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DOCIMOLOGIE

Publié le 19/08/2013

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Science des examens et des concours. (Voir l'article : Les tests et l'ouvrage de H. Piéron, Examens et Docimologie, P.U.F.,

 

1963.) Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on s'interroge sur la validité des examens scolaires traditionnels. Dès 1929, Laugier et

Piéron ont entrepris des recherches systématiques sur ce sujet.

Grâce au développement des techniques statistiques appliquées aux examens, ils ont pu montrer le manque d'objectivité des

notations usuelles. Certains examinateurs ne se rendent pas

compte qu'ils ont affaire à des populations d'enfants doués de façon à peu près moyenne en général. Ils sont beaucoup trop

sévères, notant les trois quarts des élèves au-dessous de la

moyenne, ou bien (mais plus rarement) beaucoup trop généreux. En outre, un grand nombre d'examinateurs sont, selon te

mot de Piéron, des examinateurs « rétrécis «. Ils n'utilisent

jamais et de loin; l'échelle complète des notes. Une circulaire ministérielle fut envoyée pour rappeler de façon impérative aux

examinateurs qu'ils devaient noter de 0 à 20, et signala que, dans un département, les 80 candidats à un concours d'ensei¬gnement secondaire avaient eu des notes comprises entre 9 et 12. Un classement aussi resserré des élèves n'était évidemment pas discriminatif.

Mais y a-t-il, entre différents examinateurs, un certain accord quant à la valeur du résultat fourni par un élève ? Sur ce point

les expériences de Laugier et Weinberg laissent songeur :

« Avec six examinateurs de baccalauréat, corrigeant 100 copies de diverses composition, les divergences relevées ont pu atteindre 8 ou 9 points en mathématiques, physique et anglais, 12

ou 13 points en version latine, philosophie et composition française. Sur 100 candidats, il y en a 81 qui, suivant l'examinateur, auraient été refusés ou admis en philosophie, 70 en composition française, 50 en version latine, 36 en mathémati¬ques. « (Henri Piéron, Méthodologie psychotechnique.)

Son rôle : Ces chiffres indiquent que, dans nombre de matières, il entre dans les notations aux examens un facteur hasard

qui paraît trop important. La docimologie ne met pas en cause

le principe des examens. Leur notation reste valable pour les très bons et les très mauvais élèves. Mais comme la majorité de

la population se situe autour de la moyenne, quelques points de

différence suffisent pour qu'un examen soit, pour le plus grand nombre, très aléatoire. La docimologie se propose donc d'attirer

l'attention des examinateurs sur ce problème dont presque personne ne mesurait l'étendue jusqu'à ces dernières années. Elle préconise des solutions :

- pour la dissertation, la double correction ;

- pour les matières plus techniques, le principe des questions nombreuses comportant chacune un choix de réponses à cocher.

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