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Dictionnaire en ligne: ÉPAVE, substantif féminin.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPAVE, substantif féminin. I.— Rare (en construction d'apposition avec valeur d'adjectif) DROIT. [En parlant d'un animal ou d'un inanimé concret] Qui est égaré, dont le propriétaire est inconnu. Un cheval épave; des bêtes épaves; biens épaves (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par extension (Quasi-)synonyme : épars.", Le cochon, qui est corpulent et fainéant, — s'occupe (...) à glaner les feuilles épaves qui sont tombées des choux (CHARLES BAUDELAIRE, Nouvelles histoires extraordinaires, traduit de Edgar Poe. 1857, page 254 ). II.— Substantif féminin. A.— DROIT et. usuel. Objet mobilier égaré, abandonné, dont on ne connaît pas le propriétaire. Cet éventail, aussi, vendu, acheté, revendu, sali dans les tiroirs, brisé par les enfants, (...) finira peut-être dans un clair incendie, ou bien épave d'égouts, il descendra les rivières pour s'émietter, pourri, dans la mer immense (CHARLES CROS, Le Coffret de santal, Drame en trois ballades, 1873, page 126 ). 1. En particulier. a) Domaine marine Débris de navire, de cargaison, objet quelconque abandonné à la mer, coulé au fond, flottant ou rejeté sur le rivage (souvent à la suite d'un naufrage). Un lot d'épaves. Il y a quelque chose. On dirait une épave à demi enfoncée dans le sable. — Ah! s'écria Pencroff, je vois ce que c'est! — Quoi donc? demanda Nab. — Des barils, des barils, qui peuvent être pleins! répondit le marin (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 221 ). L'épave d'un navire démâté qui flotte au gré des courants (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 1re. journée, I, page 652) : Ø 1. Cette semaine-là, qui fut brumeuse, une grosse barque de Nantes se perdit sur un écueil de la chaussée de Sein. Des épaves arrivèrent à la côte : des rames, des morceaux de coque, un canot en bon état, des tonneaux d'eau potable, un baril de vin rouge, et trois cadavres... HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'Île de Sein, 1944, page 25. b) Domaine des transports Colis en souffrance, qui n'est réclamé ni par son destinataire ni par son expéditeur. Avant d'être versés aux épaves, les objets abandonnés [dans les chemins de fer] sont soigneusement examinés par les soins de la S.N.C.F. (L'Œuvre. 27 janvier 1941). — Locutions. · Droit d'épave(s). Droit de s'approprier des choses épaves. Ramassez-moi ce cavalier démonté. Il m'appartient vu que j'ai le droit d'épave sur cette route (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 250 ). Il y a toujours dans une tempête un moment où vous avez droit d'épaves (PAUL-JEAN TOULET, Les Demoiselles La Montagne, 1920, page 21 ). · Aller aux épaves. Aller recueillir les épaves. Les plus audacieux (...) vont en même temps « au bois » et aux épaves. La mer n'a pu ne pas charrier sur la côte toutes sortes de débris (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 116 ). · Au figuré, vieilli. Ramasser son épave. Prendre un bénéfice, tirer parti de. Bixiou! (...) un diable enragé d'avoir dépensé tant d'esprit en pure perte, furieux de ne pas avoir ramassé son épave dans la dernière révolution (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 593 ). 2. Par comparaison et par métaphore. Des groupes animés se pressent devant les boutiques de victuailles, et je flotte comme une épave au gré de ces flots vivants (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 302) : Ø 2.... je ne vois pas pourquoi on nous prêcherait d'obéir à la première sommation de la nécessité politique, quand l'homme navigue contre vent, par sa propre industrie, depuis tant de siècles. Sur cette mer politique, il serait bien lâche et bien au-dessous de l'homme de céder au premier flot, et d'aller d'abord comme une épave où le courant me mène, et non point où je veux aller. Encore mieux si je forme équipage avec des hommes qui vont justement où je vais. Hardi, donc, et tiens ta route. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1927, page 706. B.— Par extension. 1. Domaine concret Reste, débris, déchet. Des épaves de cuisine, des trognons de légumes et des morceaux d'affiches (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En ménage, 1881, page 3 ). — Avec une nuance métaphorique. Il s'emparait des derniers débris de pain traînant sur la table; mais quelquefois aucune épave ne restait pour lui. Tout avait été englouti (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 400 ). 2. Au figuré. a) Reste, débris qui subsiste après une ruine, un changement de situation, ou au terme d'une évolution. — [À propos d'un inanimé] Il [Jean] guide l'abbé jusqu'à l'ancien salon, son cabinet, qu'il a meublé avec les épaves de sa vie active : ses bibliothèques, son bureau, et, sur la cheminée, seul et nu, le douloureux « Esclave enchaîné » (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 533) : Ø 3.... j'ai calculé approximativement que, toutes nos dettes payées, il nous resterait un capital de cent vingt à cent cinquante mille francs. Il est difficile qu'une fortune qui s'élevait à cinq millions ne nous laisse pas au moins cette épave. OCTAVE FEUILLET, Le Roman d'un jeune homme pauvre, 1858, pages 20-21. — [À propos d'une personne] Elle [la reine] lui montra [à Méraut] le pauvre infirme, blotti dans ses jupes, leur chef-d'oeuvre écroulé, ce débris, cette épave d'une grande race (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 460 ). L'aristocratie mondaine en France survit aux révolutions et subsiste par des noms de famille d'une belle sonorité que l'on a toujours plaisir à entendre... On trouve encore des épaves royales à Lausanne et à Lisbonne (JACQUES CHARDONNE, Le Ciel dans la fenêtre, 1959, page 32 ). — Par extension. [À propos d'un inanimé ou d'une personne] Ce qui demeure, survit. Épave du bonheur. Elle partageait tout avec nous. (...). Elle savait toutes nos habitudes, elle avait connu toutes nos maîtresses. Elle était un morceau de notre vie, un meuble de notre appartement, une épave de notre jeunesse (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1111 ). Les vestiges de la bourgeoisie. Qu'est-ce qu'une famille bourgeoise? (...) : c'est une famille riche, en ordre avec des domestiques... Chez nous, pas d'argent, pas d'ordre et pas de domestiques. (...) Mais les phrases et les principes tiennent bon. L'épave de la bourgeoisie! (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, I, 2, page 193 ). Son collier, là-haut... L'envie le prit de tenir entre ses doigts cette épave du passé (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 907 ). b) Personne qui, à la suite de malheurs, de revers, est diminuée physiquement ou moralement. (Quasi-)synonymes : déchet, loque. Cet absurde instinct vital qui rive encore à l'existence les plus misérables épaves humaines (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1368 ). On y jugeait [à la correctionnelle] un pauvre bougre, une épave de la société. Il n'attirait plus la foule, il ne faisait pas attraction (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 14 ). · Emploi adjectival. Pourtant je me sens ce matin un peu moins épave; j'écris sans trop de peine trois lettres (ANDRÉ GIDE, Journal, 1929, page 908 ). — Souvent par comparaison ou par métaphore. Je reconnus des Anglaises. Car, de toutes les épaves, celles-là sont les plus ballottées. À tous les coins du monde, il en échoue, il en traîne dans toutes les villes où le monde a passé (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Épaves, 1881, page 1219 ). Il était à peu près sans ressources, pour des années une épave qui surnage ou sombre au hasard du flot (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, préface, page 211) : Ø 4. Ce fut sur elle [Noémie] , pendant huit autres jours, une de ces tempêtes morales qui démâtent une âme de toute sa réflexion et la livrent en proie, douloureuse épave, au plus léger reflux des événements. PAUL BOURGET, L'Irréparable, 1884, page 122. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 490. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 29, b) 1 119; XXe. siècle : a) 975, b) 872.

