Dictionnaire en ligne: ENRHUMÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Dictionnaire en ligne: ENRHUMÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de enrhumer* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une personne] Qui a le rhume. Notre voisin, enrhumé et doux, secoué d'éternuements (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sido, 1929, page 48 ). B.— [En parlant d'un attribut de la personne] Qui est une manifestation du rhume, qui est propre à une personne qui a le rhume. Des yeux enrhumés de vieille femme (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 87 ). — En particulier. [En parlant de sons émis par une personne] Grognement, voix, parole enrhumé(e). Synonyme : enroué(e). Une grave voix enrhumée (JULES RENARD, Journal, 1897, page 389) : Ø — Et vous l'avez condamnée [une criminelle] ? demanda le docteur. — À cinq ans, répondit le conseiller de sa voix nouvelle, comme enrhumée et sépulcrale. ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 379. · Par analogie. [En parlant d'autres sons, par comparaison, explicite ou non, avec les sons émis par des personnes ou des animaux] Le meuglement enrhumé d'une péniche sur la Seine (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 239 ). · [En parlant d'instruments de musique] Des violons, des cuivres, un harmonium enrhumé(s). L'orgue enrhumé comme un hautbois (PAUL-JEAN TOULET, Les Contrerimes, 1920, page 43 ). Le phonographe enrhumé qui éternuait sa romance (ALEXANDRE ARNOUX, Écoute s'il pleut, 1923, page 154 ). III.— Substantif. Personne qui a le rhume. On les éduquera à éviter le contact de l'haleine des suspects, des enrhumés tout spécialement (DOCTEURS JOSUÉ, GODLEWSKI. Nouveau traité de médecine, fascicule 8, 1925, page 347 ). L'accent... — « Cet accent d'enrhumé? » (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1215 ). Fréquence absolue littéraire : 17 Forme dérivée du verbe "enrhumer" enrhumer ENRHUMER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. Provoquer le rhume (de quelqu'un). Le moindre courant d'air l'enrhume. J'ai un complet en tussor beige. Mais il est d'été et m'enrhume (JEAN GIRAUDOUX, L'Apollon de Bellac, 1942, page 61 ). Il [Adhémar] éternua et s'interrompit (...), la fraîcheur de l'arbre sicilien l'avait enrhumé (ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore. 1946, page 288 ). Remarque : La documentation et les dictionnaires d'argot attestent un emploi argotique et populaire au sens de « ennuyer ». « Vos balivernes m'enrhument; bonsoir, la compagnie! » (LÉON DAUDET, Morticoles, 1894, page 30). B.— Emploi pronominal à valeur subjective. Attraper un rhume. Prenez garde de vous enrhumer! Risquer, avoir peur de s'enrhumer. Tu t'enrhumeras à prendre le frais à la sereine (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 235 ). «... j'étais venu me faire un gargarisme. Je ne voudrais pas m'enrhumer de nouveau » (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1938, page 256 ). Vous allez vous enrhumer, vous allez tousser, grinça-t-elle (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 228 ). — Locution, vieillie. S'enrhumer, être enrhumé comme un loup. " Être fort enrhumé " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : La documentation atteste, chez Proust, enrhumable, adjectif. Qui est sujet à s'enrhumer. Docteur, je suis extrêmement rhumatisant et enrhumable, je viens de prendre trop d'exercice (Guermantes 1, 1920, page 304). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 100.