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Dictionnaire en ligne: ENNUYER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENNUYER, verbe transitif. S'ENNUYER, verbe pronominal subjectif. I.— Verbe transitif. A.— Vieilli. [Correspond à ennui A en particulier] Il m'ennuie de + substantif Avoir la nostalgie de quelqu'un/ quelque chose. Depuis que tu es venue ici, il m'ennuie de toi plus qu'auparavant (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1880, page 375 ). Quand elles rentrèrent au logis (...), Madame ne put s'empêcher de dire : « C'est égal, il m'ennuyait déjà de la maison » (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Maison Tellier, 1881, page 1201 ). B.— Moderne. 1. [Correspond à ennui B 1 b] Inspirer un sentiment de lassitude, de fatigue. Synonymes : lasser, barber (familier), raser (familier), tanner (familier), enquiquiner (vulgaire). a) [Le sujet désigne une personne] Je vous ennuie en bavardant là (HENRI MURGER, Scène de la vie de jeunesse, 1851, page 122 ). Les collectionneurs m'ennuient (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 508) : Ø 1. Il est muet et sombre. Vous croyez qu'il s'ennuie et il vous ennuie. Et vous dites : « Ce pauvre monsieur, il est fatigant à la longue! » ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Au petit bonheur, 1898, 3, page 501. · [Avec métonymie du complément d'objet] Elle avait l'art de retourner contre moi tous les conseils dont j'avais ennuyé son enfance (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954 page 163 ). · Par analogie. [Le complément d'objet désigne une chose] Il ne s'agit pas non plus d'ennuyer les échos à répéter d'excessives sonneries (CLAUDE DEBUSSY, Monsieur Croche antidilettante, 1926, page 94 ). — emploi absolu. Sa crainte d'ennuyer (JULIEN GREEN, Journal, 1931, page 73 ). Le monde entier dès lors se détourne distraitement de ce crime; les victimes viennent d'entrer dans l'extrémité de leur disgrâce : elles ennuient (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 345 ). b) [Le sujet désigne une chose] Tes festins m'ennuient. Manger, c'est toujours la même chose (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 350 ). Il dit que tout ça finit par l'ennuyer (HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Grande-duchesse de Gérolstein, 1867, I, 10, page 214 ). Mais ne t'occupe pas de cette lecture, si elle te semble fatigante ou seulement t'ennuie (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1921, page 484 ). — emploi absolu. Ses livres [de Maupassant] amusent ou ennuient (JULES RENARD, Journal, 1893, page 152 ). La révolution ennuie : elle dure trop (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 41 ). 2. [Correspond à ennui B] Causer un sentiment de désagrément. a) Inspirer du souci, de l'inquiétude à quelqu'un. La santé de ma femme m'ennuyait (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] 1901, page 388 ). Un état de prostration qui ennuyait le médecin (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 279) : Ø 2.... quand je suis fatigué, les petites veinules de la cheville et du cou de pied se gonflent, et ça m'ennuie et ça m'inquiète comme une grosse infirmité qui prend possession de ma vieille personne. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1191. b) Inspirer à quelqu'un un sentiment de contrariété, de gêne. Synonymes : gêner, importuner. a ) [Le sujet désigne une personne] Sans crainte d'ennuyer votre Excellence (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 633 ). Je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps avec mes doléances et je m'arrête (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1875, page 255 ). Je ne t'ennuie pas? Dis? (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 281 ). ß ) [Le sujet désigne une chose] Ce dérangement m'ennuie (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1851, page 315 ). Ce qui pouvait le plus ennuyer Françoise (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 737 ). — [En construction impersonnelle] · Ennuyer + de + infinitif. Usuel. Ça m'ennuie de. C'est un bon ouvrier, cela m'ennuierait d'avoir à lui rendre son livret (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1312 ). Ça m'ennuie de lui en parler (ROGER MARTIN DU GARD, Confidence africaine, 1931, page 1118 ). Rare, littéraire. Il m'ennuie de. Je veux que tu sois mon égale; il m'ennuie d'être seul dans l'univers (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 319 ). · Ça m'ennuie + substantif apposé. Ça m'ennuie, cette histoire. Ça m'ennuyait, à la fin, ces potins de concierge! (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 287 ). c) Chercher querelle, tracasser. Dans cette diable de Vendée, (...) il faut ennuyer l'ennemi, lui disputer le moulin, le buisson (...) lui faire de mauvaises querelles (VICTOR HUGO, Quatre-vingt treize, 1874, page 25 ). Remarque : Un texte de Verlaine suppose la formation du dérivé ennuyeur, comme substitut de emmerdeur, en emploi adjectival. Propos em...nuyeur (Elégies, 1893, page 46). II.— Verbe pronominal subjectif. A.— Vieilli. [Correspond à ennui A] 1. Ressentir une lourde peine, un gros chagrin. I' s'ennuie, i' souffre. Un d'ch'matin, on l'r'trouvera, ilo, crévé (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 151 ). 2. En particulier. Ressentir la nostalgie, le regret de quelqu'un/quelque chose. — [Avec complément prépositionnel de] · [Complément nominal] Il s'ennuie de ses parents qui habitent Mouron (JULES RENARD, Journal, 1903, page 843 ). · [Complément infinitif] Je m'ennuie de désapprendre mon français en faisant de l'allemand (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1892, page 153 ). — Rare. [Avec complément prépositionnel après] Je m'ennuie beaucoup après toi et pense bien souvent à toi (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 45 ). B.— Moderne. [Correspond à ennui B] Éprouver un sentiment de lassitude. 1. Éprouver un sentiment de vide, d'inutilité sans cause précise. En attendant il s'ennuyait. C'était un vague état qu'il ne connaissait pas encore (ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 833) : Ø 4. O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un coeur qui s'ennuie, O le chant de la pluie! PAUL VERLAINE, Romances sans paroles, 1874, page 14. — Par analogie. [Le sujet désigne une chose] Une pendule de pacotille entre deux flambeaux sous verre qui s'ennuyaient devant une petite glace à bordure dorée (HONORÉ DE BALZAC, Un Homme d'affaires, 1845, page 408 ). Sa robe noire qui s'ennuyait à l'heure qu'il était, dans un placard (JULIEN GREEN, Le Malfaiteur, 1955, page 155 ). 2. Éprouver un sentiment de lassitude, de fatigue provoqué par l'accoutumance à quelque chose, la monotonie de quelque chose, le manque d'intérêt de quelqu'un ou de quelque chose. S'ennuyer atrocement, ferme; s'ennuyer à mourir. Synonymes : s'embêter (familier), s'emmerder (vulgaire), s'enquiquiner (vulgaire). Maman s'ennuie aux bons spectacles (NICOLAS-EDME RESTIF, DIT RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur Nicolas, 1796, page 12 ). Puissiez-vous ne pas trop vous ennuyer dans notre compagnie! (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 59 ). On s'ennuie dans cette baraque! (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 272 ). — [Avec complément prépositionnel de] Ce jeune homme qui s'ennuie du couvent et envie l'armure du chevalier (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1830, page 925 ). Il commençait à s'ennuyer de cette monotonie sans espoir de revanche (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 82 ). Je m'ennuie de toujours écrire les mêmes choses (LÉON BLOY, Journal, 1899, page 350 ). · [Avec complément prépositionnel à] Vous viendrez vous ennuyer à voir une de mes répétitions générales (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1842, page 414 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 753. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 579, b) 7 271; XXe. siècle : a) 5 336, b) 4 947.

