Devoir de Philosophie

DOCTORAL, -ALE, -AUX, adjectif.

Publié le 17/01/2016

Extrait du document

 

DOCTORAL, -ALE, -AUX, adjectif.  

Relatif au(x) docteur(s). 

A.—  Qui caractérise le docteur, ses qualités de savant, ses titres, ses travaux, etc. Arrêts doctoraux, thèses doctorales. Jamais titre doctoral n'avait dû tomber sur plus belle fille. Grace Hellens (...) aurait aussi bien pu concourir pour un prix de beauté que pour le prix de la Fondation Carnegie, dont elle était lauréate pour ses travaux de son laboratoire d'Édimbourg (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn,  1939, page 173) : 

Ø 1. Montrerons-nous le désordre que ce même esprit d'obéissance sans examen peut apporter dans la morale? Fondée sur des textes et sur l'autorité doctorale, elle disparaît en entier; l'on ne sait plus où est le mal. Les apôtres et les pères de l'Église sont appelés en témoignage pour justifier l'assassinat...

PROSPER DE BARANTE. Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois.  1821-24, page 84. 

B.—  Vieux.  Qui est la marque distinctive du docteur dans son aspect extérieur, son costume. J'aperçus le savant docteur Dedimus Dunderhead (...). Le chapeau doctoral à trois cornes laissait échapper (...) les boucles nombreuses d'une immense perruque (GÉRARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, page 33 ). Sans robe doctorale et sans toque, j'admire Comme vous avez l'air moins savant, mon cher mire (EDMOND ROSTAND, La Princesse lointaine,  1895, page 34 ). 

C.—  Qui dénote le docteur, le savant par un comportement empreint de dignité, de sérieux, etc. Au goût des qualités d'esprit vives, gaies, étourdies, avait succédé (...) le goût de la parole qui sent le cours, de la science qui sort de la chaire, d'une sorte d'amabilité doctorale (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin,  1864, page 89 ). Une chose le frappa : l'air doctoral des critiques. Qui donc avait prétendu que les Français étaient d'aimables fantaisistes, qui ne croyaient à rien? (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 684 ). 

D.—  Péjoratif.  Qui fait montre de ses qualités de docteur, de savant d'une manière pédante, suffisante. Tout procède par démonstrations doctorales, tranchantes, impératives. La tactique oratoire emprunte dès lors quelque chose à la férule du précepteur (JEAN-DANIEL REYNAUD, Jérôme Paturot,  1842, page 358 ). Le médecin salua la marquise, prit son attitude la plus doctorale (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, 1859, page 61 ). Ce ton doctoral, despotique, du professeur sûr de n'être jamais contesté (ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes,  1885, page 80 ). 

E.—  Péjoratif.  Qui cherche à se donner des airs de docteur, de savant en affectant un comportement impérieux et pontifiant Un homme gros et court, bien portant, vêtu de noir, sûr de lui, presque toujours empesé, doctoral, important (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1850, page 201 ). Le ton doctoral vous détrompe vite. Et la poésie de ça, toute de grands mots, de cadences et de terminaisons magistrales (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1907, page 137 ). La suffisance, le ton doctoral de l'enfant sage (rappelez-vous comme il [Pascal] sermonnait tout le monde) (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1924, page 202 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

Liens utiles