ÉPILEPTIQUE, adjectif et substantif.

ÉPILEPTIQUE, adjectif et substantif.  

A.—  1. Adjectif et substantif (Personne) atteinte d'épilepsie. Dostoïevsky était épileptique, épileptique comme Flaubert (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1891, page 123 ). Il est parti à pousser des gueulements comme une femme, et à gesticuler comme un épileptique (HENRI BARBUSSE, Le Feu,  1916, page 39) : 

Ø 1. Le monde moderne a été fondé par trois épileptiques : Alexandre, Jules César et Luther, sans parler de Napoléon, qui n'était pas parfaitement équilibré.

ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble,  1918, p, 131. 

2. Adjectif.  Relatif à l'épilepsie. Crise épileptique, convulsions épileptiques. L'attaque épileptique est caractérisée (...) par la brusquerie du début (DOCTEUR HENRI CODET, Psychiatrie, 1926, page 123 ). 

B.—  Par métaphore ou au figuré. 

1. Adjectif et substantif (Personne) qui ressemble à une personne atteinte d'épilepsie. Tant de petits braillards à froid, épileptiques à l'heure et à la minute (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 3, Prose, 1896, page 106 ). Quelquefois sur la piste [du bal] un jeune épileptique Se battait contre l'ange et poussait des clameurs (JEAN COCTEAU, Poèmes,  1916-23, page 218 ). 

2. Adjectif.  Très agité. Voilà, voilà, s'écrie Zola, avec un « trémolo » des bras et des jambes épileptique, avec quoi je veux faire mon discours... (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1893, page 364 ). Noces frénétiques de mygales dont les dos en boule sautelaient, épileptiques (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Amours,  1944, page 226) : 

Ø 2. Nous vivons dans un âge étrange

(...)

Temps de discordes frénétiques,

De soubresauts épileptiques

Et de longues convulsions

AMÉDÉE POMMIER, Océanides et fantaisies,  1839, page 72. 

Remarque : On rencontre dans la documentation a) Épileptogène, adjectif. Qui provoque des crises d'épilepsie. L'expérimentation sur les animaux ne démontre pas nettement l'action épileptogène de l'acétone (Le Gendre dans Nouveau Traité de médecine, fascicule 7, 1924, page 408). Le pentaméthylènetétrazol et le camphre sont toujours épileptogènes, s'ils sont administrés à doses suffisantes (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971). b) Épileptoïde, adjectif et substantif  α ) Adjectif et substantif (Personne) qui ressemble à une personne atteinte d'épilepsie. Il avait l'oeil fidèle et reconnaissant, se contentant de hausser les épaules devant les dames épileptoïdes de Boldini (Léon Daudet, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 67).β  L'épileptoïde n'est pas un épileptique; il représente une constitution paranormale, correspondant à des manifestations spasmodiques plus ou moins larvées (Emmanuel Mounier, Traité du caractère, 1946, page 289).) Adjectif Qui ressemble aux symptômes épileptiques. Une augmentation de l'irritabilité du sinus carotidien, avec tendance à l'arrêt du coeur, à l'inconscience et aux mouvements épileptoïdes (Jean Delay, Études de psychologie médicale, 1953, page 206). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 

DÉRIVÉS : 1.  Épileptiforme, adjectif.  Qui ressemble aux symptômes épileptiques. Crise épileptiforme. Troubles épileptiformes (Dictionnaire de l'Académie française. 1932).  La violence des convulsions décrut : les mouvements épileptiformes s'espacèrent. La tête cessa d'osciller; les jarrets se détendirent; le corps s'allongea, terrassé (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1276 ). 2.  Épileptiquement, adverbe  À la manière d'une personne atteinte d'épilepsie. Barbet de Jouy, une espèce d'idiot qui tord épileptiquement ses mains (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1863, page 1249 ). Aux coins des rues, les fakirs, barbouillés de cendres, se tordent épileptiquement dans la poussière et prient comme s'ils agonisaient (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, L'Inde sans les Anglais,  1903, page 334 ).