tendresse poignante (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1339) : Ø 2. La contemplation de l'objet enivre tant l'individu que l'objet devient aussi vivant que l'individu lui-même mais que ses lignes flottent et que le morceau expressif surgit seul, éclatant, hallucinatoire, rayonnant la force et l'amour. ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 172. — Emploi pronominal. L'homme moderne s'enivre de dissipation (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 265 ). Il pouvait la nuit, à la lueur tremblante de la chandelle, s'enivrer de grands mots, de rhétorique païenne (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 37) : Ø 3. Proscrire ou exalter la vie — la première conception s'enivre de la vie, de son rythme et de son intensité ressentie; elle se laisse emporter par elle comme par un cheval effréné dont la course multipliera les sensations de vitesse, d'ardeur, grisera d'une plus étroite et épuisante participation. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 398. 2. En particulier. [En parlant de l'effet extrême de certaines émotions] Rendre ivre d'orgueil. (Quasi-)synonyme : enorgueillir. C'est de cette assurance à l'état pur que je me suis laissé énivrer (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 193 ). L'heureux défi à la mort, le sentiment de gloire qui enivre et rend l'air respiré vivifiant (GEORGES BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, page 42) : Ø 4. Il choisit et il juge. Il est celui que n'enivre pas la victoire, dont il mesure et la précarité, l'incertitude, et les limites... HENRI-IRÉNÉE MARROU, De la connaissance historique, 1954, page 276. · Absolument. La prospérité enivre (Dictionnaire de l'Académie Française). · Emploi pronominal. S'enivrer des éloges qu'on reçoit; s'enivrer de la bonne opinion de soi-même (Dictionnaire de l'Académie Française). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 560. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 974, b) 2 079; XXe. siècle : a) 2 041, b) 1 752.

« · Fréquent au passif.

Être enivré d'alcool, de liqueur. Sortant d'une épouvantable orgie, enivré de vin (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 496 ). · Absolument, rare.

Le vin, la bière enivre (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par analogie.

[Le sujet désigne des substances, fumées ou vapeurs dont l'effet est le même que celui des boissons] Un barbiturique peut enivrer; la fumée du tabac, le haschich, les vapeurs d'un pressoir enivrent.

Synonymes : monter à la tête, étourdir.

Et des herbes séchées aux odeurs acides m'enivraient (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 267 ). 2.

[Le sujet désigne une personne] a) Avec une valeur factitive.

Faire boire (quelqu'un) jusqu'à (le) mettre en état d'ivresse.

[Le] commandant (...) servira mieux le navire.

Et le jour où je l'ai nommé il s'enivre et enivre ses capitaines (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 878 ). b) Emploi pronominal.

Se mettre en état d'ivresse, d'ébriété. Synonymes : se soûler, se griser, s'émécher; (populaire) se cuiter, se poivrer, picoler.

Il braille, il s'enivre avec eux, il joue avec eux aux dés, aux cartes (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 54 ).

L'on peut s'enivrer pour oublier qu'on s'est enivré (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1909, page 66 ).

Les dieux boivent, seuls les hommes inintelligents s'enivrent (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 46) : Ø 1.

Il (...) débarqua avec Temple dans une maison de bootleggers.

Le jeune homme s'enivra à mort et pendant qu'il cuvait son whisky, un crime fut commis dans la maison. ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, 1956, page 867. B.— Au figuré. 1.

[À propos de l'effet à la fois agréable et souvent un peu trouble de certaines sensations, émotions ou excitations] Remplir d'une sorte d'ivresse.

L'air vif m'enivre; le son de sa voix, sa beauté l'enivrait; la musique enivre l'âme. Synonymes : étourdir, griser, transporter, soulever, exalter; antonymes : dégriser, apaiser, calmer, refroidir.

Le soleil déjà terrible, enivrait les cigales (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 107 ).

Il se pencha sur cette gorge dont la naissance l'enivra comme s'il l'eût pour la première fois découverte.

Adorable trésor de la féminité (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 379 ).

Mais l'image qui la laissait la veille insensible, l'enivrait maintenant d'une tendresse poignante (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1339) : Ø 2.

La contemplation de l'objet enivre tant l'individu que l'objet devient aussi vivant que l'individu lui-même mais que ses lignes flottent et que le morceau expressif surgit seul, éclatant, hallucinatoire, rayonnant la force et l'amour. ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 172. — Emploi pronominal.

L'homme moderne s'enivre de dissipation (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 265 ).

Il pouvait la nuit, à la lueur tremblante de la chandelle, s'enivrer de grands mots, de rhétorique païenne (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 37) : Ø 3.

Proscrire ou exalter la vie — la première conception s'enivre de la vie, de son rythme et de son intensité 2. »

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