« page 116 ). · Au figuré, vieilli.

Ramasser son épave.

Prendre un bénéfice, tirer parti de.

Bixiou! (...) un diable enragé d'avoir dépensé tant d'esprit en pure perte, furieux de ne pas avoir ramassé son épave dans la dernière révolution (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 593 ). 2.

Par comparaison et par métaphore.

Des groupes animés se pressent devant les boutiques de victuailles, et je flotte comme une épave au gré de ces flots vivants (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 302) : Ø 2....

je ne vois pas pourquoi on nous prêcherait d'obéir à la première sommation de la nécessité politique, quand l'homme navigue contre vent, par sa propre industrie, depuis tant de siècles.

Sur cette mer politique, il serait bien lâche et bien au-dessous de l'homme de céder au premier flot, et d'aller d'abord comme une épave où le courant me mène, et non point où je veux aller.

Encore mieux si je forme équipage avec des hommes qui vont justement où je vais.

Hardi, donc, et tiens ta route. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1927, page 706. B.— Par extension. 1.

Domaine concret Reste, débris, déchet.

Des épaves de cuisine, des trognons de légumes et des morceaux d'affiches (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En ménage, 1881, page 3 ). — Avec une nuance métaphorique.

Il s'emparait des derniers débris de pain traînant sur la table; mais quelquefois aucune épave ne restait pour lui.

Tout avait été englouti (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 400 ). 2.

Au figuré. a) Reste, débris qui subsiste après une ruine, un changement de situation, ou au terme d'une évolution. — [À propos d'un inanimé] Il [Jean] guide l'abbé jusqu'à l'ancien salon, son cabinet, qu'il a meublé avec les épaves de sa vie active : ses bibliothèques, son bureau, et, sur la cheminée, seul et nu, le douloureux « Esclave enchaîné » (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 533) : Ø 3....

j'ai calculé approximativement que, toutes nos dettes payées, il nous resterait un capital de cent vingt à cent cinquante mille francs.

Il est difficile qu'une fortune qui s'élevait à cinq millions ne nous laisse pas au moins cette épave. OCTAVE FEUILLET, Le Roman d'un jeune homme pauvre, 1858, pages 20-21. — [À propos d'une personne] Elle [la reine] lui montra [à Méraut] le pauvre infirme, blotti dans ses jupes, leur chef- d'oeuvre écroulé, ce débris, cette épave d'une grande race (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 460 ). L'aristocratie mondaine en France survit aux révolutions et subsiste par des noms de famille d'une belle sonorité que l'on a toujours plaisir à entendre...

On trouve encore des épaves royales à Lausanne et à Lisbonne (JACQUES CHARDONNE, Le Ciel dans la fenêtre, 1959, page 32 ). — Par extension.

[À propos d'un inanimé ou d'une personne] Ce qui demeure, survit.

Épave du bonheur.

Elle partageait tout 2. »

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