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Dictionnaire en ligne: ÉPANCHER, verbe transitif.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPANCHER, verbe transitif. A.— [L'objet désigne un inanimé concret] 1. Vieux. [L'objet désigne un liquide] Faire couler, (dé)verser. Synonyme : répandre. Comme un lait pur qu'un vase sombre épanche (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 972 ). L'Oise dans la Seine épanche ses eaux bleues (THÉODORE DE BANVILLE, Odes funamb, 1859, page 108 ). — Emploi pronominal. Couler, se déverser. S'épandre à flots. Nous vîmes s'épancher une source d'eau vive (MAURICE DE GUÉRIN, Poésies, 1839, page 130 ). Une cuve, d'où le vin s'épanche par un robinet (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 225 ). · Au figuré. Mes yeux s'épanchèrent en ruisseaux (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 162 ). Les rois, les chevaliers, les armées entières s'épanchaient en pleurs sincères (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 72 ). · Par métaphore. Les derniers flots de ma vie s'épanchaient dans cet adieu (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 64 ). 2. Emplois spéciaux. a) MÉDECINE. emploi pronominal à sens passif. [Le sujet désigne généralement un liquide séreux ou sanguin] Se répandre dans un endroit inhabituel du corps. Synonyme : s'extravaser. La lymphe qui s'épanche entre les deux lèvres d'une plaie sous-cutanée (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 58 ). Liquides épanchés dans les tissus (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 240 ). b) VOLCANOLOGIE. Répandre de la lave. D'innombrables orifices (...) ont épanché des coulées fluides de basalte (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 288 ). — Emploi pronominal. Laves qui s'épanchèrent sur tous les revers du volcan (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 606 ). 3. Par analogie. a) [L'objet désigne une sensation auditive, olfactive, visuelle] Répandre généreusement. Les bois, sous leur ombre odorante, Épanchant un concert que rien ne peut tarir (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, 1852, page 307 ). L'aube (...) épanchait une clarté laiteuse au haut des futaies (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 25 ). Un blanc magnolia (...) Épanche son parfum de neige et de melon (ANNA DE NOAILLES, Les Forces éternelles, 1920, page 252 ). — Par métaphore : Ø 1. Bianca, ton chaste nom, lorsqu'il flotte à la bouche, D'un charme toujours neuf vous remue et vous touche, Et comme le parfum nage autour de la fleur, Sur Venise il épanche une amoureuse odeur. AUGUSTE BARBIER, Iambes et poèmes, Il pianto, 1840, page 171. — Emploi pronominal à sens passif. La lumière s'épanchait magnifiquement dans la brume lointaine (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, page 193 ). b) Emploi pronominal à sens passif. [Le sujet désigne une chevelure] Se répandre librement. Sa chevelure qui s'épanche Au gré du vent prend son essor (ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses. 1830, page 372 ). Sa douce chevelure s'épanche comme un flot de lumière immobile (MAURICE MAETERLINCK, Joyzelle, 1903, page 98 ). B.— Au figuré. 1. [L'objet désigne un sentiment ou le coeur comme siège des sentiments] Donner libre cours à un sentiment, le confier en toute liberté et sincérité. Épancher son coeur, sa joie. Un coeur où je pourrais épancher mes douleurs quand elles surabondent (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 92) : Ø 2. Verse-la, cette tendresse qui t'emplit, et plus tu l'épancheras, plus elle surgira de toi inextinguible et tiède; répands ton coeur dans la méditation des souffrances de Jésus, dans la contemplation des merveilles créées, dans la dilection de tes frères;... GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 333. — Emploi pronominal à sens passif. Il faut que ma douleur s'épanche dans un coeur ami (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 285 ). L'indignation et la douleur trop longtemps contenues s'épanchèrent (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 464 ). — Épancher sa bile, son fiel. Donner libre cours à son amertume, à son indignation. Synonymes : déverser, exhaler. Il y a des jours où je brûle d'être journaliste, pour épancher ma bile (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 80 ). Il dut se borner à épancher son fiel en un soliloque navré et imprécis (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 2e. tableau, I, page 60 ). 2. Emploi pronominal à valeur subjective. a) [Le sujet désigne une personne] Se confier, s'exprimer en toute liberté et sincérité. S'épancher dans le sein de quelqu'un, besoin de s'épancher. Il avait besoin de s'épancher, de trouver quelqu'un à qui tout dire (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 177 ). Il s'épanche volontiers en confidences, en rires ou en pleurs (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 500 ). b) Par extension. [Le sujet désigne un sentiment] Se répandre abondamment. L'amour est inépuisable; il vit et renaît de lui-même, et plus il s'épanche, plus il surabonde (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 150 ). Remarque : 1. Dans la plupart de ses emplois, le verbe appartient à la langue poétique 2. On rencontre dans la documentation a) Épancher, employé par erreur pour son paronyme étancher. Nous sommes la nature et la source éternelle Où toute soif s'épanche, où se lave toute aile (Victor Hugo, Rayons et ombres, 1840, page 1067). Une soif de l'ingénu, que tout le Paradis ne lui épancherait pas (Toulet, Almanach, 1920, page 170). b) Épanchoir, substantif masculin Ouvrage d'art où se déverse le trop plein d'un canal ou d'un étang. Synonyme usuel : déversoir. Par métaphore Parlez de vous, de vos peines, de vos affaires toujours. Ne suis-je pas votre " épanchoir? " (Eugénie de Guérin, Lettres, 1840, page 350). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 553. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 060, b) 1 317; XXe. siècle : a) 628, b) 361.

