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Dictionnaire en ligne: enténébrer ENTÉNÉBRER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: enténébrer ENTÉNÉBRER, verbe transitif. A.— Domaine concret. 1. [Le complément désigne un inanimé] Envelopper de ténèbres, plonger dans l'obscurité (un paysage, un édifice). Synonyme : assombrir. Ses vitraux coloriés [de la cathédrale] l'enténèbrent de cette obscurité propre au recueillement (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 192 ). Une poussière rougeâtre (...) enténébrait l'atmosphère (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Les Bien-aimées, 1932, page 249) : Ø 1. Un soir qu'il [Raboliot] était resté plus longtemps à la lisière du Chamboux, (...) il avait vu la nuit engrisailler la lande, l'enténébrer sous un ciel sans lune,... MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 293. — Au passif. [Avec un complément introduit par les prépositions de ou par] Les bois noirs de sapins étaient déjà obscurcis et enténébrés du soir (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 158 ). Cette salle était (...) enténébrée malgré ses nombreuses fenêtres par l'éternelle poussière noire (MAURICE GENEVOIX, Éva Charlebois, 1944, page 78 ). — Emploi pronominal à sens passif. Otto, debout contre la vitre, (...) regardait s'enténébrer le ciel (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 317 ). Le chemin s'enfonce, s'enténèbre (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 57 ). 2. Rare. Mettre une note sombre. Orchidées enténébrées de crêpes. De longues boucles noires, presques bleues, enténébraient cette face blanche (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Contes pour lire à la chandelle, 1897, page 172 ). Remarque : La documentation atteste enténèbrement, substantif masculin Il est des rares indépendants que n'aient pas tout d'abord influencé le travers du bleu et la manie du lilas; lui, au contraire, avait à se débarrasser des enténèbrements de l'école (JORIS-KARL HUYSMANS, Art moderne, 1883, page 116). B.— Par métaphore et au figuré. 1. [Avec l'idée de confusion, de trouble; le complément désigne une faculté intellectuelle] Rendre incapable de discernement, faire perdre la possibilité de raisonner. Enténébrer l'esprit, la raison. Je sais pourquoi ma raison, ce soir, est enténébrée. Dans mon esprit gâté par l'abus récent de l'opium, la privation soudaine de cette drogue ajoute le ravage au ravage (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 187) : Ø 2.... le courant froid qui longeait la côte condensait sur le large des brumes décevantes et molles qui (...) faisaient du rivage ce désert frileux et moite, à l'haleine humide de malade, qui mollissait les muscles et enténébrait le cerveau. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 282. — Emploi pronominal à sens passif. Alban chercha à maîtriser son esprit qui s'enténébrait (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 114 ). 2. [Avec l'idée de tristesse, de menace qu'évoquent les ténèbres] a) Rendre triste, sombre; priver de gaieté, de joie. Sa présence enténébrait le plus joyeux repas. Il [Edward] ne savait plus laisser au vestiaire son masque fatal (FRANÇOIS MAURIAC, La Chair et le sang, 1920, page 217) : Ø 3. On était en droit de rechercher le Christ en deçà du supplice, et dans la plénitude de sa joie (...). C'est le Christ crucifié qu'on continuait à voir, à enseigner. C'est ainsi que cette religion parvint à enténébrer le monde. ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1928, page 899. b) Emploi pronominal à sens passif. [Le sujet désigne la physionomie d'une personne] Avoir une expression hostile, menaçante. Des visages qui s'ouvraient déjà, se ferment. Il serait plus juste de dire qu'ils s'obscurcissent, s'enténèbrent (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1105 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« a) Rendre triste, sombre; priver de gaieté, de joie.

Sa présence enténébrait le plus joyeux repas.

Il [Edward] ne savait plus laisser au vestiaire son masque fatal (FRANÇOIS MAURIAC, La Chair et le sang, 1920, page 217) : Ø 3.

On était en droit de rechercher le Christ en deçà du supplice, et dans la plénitude de sa joie (...).

C'est le Christ crucifié qu'on continuait à voir, à enseigner.

C'est ainsi que cette religion parvint à enténébrer le monde. ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1928, page 899. b) Emploi pronominal à sens passif.

[Le sujet désigne la physionomie d'une personne] Avoir une expression hostile, menaçante.

Des visages qui s'ouvraient déjà, se ferment.

Il serait plus juste de dire qu'ils s'obscurcissent, s'enténèbrent (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1105 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 2. »

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