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Dictionnaire en ligne: ÉPARPILLER, verbe transitif.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPARPILLER, verbe transitif. A.— [L'idée dominante est celle de fractionner, de disperser au hasard] 1. [L'objet désigne un inanimé concret au singulier à valeur collective ou au pluriel] Jeter, répandre çà et là. Synonyme : disperser. Le morceau de pain (...) était éparpillé en miettes (CHARLES BAUDELAIRE, Petits Poèmes en prose, 1867, page 79 ). Une poignée de monnaie, qu'elle éparpilla (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 43 ). Un courant d'air traversa la salle, éparpilla les détritus (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1049) : Ø 1. Une poule ne flaire pas son grain; mais s'il lui est étranger, elle l'éparpille avec son bec et ses pattes, et le considère de tous côtés avant de l'avaler : c'est peut-être par cette raison qu'elle ne mange pas pendant la nuit. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 89. — Par métaphore. [Spencer] prend la réalité sous sa forme actuelle; il la brise, il l'éparpille en fragments qu'il jette au vent (HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 364 ). — Emploi pronominal. Se répandre de tous côtés. La poussière soulevée par la mêlée s'éparpillait dans l'air (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 347 ). Les feuilles jaunissantes s'éparpillaient au souffle du vent (MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 99 ). Un cône de papier, fort, résistant, qui empêche le lin de s'éparpiller (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 254 ). · Par métaphore. Elle [la pensée] se fait troupe d'oiseaux, s'éparpille aux quatre vents, et occupe à la fois tous les points de l'air et de l'espace (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 218 ). — En particulier. [L'objet désigne des cheveux] Faire tomber, faire flotter librement. Elle ouvrait sa fenêtre, (...) éparpillait au vent sa chevelure (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 140 ). Ses cheveux blonds tombaient en boucles sur son cou, et le vent les éparpillait (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois. 1911, page 159 ). · Emploi pronominal. Les cheveux qui avaient tendance à s'éparpiller (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 62 ). · [Avec un complément d'objet à valeur d'objet interne] Ses cheveux roulés en torsades éparpillaient leurs boucles dorées (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, 1859, page 236 ). 2. Par extension. [L'objet désigne un son] Faire retenir çà et là dans l'air. De ravissants carillons qu'elle [une horloge] éparpillait dans l'air (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 614 ). Le vent éparpille le bruit des clochettes comme des gouttes d'eau (JEAN GIONO, Regain, 1930, page 21 ). — Par métaphore. Elle éparpilla dans l'ombre son rire joyeux (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 98 ). — Emploi pronominal : Ø 2. Le premier coup de la messe sonna. Le carillon tombait gaiement dans le soleil, s'éparpillait en volées frémissantes dans les rues claires, courait dans les jardins plantés de groseillers épineux. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 187. · Par métaphore. Un rire strident qui s'éparpille dans le jardin, comme un vol de moineaux piaillants (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 269 ). 3. Au figuré. Éparpiller son argent, sa fortune. Les gaspiller. Druel-Dethieux avait fini par mourir, après avoir éparpillé, en diverses affaires magnifiques, la totalité de sa fortune, et une fraction notable de son honorabilité (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 134 ). Gros joueur, il éparpillait sa fortune comme babioles de cotillon (PAUL MORAND, Fin de siècle, 1957, page 143 ). B.— Par analogie. [L'idée dominante est celle de répartir, de distribuer en plusieurs lieux; l'objet désigne des personnes ou des inanimés concrets] Disposer irrégulièrement en plusieurs lieux. Sichem éparpille les cubes clairs de ses maisons (EDMOND ROSTAND, La Samaritaine, 1897, page 11 ). — Avec une valeur factitive. C'est cet amour du globe qui éparpille nos enfants sur chaque continent (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 149 ). — Emploi pronominal réfléchi. Les blessés se lèvent, s'éparpillent, cherchent à fuir (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 320 ). — PEINTURE. souvent péjoratif. Gâter l'intérêt d'un tableau en dispersant les personnages, les lumières. Il est malheureux que l'idée baroque d'assigner à chaque peuple sa place géographique ait nui à l'ensemble de la composition [un tableau de Robert] , au charme des groupes, et ait éparpillé les figures comme un tableau de Claude Lorrain, dont les bonshommes s'en vont à la débandade (CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845, 1845, page 31 ). C.— Au figuré. [Le sujet désigne une personne] 1. [L'objet désigne généralement une faculté intellectuelle ou une qualité physique] Diriger (ses possibilités) sur plusieurs objets à la fois, disperser inefficacement dans plusieurs directions. Éparpiller son esprit. Il n'éparpille point les forces de son âme, il les concentre sur une seule idée (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 27 ). Daumier a éparpillé son talent en mille endroits différents (CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 193) : Ø 3. Au lieu de disperser l'intérêt sur plusieurs personnages, de l'éparpiller en mille aventures, il [le roman moderne] le resserre au contraire, le concentre parfois dans un seul fait, une seule figure... ALPHONSE DAUDET, Pages inédides de critique dramatiques, 1897, page 202. — Emploi pronominal réfléchi. Confer capter exemple 1 : Ø 4. Toutes mes lectures, mes heures de travail, mes volontés s'émiettent, s'éparpillent, s'égrènent, sans réussir à faire une pyramide ou même un collier. Les bagatelles me dévorent. Je ne vis qu'au jour le jour, comme on fait en voyage, dans l'intérim entre deux situations réglées, ou dans une courte vacance d'écolier. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 89. 2. Emploi pronominal. Se disperser sans efficacité, sans résultat positif. Je m'éparpille en vaines réflexions (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 241) : Ø 5. Le P. Lacordaire n'a pas lu assez. Il ignorait trop. Il ne s'est pas fortifié par autrui, par l'histoire. Mais il méditait, réfléchissait, toujours puissant esprit, par sa fécondité personnelle. Il ne s'éparpillait pas, ne se dispersait pas comme je l'ai fait. Il écrivait à peu de personnes, mais des lettres où il mettait son esprit, son âme, son coeur. FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1869, page 317. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 407. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 253, b) 555; XXe. siècle : a) 911, b) 667.