« magnifiquement dans la brume lointaine (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, page 193 ). b) Emploi pronominal à sens passif.

[Le sujet désigne une chevelure] Se répandre librement.

Sa chevelure qui s'épanche Au gré du vent prend son essor (ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses.

1830, page 372 ).

Sa douce chevelure s'épanche comme un flot de lumière immobile (MAURICE MAETERLINCK, Joyzelle, 1903, page 98 ). B.— Au figuré. 1.

[L'objet désigne un sentiment ou le coeur comme siège des sentiments] Donner libre cours à un sentiment, le confier en toute liberté et sincérité.

Épancher son coeur, sa joie.

Un coeur où je pourrais épancher mes douleurs quand elles surabondent (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 92) : Ø 2.

Verse-la, cette tendresse qui t'emplit, et plus tu l'épancheras, plus elle surgira de toi inextinguible et tiède; répands ton coeur dans la méditation des souffrances de Jésus, dans la contemplation des merveilles créées, dans la dilection de tes frères;... GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 333. — Emploi pronominal à sens passif.

Il faut que ma douleur s'épanche dans un coeur ami (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 285 ).

L'indignation et la douleur trop longtemps contenues s'épanchèrent (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 464 ). — Épancher sa bile, son fiel.

Donner libre cours à son amertume, à son indignation.

Synonymes : déverser, exhaler.

Il y a des jours où je brûle d'être journaliste, pour épancher ma bile (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 80 ).

Il dut se borner à épancher son fiel en un soliloque navré et imprécis (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 2e.

tableau, I, page 60 ). 2.

Emploi pronominal à valeur subjective. a) [Le sujet désigne une personne] Se confier, s'exprimer en toute liberté et sincérité.

S'épancher dans le sein de quelqu'un, besoin de s'épancher.

Il avait besoin de s'épancher, de trouver quelqu'un à qui tout dire (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 177 ).

Il s'épanche volontiers en confidences, en rires ou en pleurs (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 500 ). b) Par extension.

[Le sujet désigne un sentiment] Se répandre abondamment.

L'amour est inépuisable; il vit et renaît de lui-même, et plus il s'épanche, plus il surabonde (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 150 ). Remarque : 1.

Dans la plupart de ses emplois, le verbe appartient à la langue poétique 2.

On rencontre dans la documentation a) Épancher, employé par erreur pour son paronyme étancher.

Nous sommes la nature et la source éternelle Où toute soif s'épanche, où se lave toute aile (Victor Hugo, Rayons et ombres, 1840, page 1067).

Une soif de l'ingénu, que tout le Paradis ne lui épancherait pas (Toulet, Almanach, 1920, page 170).

b) Épanchoir, substantif masculin 2. »

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