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DISTRAIT1, -AITE, participe passé et adjectif.

Publié le 16/01/2016

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DISTRAIT1, -AITE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de distraire1* 

II.—  Emploi adjectival, vieilli ou littéraire.  [Souvent suivi d'un complément prépositionnel de]  Séparé, retranché d'un tout. 

A.—  [Appliqué à un inanimé généralement concret] :

Ø ... rien ne m'a plus formé, plus imprégné, mieux instruit —  ou construit —  que ces heures dérobées à l'étude, distraites en apparence, mais vouées dans le fond au culte inconscient de trois ou quatre déités incontestables : la mer, le ciel, le soleil.

PAUL VALÉRY, Variété III,  1936, page 241. 

B.—  Plus rarement.  [Appliqué à une personne]  Il me prend des moments bien sombres, car je vis en vous sachant si distraite de moi (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 2, 1830-35, page 140 ). 

 

 

 

Forme dérivée du verbe \"distraire\"

 distraire

DISTRAIRE1, verbe transitif.  

A.—  Vieilli ou littéraire.  [Le sujet désigne une personne, le complément un inanimé concret]  Séparer, retrancher une partie d'un tout. Synonymes : prélever, soustraire. La France a quarante-neuf millions d'hectares (...) il faut en distraire les chemins, les routes, les dunes, les canaux (HONORÉ DE BALZAC, Le Curé de village.  1839, page 219 ).  Spécialement, péjoratif.  Détourner à son profit. Des trafiquants trop nombreux distrayaient en route un quart des vivres les meilleurs (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14,  1935, page 332) : 

Ø 1. Le prince vous accorderait, comme récompense nationale, une jolie terre valant six cent mille francs qu'il distrairait de son domaine, ou une gratification de trois cent mille francs écus...

HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme,  1839, page 278. 

—  Plus rarement.  [Le complément désigne une personne]  Je vous distrairai de vos études un an ou deux (LÉON DAUDET, Fantômes et vivants,  1914, page 123) : 

Ø 2. Dira-t-on que vouloir distraire du Tiers état, non seulement les privilégiés héréditaires, mais encore ceux qui ne jouissent que des privilèges à terme, c'est vouloir, de gaieté de coeur, affaiblir cet ordre en le privant de ses membres les plus éclairés, les plus courageux et les plus estimés?

EMMANUEL-JOSEPH SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état?  1789, page 34. 

—  Spécialement.  DROIT.  Distraire un bien d'une saisie, distraire des dépens (Confer distraction1  B). 

B.—  Domaine moral. [Le complément désigne un mal, physique ou moral]  Distraire sa douleur, son chagrin.   Y faire diversion, en s'absorbant dans d'autres activités ou d'autres pensées. Je veux distraire mon malheur du souvenir de mes félicités (ALBERT CAMUS, La Dévotion à la croix,  1953, page 561 ). 

—  Emploi pronominal réfléchi. Se distraire de quelque chose.  Détourner, chasser de son esprit l'idée de, en faire abstraction. Je savais bien m'occuper et me distraire du vacarme extérieur (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 52) : 

Ø 3.... Topal me revenoit à l'esprit, je repoussois en vain l'importun souvenir de ce vieillard, il m'étoit impossible de m'en distraire.

STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 217. 

 

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