« (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 98 ). — Emploi pronominal : Ø 2.

Le premier coup de la messe sonna.

Le carillon tombait gaiement dans le soleil, s'éparpillait en volées frémissantes dans les rues claires, courait dans les jardins plantés de groseillers épineux. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 187. · Par métaphore.

Un rire strident qui s'éparpille dans le jardin, comme un vol de moineaux piaillants (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 269 ). 3.

Au figuré.

Éparpiller son argent, sa fortune.

Les gaspiller.

Druel-Dethieux avait fini par mourir, après avoir éparpillé, en diverses affaires magnifiques, la totalité de sa fortune, et une fraction notable de son honorabilité (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 134 ).

Gros joueur, il éparpillait sa fortune comme babioles de cotillon (PAUL MORAND, Fin de siècle, 1957, page 143 ). B.— Par analogie.

[L'idée dominante est celle de répartir, de distribuer en plusieurs lieux; l'objet désigne des personnes ou des inanimés concrets] Disposer irrégulièrement en plusieurs lieux.

Sichem éparpille les cubes clairs de ses maisons (EDMOND ROSTAND, La Samaritaine, 1897, page 11 ). — Avec une valeur factitive.

C'est cet amour du globe qui éparpille nos enfants sur chaque continent (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 149 ). — Emploi pronominal réfléchi.

Les blessés se lèvent, s'éparpillent, cherchent à fuir (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 320 ). — PEINTURE.

souvent péjoratif.

Gâter l'intérêt d'un tableau en dispersant les personnages, les lumières.

Il est malheureux que l'idée baroque d'assigner à chaque peuple sa place géographique ait nui à l'ensemble de la composition [un tableau de Robert] , au charme des groupes, et ait éparpillé les figures comme un tableau de Claude Lorrain, dont les bonshommes s'en vont à la débandade (CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845, 1845, page 31 ). C.— Au figuré.

[Le sujet désigne une personne] 1.

[L'objet désigne généralement une faculté intellectuelle ou une qualité physique] Diriger (ses possibilités) sur plusieurs objets à la fois, disperser inefficacement dans plusieurs directions.

Éparpiller son esprit.

Il n'éparpille point les forces de son âme, il les concentre sur une seule idée (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 27 ).

Daumier a éparpillé son talent en mille endroits différents (CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 193) : Ø 3.

Au lieu de disperser l'intérêt sur plusieurs personnages, de l'éparpiller en mille aventures, il [le roman moderne] le resserre au contraire, le concentre parfois dans un seul fait, une seule figure... ALPHONSE DAUDET, Pages inédides de critique dramatiques, 1897, page 202. — Emploi pronominal réfléchi.

Confer capter exemple 1 : Ø 4.

Toutes mes lectures, mes heures de travail, mes volontés s'émiettent, s'éparpillent, s'égrènent, sans réussir à faire une pyramide ou même un collier.

Les bagatelles me dévorent.

Je ne vis qu'au jour le jour, comme on fait en 2. »

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