« 279) : Ø 2....

quand je suis fatigué, les petites veinules de la cheville et du cou de pied se gonflent, et ça m'ennuie et ça m'inquiète comme une grosse infirmité qui prend possession de ma vieille personne. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1191. b) Inspirer à quelqu'un un sentiment de contrariété, de gêne. Synonymes : gêner, importuner. a ) [Le sujet désigne une personne] Sans crainte d'ennuyer votre Excellence (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte- Christo, tome 1, 1846, page 633 ).

Je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps avec mes doléances et je m'arrête (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1875, page 255 ).

Je ne t'ennuie pas? Dis? (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 281 ). ß ) [Le sujet désigne une chose] Ce dérangement m'ennuie (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1851, page 315 ).

Ce qui pouvait le plus ennuyer Françoise (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 737 ). — [En construction impersonnelle] · Ennuyer + de + infinitif. Usuel.

Ça m'ennuie de.

C'est un bon ouvrier, cela m'ennuierait d'avoir à lui rendre son livret (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1312 ).

Ça m'ennuie de lui en parler (ROGER MARTIN DU GARD, Confidence africaine, 1931, page 1118 ). Rare, littéraire.

Il m'ennuie de.

Je veux que tu sois mon égale; il m'ennuie d'être seul dans l'univers (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 319 ). · Ça m'ennuie + substantif apposé.

Ça m'ennuie, cette histoire.

Ça m'ennuyait, à la fin, ces potins de concierge! (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 287 ). c) Chercher querelle, tracasser.

Dans cette diable de Vendée, (...) il faut ennuyer l'ennemi, lui disputer le moulin, le buisson (...) lui faire de mauvaises querelles (VICTOR HUGO, Quatre-vingt treize, 1874, page 25 ). Remarque : Un texte de Verlaine suppose la formation du dérivé ennuyeur, comme substitut de emmerdeur, en emploi adjectival. Propos em...nuyeur (Elégies, 1893, page 46). II.— Verbe pronominal subjectif. A.— Vieilli.

[Correspond à ennui A] 1.

Ressentir une lourde peine, un gros chagrin.

I' s'ennuie, i' souffre.

Un d'ch'matin, on l'r'trouvera, ilo, crévé (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 151 ). 2.

En particulier.

Ressentir la nostalgie, le regret de quelqu'un/quelque chose. — [Avec complément prépositionnel de] · [Complément nominal] Il s'ennuie de ses parents qui habitent Mouron (JULES RENARD, Journal, 1903, page 843 ). · [Complément infinitif] Je m'ennuie de désapprendre mon français en faisant de l'allemand (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1892, page 153 ). — Rare.

[Avec complément prépositionnel après] Je m'ennuie beaucoup après toi et pense bien souvent à toi (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 45 ). B.— Moderne.

[Correspond à ennui B] Éprouver un sentiment 2. »

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